B
Bacar. Signifie un poids, suivant Rulland.
Bacchanales. Fêtes instituées
en l'honneur de
Bacchus. Voyez
Orgies,
Dyonisiennes.
Bacchantes. Prêtresses de
Bacchus, qui couraient de nuit vêtues de peaux de panthères, de tigres, les
cheveux épars, des torches et des flambeaux allumés à la main. Elles dansaient au son des tambours en criant
souvent :
Euhoê Bacche. Voyez les
Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, livre 3, chap. 14, par. 2, et livre 4, chap. 1.
Bacchus. Fils de Jupiter et de
Sémélé, fille de
Cadmus. La
Fable dit qu'il naquit des cendres de sa mère, comme Esculape. Elle nous le représente ailé, ayant des cornes, une tête de taureau, mâle et
femelle, jeune et vieil, barbu, et sans barbe. C'est le même que les Egyptiens
nommaient
Dyonisius. Toutes les
histoires que l'on fait de lui, ne
sont, au sentiment des Philosophes Spagyriques, qu'une
allégorie des opérations de leur Art, qu'ils appellent par excellence
le grand œuvre.
Bacchus est le même, selon eux, qu'
Adonis,
Apollon, le
Soleil, Osiris et tant d'autres, comme le témoigne Orphée dans son
Hymne à Adonis, où il dit que tous ces noms différents n'indiquent que la même personne. On le feint quelquefois ailé pour désigner le moment de sa volatilisation, ayant une tête de taureau ou de
bouc, parce que ces
animaux lui étaient consacrés comme
à Osiris ; mâle et
femelle, à cause que la matière des Philosophes, ou leur
Rebis, est
androgyne ; jeune et vieil, parce que cette matière semble rajeunir dans les opérations, comme on peut le voir dans l'article
Vieillard. Voyez les
Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées, livre 3, chap. 14, par. 2.
Bagédia. Poids de douze onces, ou d'une livre, selon l'usage
de la Médecine.
Baiac ou Beiac. Céruse.
Baigner. Les Philosophes Chymiques disent qu'ils préparent un
bain pour
le
Soleil et la
Lune, pour le Roi et la Reine, etc. Dans les figures d'Abraham
Juif, rapportées par Flamel, est un Roi, dit celui-ci, ayant un grand coutelas, qui fait tuer en sa présence par des Soldats, quantité de petits
enfants, les mères desquels pleuraient aux pieds des impitoyables Gendarmes, et ce sang était puis après mis dans un grand Vaisseau, dans lequel le
Soleil et
la
Lune du
Ciel se venaient
baigner. Cette fontaine est seulement pour le Roi du pays, qu'elle connaît bien, et lui elle ; et est dedans
icelle fontaine à se
baigner, deux cent quatre-vingt deux
jours.
Trévisan. Ils entendent
quelquefois par
baigner,
cuire la matière, la faire circuler dans l'œuf.
Remarquez que
calciner, teindre, laver,
blanchir,
baigner,
etc., sont une même chose, et que tous ces mots veulent dire seulement
cuire la matière, jusqu'à ce qu'elle soit parfaite.
Synésius.
Bain. Vinaigre des Sages, avec lequel ils lavent leur laiton ; c'est leur
dissolvant, qu'ils appellent leur
Mercure.
Bain de Diane. Voyez
Mercure Philosophique.
Bain du Roi. Eau permanente, ou mercure des Sages, à laquelle ils ont donné le nom de
Bain du Roi, parce que leur or est lavé et
baigné par cette
eau qui s'en distille et s'y recohobe sans cesse, jusqu'à ce que la sublimation l'ait desséchée.
Bain du Soleil. C'est la même chose que
bain du Roi, parce que l'or est le Roi des métaux, et que ce
bain ou mercure des Sages mondifie l'or philosophique.
Bain-Marie, en termes de Science
Hermétique, est le
fourneau des Sages, le
fourneau secret, et non celui des Chymistes vulgaires. On donne quelquefois ce nom au
mercure philosophal. Ce qu'ils appellent
Bain s'entend aussi d'une matière réduite en forme de liqueur, comme quand on veut faire la projection sur un métal, ils disent qu'il doit être au
bain, c'est-à-dire en
fusion.
Balitistère. Terre rouge, ou matière de l'uvre parvenue à la
couleur rouge par la
digestion du
feu philosophique.
Balziam. Fèves.
Barach du Pain. C'est le nitre tiré du sel.
Johnson.
Barcata. Ouverture, crevasse par où la
chaleur d'un
fourneau peut s'échapper.
Bardadia. Le poids d'une livre.
Barna. Vase de verre.
