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La Barre-y-va

Maurice Leblanc
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V – LES TROIS "CHAULES"

Tandis que Bertrande soignait sa sœur, Raoul se précipitait vers la fenêtre et retrouvait Béchoux suspendu sur la corniche et se cramponnant au fer du balcon.

      « Eh bien, quoi ! dégringole, idiot, fit-il.

      – Après ? la nuit est noire comme de l'encre. Que fera-t-on de plus, en bas ?

      – Et ici ?

      – D'ici, il se peut qu'on voie... »

      Il avait tiré sa lanterne de poche qu'il braqua sur le jardin. Raoul en fit autant. Les deux lanternes étaient puissantes et jetaient sur les allées et dans les massifs des plaques de lumière assez vives.

      « Tiens, là-bas, dit Raoul... une silhouette...

      – Oui, du côté de la serre en ruine... »

      Elle bondissait, cette silhouette, par sauts désordonnés qui semblaient plutôt ceux d'une bête folle, et qui étaient certainement destinés à empêcher toute identification du personnage.

      « Ne le lâche pas, enjoignit Raoul. Je cours dessus. »

      Mais, avant qu'il eût enjambé le balcon, un coup de feu claqua, tiré d'en haut, de l'étage supérieur, indubitablement par le domestique Arnold. Un cri jaillit là-bas, dans le jardin. La silhouette pirouetta sur elle-même, tomba, se releva, tomba de nouveau, et demeura pelotonnée, inerte.

      Cette fois Raoul se jeta dans le vide, avec des exclamations de triomphe.

      « Nous l'avons ! Bravo, Arnold ! Béchoux, ne lâche pas la bête fauve avec ta lumière. Dirige-moi. »

      Malheureusement, l'ardeur de la lutte ne permit pas à Béchoux d'obéir. Il sauta également, et, quand leurs lampes furent rallumées et qu'ils eurent atteint, près de la serre, l'endroit exact où la bête fauve, selon l'expression de Raoul, gisait, ils ne trouvèrent qu'une pelouse piétinée, foulée, mais pas de cadavre.

      « Imbécile ! Crétin ! hurla Raoul, c'est de ta faute. Il a profité des quelques secondes d'obscurité que tu lui as octroyées.

      – Mais il était mort ! gémit Béchoux, piteusement.

      – Mort comme toi et moi. Tout ça, c'était du chiqué.

      – Qu'importe, on va suivre ses traces dans l'herbe. »

      Avec l'aide du gendarme qui les avait rejoints, ils passèrent quatre ou cinq minutes courbés sur la pelouse. Mais la piste, à quelques mètres de distance, aboutissait à une allée de petits graviers où elle se perdait. Raoul ne s'obstina point et revint au manoir. Arnold descendait l'escalier avec un fusil.

      C'était le coup de revolver de Raoul qui l'avait réveillé. Croyant d'abord qu'il y avait lutte entre le gendarme et le meurtrier de M. Guercin, il ouvrait sa fenêtre et, en se penchant, il apercevait vaguement l'ombre d'un homme qui se jetait de la chambre de Mlle Montessieux. Alors il restait à l'affût et, dès que la projection des lanternes eût repéré le fugitif, il épaulait.

      « Dommage, dit-il, que vous ayez éteint. Sans quoi, ça y était. Mais ce n'est que partie remise. Il a du plomb dans l'aile, et il va crever comme une bête puante, sous quelque buisson où on le dénichera. »

      On ne dénicha rien. Lorsque Raoul se fut assuré que Catherine, veillée par sa sœur Bertrande et par Charlotte, dormait paisiblement, lorsqu'il eut pris lui-même quelque repos, ainsi que Béchoux, et que, au petit jour, il se mit en chasse, il ne tarda pas à reconnaître que les recherches ne donnaient pas plus de résultat qu'auparavant.

      « Bredouilles ! dit à la fin Béchoux. Le brigand qui a tué M. Guercin et essayé de tuer Catherine Montessieux doit s'être aménagé, entre les murs de l'enceinte, quelque retraite impénétrable où il se moque de nous. A la première occasion, et dès qu'il sera remis de ses blessures, si tant est qu'il soit blessé, il recommencera.

      – Et, cette fois, si nous ne sommes pas plus malins que la nuit dernière, il ne manquera pas Catherine Montessieux, dit Raoul d'Avenac qui n'avait pas oublié les paroles de la mère Vauchel.

      Béchoux, Béchoux, veillons sur elle. La petite doit être sacrée ! »

      Le lendemain, après la cérémonie funèbre qui eut lieu à l'église de Radicatel, Bertrande accompagnait à Paris, où il fut enterré, le corps de M. Guercin. Durant son absence, Catherine, prise de fièvre et fort abattue, ne quitta pas son lit. Charlotte couchait près d'elle. Raoul et Béchoux s'étaient installés dans deux chambres contiguës à la sienne. L'un et l'autre, tour à tour, étaient de faction.

