Sur la rose
La ROSE, le plus touchant, le plus gracieux des
emblèmes
de la Francmaçonnerie, fut de tout temps la reine des
fleurs, le parfum
des
dieux, la parure des grâces, les délices de Cythérée,
l'ornement de la terre. Elle est le
symbole des sentiments les plus nobles, des
choses les plus opposées : la piété en décore les
temples, l'
amour et la gaieté en font des
couronnes, la douleur l'effeuille
sur les tombeaux ; la pudeur et la
charité la reçoivent comme le
prix le plus glorieux ; enfin, les anciens l'appelaient la splendeur des plantes.
Aussi, les
prêtres, dans tous les siècles et dans tous les pays,
ont-ils, à l'envi, célébré cette
fleur, dont la seule
présence rappelle à notre
esprit les idées les plus flatteuses,
les comparaisons les plus riantes et les plus secrets
symboles de la beauté
[Note de l'auteur : Il y a, dans le rituel liturgique romain,
le dimanche de la rose, qui est le quatrième dimanche de carême,
ainsi appelé à cause de la bénédiction que le pape
fait, ce jour-là, d'une Rose d'or, qu'il donne ou envoie à
une personne de distinction. On raconte que les prêtres du royaume de Boutan,
en Asie, lorsqu'ils sont appelés près d'un malade, portent avec
eux de petites pyramides ornées de croix et de roses. Ils élèvent ces symboles comme l'Ecossais élève le delta. Ils les arrosent d'une eau sacrée. Cette cérémonie a pour but la guérison du malade.]. La
rose fut aussi l'
emblème de la femme, et comme la
croix ou le triple phallus symbolisait la virilité ou le
soleil dans
toute sa
force, l'assemblage de ces deux
emblèmes offrait un sens de plus
et exprimait la réunion des deux sexes,
symbole de la régénération universelle.
Quant au titre de ce grade, les maçons considèrent
la
croix dont les branches désignent les quatre points
cardinaux,
comme un
emblème de l'
immortalité et de la sainteté de leur union, et la
rose comme l'image de la
discrétion et le
symbole du silence, car l'on dit qu'on est
sub rosâ, lorsqu'on n'a rien à craindre des indiscrets. Or, une
rose sur une crois est donc la manière la plus simple d'écrire en hiéroglyphes :
Secrets de l'immortalité, connaissance dernière et la plus secrète des anciens mystères, avec celle d'un
Dieu unique.