Barnaas, Barnabas, Barnabus. Salpêtre des Philosophes, ou leur vinaigre très aigre.
Barurac. Verre.
Based ou Besed. Corail.
Basilic. Les Philosophes Chymistes ont donné quelquefois ce nom à leur mercure, parce qu'il dissout tout. Quelques-uns l'entendent de la pierre au blanc, et d'autres de la pierre au rouge ; parce que comme les Anciens disaient que le
Basilic tuait par sa seule
vue ceux sur qui il la fixait, de même la poudre de projection faite de la pierre au blanc, ou au rouge, et projetée sur le mercure ou les autres métaux, les tue, pour ainsi dire, en les fixant, et les change en
argent ou en or.
Bassad. Corail.
Basura. Semence.
Batitura-Rami. Ecailles ou
scories de cuivre.
Batitura de l'
airain se prend aussi pour les
scories de quelque métal que ce soit.
Johnson.
Battre, en termes de science
Hermétique. Agiter trop fort la matière, donner un
feu trop violent. Quand les
esprits sont trop battus, disent les Philosophes, ils soutiennent impatiemment le choc, ils s'élèvent
et cassent le vaisseau, ou se
brûlent.
Battus ou Batte. Berger changé en pierre de touche par
Mercure, pour avoir
violé la promesse qu'il lui avait faite de ne pas découvrir le vol des bufs d'
Admète, de la garde desquels
Apollon s'était chargé. Voyez les
Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, livre 3, chap. 14, par. 1.
Baudrier. On compte parmi les travaux d'
Hercule la victoire qu'il remporta sur les
Amazones, à la
Reine desquelles il enleva le
baudrier garni de
diamants et de
rubis.
Les Alchymistes disent que par ce
baudrier, il faut entendre la pierre
philosophale et la médecine au blanc et au rouge,
signifiée par la
blancheur des
diamants et la
couleur rouge des
rubis.
Baul. Urine.
Baume universel de la Nature. C'est, selon les Philosophes Spagyriques, leur
élixir au blanc ou au rouge,
qui guérit toutes les infirmités des trois règnes de la Nature, et perfectionne tous ses individus.
Baume externe des Eléments. Quintessence de mercure.
Baurac. Les Chymistes vulgaires ont interprété ce terme,
l'écume du verre. Mais les Philosophes
Hermétiques l'entendent de la matière de la
pierre philosophale qui ne se tire pas des
fèces du verre ni
de son écume, mais d'une matière qui renferme les
quatre
éléments sous deux choses visibles, l'
eau
et la terre ; non l'
eau de pluie, de fontaine, de mer ou aucune
eau
semblable ; ni une terre telle que celle sur laquelle nous marchons ;
mais une
eau céleste, vive, permanente et sèche,
et une terre vierge, adamique,
vitriolique, feuillée, qui se
tire du centre de la terre, et qui néanmoins se trouve par
toute la terre habitée. Voyez
Raymond Lulle et les autres
Philosophes, dans la
Bibliothèque curieuse Chymique de
Manget. C'est la pierre au blanc.
Baurac se prend aussi pour toute espèce de chose salée.
Bayda. Cucurbite.
Bdellerum. Sangsue.
Bdola. Soufre.
Bélier. Soufre des Philosophes parfait au rouge. Il a
pris ce nom de sa qualité chaude et sèche, comme
celle du
bélier. Les
Adeptes disent qu'ils tirent leur
acier
du ventre du
bélier, et ils appellent aussi cet
acier leur
aimant. Voyez
Ariès. Mais quand le Cosmopolite et
Philalèthe
s'expriment ainsi, ils entendent parler de la matière
même de l'œuvre, de laquelle ils font leur soufre.
Bélisis. Corail des Philosophes.
Bellérophon, fils de Glauque, après divers
exploits, combattit la
Chimère, et s'en défit au
moyen des secours que les
Dieux lui donnèrent. Voyez les
Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées,
livre 3, chap. 14, par. 3.
Bellone. Déesse de la guerre, confondue
souvent avec
Minerve et
Pallas, dont vous voyez les articles.
Bembel ou Benibel. Terme de science
Hermétique.
Mercure
philosophal, ou l'ouvrage de la pierre des Sages.
Dictionnaire Hermétique.
Berinbruch. Pierre qu'on trouve aux environs de Spire, dont les effets surprenans sont
rapportés dans les ouvrages de Duchêne, de la
Violette, dit Quercetan, dans ceux d'Anselme de Boot, et de Crollius.
Besec. Mercure des Sages.
Besed. Corail.