      L'instruction cependant continuait, mais bornée au seul assassinat de M. Guercin, Raoul ayant fait en sorte que ni le parquet ni la gendarmerie n'eussent connaissance de la tentative effectuée contre Mlle Montessieux. On croyait simplement qu'il y avait eu une alerte nocturne, et un coup de feu motivé par la vision plus ou moins confuse d'une silhouette.

      Catherine demeurait donc en dehors de l'enquête.

      Souffrante, elle ne fut interrogée que pour la forme et répondit qu'elle ignorait tout des événements.

      Béchoux, lui, s'acharnait. Comme Raoul semblait se désintéresser de l'affaire, du moins en ce qui concernait les recherches, il avait fait venir de Paris deux de ses camarades, en congé comme lui, avec lesquels il mit en œuvre, suivant l'expression de Raoul, tous les procédés du parfait détective. Le parc fut divisé en secteurs jalonnés, et chacun d'eux en sous-secteurs. Les uns après les autres, puis tous trois ensemble, les trois camarades passèrent de secteurs en soussecteurs, interrogeant chaque motte de terre, chaque caillou et chaque brin d'herbe. Ce fut en vain. Ils ne découvrirent ni grotte, ni tunnel, ni creux suspect.

      « Pas même un trou de souris, plaisantait Raoul, qui s'amusait franchement. Mais as-tu pensé aux arbres, Béchoux ? Qui sait ? Il s'y cache peut-être quelque anthropoïde meurtrier ?

      – Enfin, protestait Béchoux indigné, tu te fiches donc de tout ?

      – De tout... sauf de la délicieuse Catherine, sur qui je veille.

      – Je ne t'ai pas fait venir de Paris pour les beaux yeux de Catherine, et encore moins pour pêcher dans la rivière. Car voilà à quoi tu perds ton temps, à regarder un bouchon qui flotte. Estce que tu t'imagines que le mot de l'énigme est là ?

      – Certainement, ricanait Raoul, il est à l'extrémité de ma ligne. Tiens, pige-le dans ce petit tourbillon... et plus loin, au pied de cet arbre qui plonge ses racines. Aveugle que tu es ! »

      La figure de Théodore Béchoux s'illuminait.

      « Tu sais quelque chose ? notre homme se cache au fond de l'eau ?

      – Tu l'as dit ! Il a fait son lit dans celui de la rivière. Il y mange. Il y boit. Et il s'y fiche de toi, Théodore. »

      Béchoux levait les bras au ciel, et Raoul l'apercevait aussitôt rôdant autour de la cuisine et se glissant auprès de Charlotte à qui il développait ses plans de campagne.

      Au bout d'une semaine, Catherine allait beaucoup mieux, et, couchée sur sa chaise longue, put recevoir Raoul. Dès lors il vint chaque après-midi. Il la distrayait par sa bonne humeur et sa verve.

      « Vous n'avez plus peur, hein ? Voyons, quoi, s'exclamait-il d'un ton à la fois comique et sérieux, ce qui vous est arrivé est tout naturel. Il n'y a pas de jour où ne se produise une tentative semblable à celle dont vous avez été victime. C'est courant. L'essentiel, c'est que cela ne se reproduise pas contre vous. Or, je suis là. Je sais de quoi notre adversaire ou nos adversaires sont capables, et je réponds de tout. »

      La jeune fille resta longtemps sur la défensive.

      Elle souriait, rassurée, malgré tout, par les plaisanteries et l'air insouciant de Raoul, mais ne répliquait pas quand il l'interrogeait sur certains faits. Ce ne fut qu'à la longue, et avec beaucoup d'adresse et de patience, qu'il la mit, pour ainsi dire, en besoin de confidence. Un jour, la sentant plus expansive, il s'écria :

      « Allons, parlez, Catherine – ils étaient arrivés tout naturellement à s'appeler par leur petit nom – parlez comme vous aviez l'intention de le faire quand vous êtes venue me demander secours à Paris. Je me souviens des termes mêmes de votre appel : « Je sais qu'il y a autour de moi des choses incompréhensibles... et d'autres qui vont se produire et qui me font peur. » Eh bien, certaines de ces choses qui vous effrayaient d'avance, sans qu'il vous fût possible de les préciser, se sont produites. Si vous voulez écarter de nouvelles menaces, parlez. »

      Elle hésitait encore, il lui saisit la main et son regard se posa si tendrement sur la jeune fille qu'elle rougit, et que, pour masquer son embarras, elle parla aussitôt.

