CHAPITRE VI INITIATION
Le Serm:.
Le candidat se tient maintenant debout dans l'angle nord-ouest et face à l'est ; le premier Surv:. le présente au Vén:. en le déclarant digne d'être créé Franc-Maçon. A ce moment la possibilité lui est donnée de se retirer s'il le préfère, mais après avoir exprimé sa détermination d'avancer sans crainte ni témérité, il est conduit à l'autel, lieu de la Lumière, par les P:. traditionnels. Le premier P:. est fait en partant du p... g... que le p... d... rejoint ensuite en se plaçant perpendiculairement à lui, les t... réunis ; la longueur du P:. est environ de n... p... Le p... g... est mis en mouvement le premier, parce qu'il est le plus rapproché du cur ; ceci doit rappeler au candidat que dans toutes ses décisions l'amour doit parler le premier. Les deuxième et troisième P:. sont pareils, mais leur longueur est respectivement de tr... et de q... p...
Trois P
:. sont nécessaires, parce que les qualités requises sont au nombre de trois ; l'
amour est parfois compté comme une quatrième qualité, mais en réalité il doit les imprégner toutes et, s'il est fort, amènera le
disciple au sentier plus élevé du degré suivant.
Deux raisons déterminent la longueur de ces trois P
:. Chacun porte l'homme plus loin que le précédent ; ainsi le veut l'évolution. Chacun accroît la
force de l'homme, lui permettant de faire un nouveau pas plus énergique et plus long que le récédent. Il y a toujours gain et jamais perte, si bien que la vitesse de la marche augmente suivant une
progression arithmétique ; enfin l'homme peut s'attendre à avancer suivant une progression géométrique, et même par
carrés.
D'autre part, neuf, douze et quinze sont proportionnels à
trois, quatre et cinq ; ceci nous rappelle le
théorème pythagoricien constamment utilisé par l'architecte humain, et qui probablement se retrouve,
avec je ne sais quel caractère plus vaste, dans les plans du G
:.
A
:. Lui-même. L'usage de cet instrument capital appartient spécialement aux précédents Vén
:., mais dès à présent l'App
:. doit savoir le respecter et aspirer à s'en servir un
jour.
Quand le candidat s'ag... devant l'a... pour prêter
Serm
:., un certain nombre de FF
:. dont les sièges se trouvent du côté ouest de la loge entourent en général le candidat ; ils forment un
carré qui touche les coins de l'
autel et dirigent leurs gl
:. vers le candidat, tandis que le Vén
:. reçoit son Serm
:.. Debout dans cette attitude, chaque Fr
:. devrait
fixer son attention sur le candidat et s'efforcer de répandre sur lui la bénédiction qu'en sa qualité de M
:. Maç
:. il a le droit et le pouvoir de donner.
Beaucoup de candidats s'étonnent de la terrible solennité du Serm
:. ; c'est une tradition du
moyen-âge. A cette époque, les Maçons enseignaient, relativement à la vie et à la nature intérieures de l'homme, des faits dont la connaissance était punie du bûcher par l'
Eglise. D'où l'extrême nécessité
du secret ; elle excuse les termes énergiques employés dans le Serm
:., surtout si l'on se rappelle que l'indiscrétion commise par une seule personne aurait exposé tout le reste de la Loge à un assassinat
juridique.
La récitation du Serm
:. ayant pris fin, les FF
:. qui encadrent le candidat relèvent leurs
épées et les tiennent verticalement, le coude d'équ
:. ; en même temps, les FF
:. assis à l'est étendent horizontalement le
b... d..., dans un geste de bénédiction ; enfin,
épées
et bras s'élèvent, au chant de la formule : « Que le Serm
:.
soit gardé ». En prononçant ces mots, chaque Fr
:. devrait
désirer, avec toute l'intensité possible, que le candidat ait la
force de garder l'engagement qu'il vient de prendre. Puis le Vén
:.
crée, reçoit et constitue le candidat comme Appr
:. en frappant
des coups avec le Mail
:. sur le Gl
:. flamboyant placé successivement
sur ses épaules et sur sa tête. Bien que le Vén
:. confère le degré, il agit bien entendu comme représentant du C
:. D
:. T
:. L
:. V
:. F
:. M
:., et sert de
canal à sa puissance. Evidemment aussi, les trois attouchements du gl
:.
flamb
:. confèrent différents aspects de cette puissance,
correspondant aux trois Aspects de la sainte
Trinité. Le premier attouchement
dirige l'énergie vers le cerveau, le second dirige l'
amour vers le cur,
le troisième dirige la faculté d'exécution vers le bras droit. Cette
effusion d'énergie a pour effet général d'élargir un peu le canal reliant l'ego à la personnalité du candidat ; encore un exemple de la curieuse correspondance entre l'admission à ce degré et l'ordination du sous-diacre
(31).
Le serment solennel de garder les secrets ayant été
reçu, le b... est enlevé et la joie de voir la lumière est rendue au candidat. Voici à cet égard le commentaire du F
:. J. S. M. Ward :
Notez le Mot « rendue ». La renaissance
mystique est le point de départ de notre voyage vers la lumière, de notre montée vers
Dieu, mais c'est un retour, un voyage qui nous ramène à Celui dont nous sommes issus. Une manière identique de procéder est suivie dans les
rites initiatiques des derviches turcs ; là succède à l'incident une belle explication du sens
mystique de la Lumière. C'est la lumière divine,
emblème de
Dieu Lui-même, l'inspiration divine. Elle est présente non seulement dans les textes sacrés, mais aussi dans le cur de tout véritable croyant. La lumière du
soleil lui-même n'est qu'un pâle reflet de la radieuse lumière de l'
amour de
Dieu, en qui et par qui nous avons l'être.
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(31) La Science des Sacrements, p. 245.