Bête venimeuse des Sages. Les Philosophes
Hermétiques prennent ces termes
tantôt pour le mercure, et tantôt pour la pierre
parfaite. Dans le premier sens, c'est parce que le mercure est un
dissolvant universel ; et dans le second, parce que la pierre parfaite
au blanc ou au rouge change la nature des métaux, les
détruit, pour ainsi dire, pour leur donner une nouvelle
forme intrinsèque, en les transmuant en or ou
argent.
Beurre. Matière des Sages, qu'ils ont nommée
beurre,
parce qu'elle est visqueuse, et qu'elle se sépare de son
eau, comme le
beurre du petit-lait.
Bhacta. Terre rouge.
Biarchetunsim. Céruse.
Biche. Les Poètes ont feint qu'
Hercule avait pris
à la course et tué une
Biche, dont les pieds
étaient d'
airain et les cornes d'or. C'est une
fable bien
visible, puisqu'on ne vit jamais un tel
animal, et les Philosophes
Spagyriques prétendent qu'elle renferme les
opérations du grand uvre ; que sous le nom de cette
Biche,
il faut entendre le suc métallique, ou la partie volatile du
mercure, que la partie plus sulfureuse arrête et
précipite dans le fond du vase, et la coagule avec lui,
d'où lui naissent des cornes d'or ; c'est-à-dire,
la pierre philosophale. Voyez les
Fables
Egyptiennes et Grecques dévoilées, livre 2, chap. 4.
Bien des Biens. Pierre philosophale, dont l'acquisition emporte avec elle tous les biens de ce
monde, les richesses et la santé.
Bien à plusieurs Noms. Mercure animé.
Biladen. Acier.
Bimater. Voyez
Bacchus.
Bitrinati. Tout vase de verre.
Blacinal. Plusieurs métaux fondus ensemble.
Blanc-Esprit. Mercure des Sages.
Blanc du Noir. Magistère au blanc parfait, qui n'a pu parvenir à
la
blancheur qu'en passant par la
couleur noire, vrai indice de la
parfaite putréfaction.
Blancheur. Les Philosophes disent que
lorsque la
blancheur survient à la matière du
grand uvre, la vie a vaincu la mort, que leur Roi est
ressuscité, que la terre et l'
eau sont devenues
air, que
c'est le régime de la
Lune, que leur
enfant est
né, et que le
Ciel et la
Terre sont mariés, parce
que la
blancheur indique le
mariage ou l'union du fixe et du volatil,
du mâle et de la
femelle, etc.
La
blancheur après la putréfaction est un signe
que l'Artiste a bien opéré. La matière
a pour lors acquis un degré de fixité que le
feu
ne saurait détruire ; c'est pourquoi il ne faut que continuer le
feu pour perfectionner le magistère au rouge ; et lorsque l'Artiste voit la parfaite
blancheur, les Philosophes disent qu'il faut déchirer les livres, parce qu'ils deviennent inutiles.
Blancheur capillaire. Elle précède la parfaite
blancheur dans l'uvre de la pierre philosophale. Ce sont des espèces de petits filaments blancs qui paraissent à mesure que la noirceur ou le règne de
Saturne passe, et que le règne de Jupiter lui succède.
Blanchir des Philosophes. C'est
cuire la matière jusqu'au blanc parfait.
Blanchissez le laiton et déchirez vos livres, crainte que vos curs ne soient déchirés par l'inquiétude.
Code de Vérité.
Bodid. uf des Philosophes.
Buf. Animal adoré en Egypte. Voyez
Apis,
Sérapis. La
Fable feint qu'
Hercule enleva les bufs de Géryon,
Mercure ceux qu'
Apollon gardait pour
Admète. Voyez l'explication de ces fictions dans les
Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, livre 1, chap. 1 et suivants, livre 2, chap. 14, par. 1, et livre 5, chap. 12.
Bof. Chaux vive.
Bois. Voyez
Arbre.
Bois d'Or. Arbre solaire des Philosophes.
Bois de Perroquet. C'est l'aloès.
Bois de Paradis. Aloès.
Bois de Vie. C'est la pierre parfaite, qui devenue médecine universelle, guérit toutes les infirmités du
corps humain, et conserve l'homme en santé jusqu'au terme prescrit par la Sagesse divine.
Boîteux (le). C'est, en termes de Chymie
Hermétique,
Vulcain ou le
feu, que la
Fable nous représente sous la forme d'un homme
boîteux.
Basile Valentin l'a représenté ainsi dans la planche qui est à la tête de la première de ses
Douze Clefs.
Bol judaïque. Guimauve.
Bolesis. Le même que
Bélisis.
Boleson. Baume.
Borades. Limaille des métaux.
Borax. Pierre des Philosophes au blanc.
Borée, fils d'Astrée, enleva Orithie, dont il eut Calaïs et
Zèthe. Vovez les
Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, livre 2, chap. 1.
