Sur les Rose-Croix
Des auteurs ont cru trouver l'origine des R
:. C
:.
ou du moins de leurs
emblèmes dans un livre de JACQUES TYPOT,
historiographe
de Rodolphe II, et qui mourut à Prague en 1604. Ce livre est intitulé
Jacobi Typotii Symbola divina et humana Pontificum, Imperatorum,
Regum. Ce sont trois volumes minces in-f°, reliés ordinairement
en un seul, publiés en 1601, 1602, 1603. Les figures sont de Giles Sadler.
Le 3e volume n'est pas de lui, mais d'Anselme de Boodt. C'est au tome 1er, figure
4e, que se trouve, sous le titre de
Symbola Sanctæ Crucis, une planche
dont s'autorisent ces auteurs, parce qu'ils y voient représentés
(outre six
arbres, sept étoiles à six branches, deux
oiseaux, des
moutons, un lièvre, un lapin, un cerf, un
cheval, une grande plante, une
navette et deux sources), une
croix surmontée d'un
pélican, un chandelier
à sept branches, un
autel des parfums et un encensoir. Un R
:. C
:.
ne pourrait en revendiquer que la
croix et le
pélican.
En 1614, parut un livre intitulé :
La Réforme universelle du monde entier avec la Fama Fraternitatis de l'ordre respectable de la Rose-Croix. On y annonçait une Réformation générale, et l'on exhortait les gens sages à se réunir à une société,
inconnue au monde, pour s'y
dépouiller de toute sa corruption et revêtir la sagesse. Cette exhortation était accompagnée du récit
allégorique de la découverte du
Tombeau du père Rose-Croix ;
allégorie sous laquelle on représentait les desseins et les bons effets de la société projetée, attribuée à Jean-Valentin Andreæ, savant abbé d'Adelberg.
En 1625, le même auteur a fait paraître les
Noces chimiques de Rosenkreutz, fiction alchimique pleine de
poésie et d'imagination. Le but de ces deux ouvrages a été controversé. (Voir, à ce sujet, notre
Cours interprétatif des initiations (1841), p. 298, note 2).
Le système de ROBERT FLUDD, médecin, physicien,
alchimiste, né à Milgate (Angleterre) en 1554, mort en 1637, est
un mélange de
théosophie, de philosophie
gnostique et de médecine
selon la doctrine de
Paracelse, ce qui lui a attiré de nombreux
disciples.
Comme il expliquait symboliquement le mot
Rose-Croix, par la
croix teinte du sang vermeil de
Jésus, quelques écrivains ont pensé que
c'était de là que les
Jésuites avaient pris l'idée
chrétienne du grade de R
:. C
:. de l'Ecossisme, d'où vient le R
:. C
:. français.
Fludd fut un écrivain distingué, mais, comme
alchimiste, ses ouvrages sont nuls.
MICHEL MAYER naquit dans le
Holstein. Il fut le médecin
et l'alchimiste de l'empereur rodolphe II, qui faisait grand cas de l'
alchimie. Ce docteur niait que la Société des Rose-Croix tint son nom d'un personnage appelé
Rosen-Crutz. Le fondateur de cette société ayant,
disait-il, donné à ses
disciples, pour signe de confraternité
les lettres R. C., on en fit, plus tard et fort mal à propos, le nom de
Rose-Croix. Les ouvrages alchimiques de Michel Mayer ont été
très recherchés ; ils sont rares et n'apprennent rien, parce que leur auteur n'a rien trouvé.