      « Je suis de votre avis, dit-elle. Mais j'ai gardé de mon enfance solitaire des habitudes, non pas de cachotterie, mais, de réserve et de silence. J'étais très gaie, mais en moi-même et pour moi-même. Quand j'ai perdu mon grand-père, j'ai vécu plus renfermée encore. J'aimais beaucoup ma sœur, mais elle s'était mariée et voyageait. Son retour m'a fait du bien, et ce fut pour moi une grande joie de venir habiter ici avec elle. Cependant il n'y eut pas, et il n'y a pas entre nous, malgré notre affection, l'intimité parfaite où l'on se détend et où l'on sent le bonheur d'être ensemble. C'était de ma faute. Vous savez que je suis fiancée, que j'aime de tout mon cœur Pierre de Basmes et qu'il m'aime profondément. Pourtant, entre lui et moi, il y a encore comme une barrière. Et c'est encore une conséquence de ma nature, qui ne se livre pas, et qui se défie de tout élan trop vif et trop spontané. »

      Après une pause, elle reprit :

      « Cet excès de réserve, acceptable quand il s'agit de sentiments et de secrets féminins, devient absurde quand il s'agit de faits de la vie quotidienne, et surtout de faits exceptionnels et anormaux. C'est néanmoins ce qui s'est passé depuis que je suis à la Barre-y-va. J'aurais dû dire la vérité sur certains événements étranges qui m'ont frappée. Au lieu de cela, je me suis tue, et l'on m'a traitée de fantasque et de déséquilibrée, parce que j'éprouvais des épouvantes qui étaient fondées sur des réalités que je gardais pour moi. Et ainsi je suis devenue inquiète, nerveuse, presque sauvage, incapable de supporter les peines et les terreurs dont je ne voulais cependant partager le poids avec ceux qui m'entouraient. »

      Elle demeura longtemps silencieuse. Il brusqua les choses.

      « Et voilà que vous êtes encore indécise ! dit-il.

      – Non.

      – Ainsi vous voulez bien me raconter ce que vous ne racontiez à personne ?

      – Oui.

      – Pourquoi ?

      – Je ne sais pas. »

      Catherine dit cela gravement et répéta :

      « Je ne sais pas. Mais je ne peux pas faire autrement. Je suis forcée de vous obéir, et en même temps je comprends que j'ai raison de vous obéir. Peut-être mon récit vous semblera-t-il d'abord un peu enfantin, et mes craintes bien puériles. Mais vous comprendrez, j'en suis sûre, vous comprendrez. »

      Et aussitôt, sans plus de résistance, elle commença :

      « Nous sommes arrivées, ma sœur et moi, à la Barre-y-va le 25 avril dernier, un soir, dans une maison froide, abandonnée depuis la mort de mon grand-père, c'est-à-dire depuis plus de dix-huit mois. On passa la nuit tant bien que mal. Mais le lendemain matin, lorsque j'ouvris ma fenêtre, j'éprouvai la plus grande joie de ma vie à revoir le jardin de mon enfance. Si abîmé qu'il fût, avec ses hautes herbes, ses allées encombrées de mauvaises plantes, ses pelouses jonchées de branches pourries, c'était le cher jardin où j'avais été si heureuse. Tout ce que j'avais eu de bon dans mon passé, je le retrouvais vivant encore, et toujours pareil à mes yeux, dans cet espace clos de murailles où personne, absolument personne, n'avait plus pénétré. Et je n'eus plus qu'une idée, ce fut de rechercher ces souvenirs et de ressusciter ce que je croyais anéanti.

      A peine vêtue, mes pieds nus dans mes sabots d'autrefois, toute frissonnante d'émotion, j'allai refaire connaissance avec mes vieux amis les arbres, avec ma grande amie la rivière, avec les vieilles pierres et les débris de statues dont mon grand-père aimait à joncher les taillis. Tout mon petit monde était là. On eût dit qu'il m'attendait et qu'il accueillait mon retour avec le même attendrissement que je ressentais à marcher à sa rencontre. Mais il y avait un endroit qui, dans ma mémoire, gardait une place sacrée. Il n'était pas de jour, à Paris, où je ne l'évoquais, car il représentait pour moi tous mes rêves d'enfant solitaire et de jeune fille romanesque. Partout ailleurs je jouais et je m'amusais, en proie à mes instincts turbulents. Ici, je ne faisais rien. Je songeais. Je pleurais sans raison. Je regardais, sans les voir, s'agiter les fourmis et voler les mouches. Je respirais pour le plaisir de respirer. Si le bonheur peut être négatif et s'exprimer par de la béatitude engourdie et l'absence totale de pensée, j'ai été heureuse là, entre ces trois saules isolés, couchée dans leurs branches ou me balançant dans un hamac que j'avais accroché d'un arbre à l'autre.