Borin. Vinaigre térébenthiné, ou alcalisé.
Boritis. C'est la matière des Sages en putréfaction, ou au noir.
Botrachium. Ache de Sardaigne, appelée par les Botanistes
Apium risus.
Botum Barbatum. Col d'une
cucurbite mis et inséré dans le col d'une autre.
Bouc. Animal adoré chez les Egyptiens. Ces peuples l'avaient consacré à Osiris, et les Grecs à
Bacchus, comme étant le
symbole du principe fécondant de la nature, ce
feu inné qui vivifie tout. Voyez les
Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, livre 1, sect. 3, chap. 5.
Le
Bouc servait aux Egyptiens dans leurs figures hiéroglyphiques pour signifier la partie de la matière de la pierre philosophale, que les Alchymistes nomment leur soufre ; c'est pourquoi les Egyptiens avaient consacré cet
animal à
Bacchus, qui n'était autre chez eux qu'Osiris, à qui ils avaient aussi donné les noms d'
Apollon,
Adonis, etc.
Boue. Les Philosophes ont quelquefois donné ce nom à leur matière, ce qui a induit en erreur plusieurs Chymistes qui ont travaillé sur la
boue et le limon. Mais
Philalèthe nous apprend qu'on ne doit appliquer ce nom de
boue que lorsque la matière est en putréfaction.
Bracium. Cuivre,
Vénus.
Braricia. Verre.
Brase. Charbons.
Bretan. Bois de Brésil.
Briarée, fils du
Ciel et de la
Terre, le plus terrible et le plus redoutable de tous les
Géants. Tous les noms des
Géants signifient quelque chose qui tend à la
destruction, comme la tempête, la fureur, le tonnerre, les vents impétueux, etc. On peut voir là-dessus l'
Histoire du Ciel, de M. Peluche, qui en donne les
étymologies fort au long. Voyez ce qu'ils signifient
chimiquement dans les
Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, livre 3, chap. 2, 3 et 4.
Briséïs, fille de Brisès, se nommait d'abord
Hippodamie. Lorsque les Grecs s'emparèrent de la ville de Lyrnesse,
Briséïs captive échut par le sort à
Achille.
Agamemnon la lui ayant enlevée de
force,
Achille en conçut un tel dépit, qu'il chercha tous les moyens de s'en venger, et ne voulut prendre les armes contre les Troyens, que pour venger la mort de son ami
Patrocle. Voyez les
Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées, livre 6. C'est par la colère d'
Achille qu'
Homère commence son
Iliade.
Bromius. Surnom de
Bacchus. Voyez
Bacchus.
Brouillard. Vapeur épaisse, ressemblant à un
brouillard, qui
s'élève de la matière, et se condense dans l'
air des Philosophes, d'où elle retombe pour
arroser leur terre, la purifier et la féconder.
Broyer. En termes de Chymie, c'est
cuire la matière, et non la piler dans un
mortier, ou autrement.
Brûler. Assare, en termes de Philosophie chymique, ne doit pas se prendre pour
calciner ou mettre au
feu mais
cuire simplement la matière dans son vase, et à
feu doux.
Brumazar. Nom que quelques Philosophes chymiques ont donné à leur mercure. C'est une vapeur grasse, onctueuse, dont l'Auteur de
Clangor Buccinæ parle en ces termes : le pain
fermenté et cuit est dans son degré de perfection; de même l'or quand il est purifié par le
feu, est un
corps fixe, et n'est plus susceptible de
fermentation, s'il n'est mêlé avec
Brumazar, c'est-à-dire la première matière des métaux, dans lequel il se résout en cette première matière. Prenons donc cette première de laquelle l'or est
composé, et au moyen de l'art nous en ferons le
ferment philosophique.
Beeher.
Bubaste. Voyez
Diane.
Burac. Toute espèce de sel.
Burina. Poix.
Busiris, roi d'Egypte, tuait et massacrait ses hôtes.
Hercule le vainquit et le tua. Ce
Busiris, selon les Alchymistes, est le soufre
incombustible et les impuretés qui enveloppent la vraie matière de la pierre, et la tiennent comme dans un état de mort. L'Artiste détruit par le
feu ces impuretés, et en délivre par ce moyen l'Egypte, qui représente la terre philosophique.
D'autres expliquent cette
fable différemment.
Busiris, selon eux, est pris pour le mercure philosophique, dont l'activité des
esprits dissout, putréfie, et donne, pour ainsi dire, la mort à tous les métaux avec lesquels on le mêle. L'Artiste dans les opérations de la pierre philosophale, fixe et coagule ces
esprits mercuriels.