     Je me rendis vers eux comme on se rend à un pèlerinage, ardemment et lentement, l'âme recueillie et les tempes battant d'un peu de fièvre. Je me frayai un chemin parmi les ronces et les orties qui obstruaient les approches du vieux pont, ce vieux pont vermoulu où je dansais autrefois par défi et parce qu'on me défendait de m'y aventurer. Je le franchis. Je traversai l'île et je suivis la rivière en m'élevant par le sentier qui la domine et qui conduit à la région rocheuse du jardin. Des arbustes, poussés depuis mon départ, me cachaient le petit tertre que je voulais atteindre. Je me glissai dans ce taillis épais. J'écartai les branches. Je débouchai, et tout de suite jetai une exclamation de stupeur. Les trois saules n'étaient pas là. Ils n'y étaient pas, et voilà qu'en regardant autour de moi avec des yeux effarés, et un véritable désespoir, comme si les êtres les plus chers avaient manqué à mon rendez-vous, voilà que cent mètres plus loin, de l'autre côté des roches, et après un tournant de la rivière, je les apercevais tout à coup, mes trois arbres disparus... les mêmes, je vous assure, les mêmes, placés comme autrefois en éventail, et tournés dans la direction du manoir d'où je les avais si souvent contemplés. »

      Catherine s'interrompit et observa Raoul, non sans quelque inquiétude. En vérité, il ne souriait pas. Non, il n'avait pas l'air de se moquer, et l'on eût dit au contraire que l'importance dramatique qu'elle donnait à sa découverte lui paraissait toute légitime.

      « Vous êtes certaine que personne n'a pénétré dans le domaine de la Barre-y-va depuis la mort de votre grand-père ?

      – On a peut-être franchi le mur. Mais nous avions à Paris toutes les clefs, et, quand nous sommes revenues ici, aucune serrure n'était fracturée.

      – Alors il est une explication qui se présente forcément à l'esprit, c'est que vous vous êtes trompée, et que les trois arbres ont toujours été où vous les avez retrouvés. »

      Catherine tressaillit et protesta avec une vivacité excessive.

      « Ne dites pas cela ! Non, ne faites pas une pareille supposition ! Je ne me suis pas trompée ! Je ne pouvais pas me tromper ! »

      Elle l'entraîna dehors, et ils firent ensemble le trajet indiqué par elle. Ils remontèrent le cours de la rivière, laquelle coulait tout droit, perpendiculairement à l'angle gauche du Manoir, et ils suivirent la pente douce qui conduisait au petit tertre à travers des herbages que la jeune fille avait fait débarrasser de tous les fourrés. Le tertre ne portait aucune trace d'arbres arrachés ou déplacés.

      « Examinez bien la vue que l'on a, et que j'avais d'ici, sur le parc. On le domine de douze à quinze mètres, n'est-ce pas ? et on le voit tout entier, ainsi que le manoir et que le clocher de l'église. Et puis, vous allez faire la comparaison. »

      Le sentier devenait abrupt et passait pardessus des roches, au milieu desquelles avaient pris racine des sapins dont les aiguilles s'amoncelaient sur le granit. Il y avait là un tournant brusque de la rivière qui coulait ainsi au creux d'un défilé, et une sorte de tumulus qui se dressait en face, sous un épais manteau de lierre, et qu'on appelait la Butte-aux-Romains.

      Ils redescendirent ensuite jusqu'à la berge, à l'origine du défilé. Du doigt Catherine désigna les trois saules placés en éventail, ceux de droite et de gauche à égale distance de l'arbre central.

      « Les voici tous les trois. Ai-je vraiment pu me tromper ? Ici, on est en contrebas. Presque pas de vue. L'œil se heurte aux roches ou à la Butte-aux-Romains. A peine une petite éclaircie vers le tertre. Oserez-vous dire que ma mémoire eût conservé le souvenir absolument net de l'autre emplacement, alors que les trois arbres se trouvaient ici, dans un endroit que je connaissais bien, et où ils n'étaient pas quand je venais me baigner ?

      – Pourquoi, demanda Raoul, sans lui répondre directement, pourquoi me posez-vous cette question ? J'ai l'impression que vous le faites avec une certaine anxiété ?

      – Mais non, mais non, dit-elle d'un ton véhément.

      – Si. Je le sens. Et vous vous êtes informée ?

      Vous avez interrogé d'autres personnes ?

      – Oui, sans en avoir l'air parce que je ne voulais pas laisser paraître mon trouble. Ma sœur d'abord. Mais elle ne se souvenait pas, ayant quitté la Barre-y-va depuis plus longtemps que moi. Cependant...

      – Cependant ?

      – Elle croyait se rappeler que les arbres se trouvaient bien où ils se trouvent aujourd'hui.

      – Et Arnold ?

      – Arnold, lui, me fit une réponse différente. Il n'affirmait rien, quoique l'emplacement actuel ne lui parût pas le véritable.

      – Et vous n'avez pas eu l'occasion d'invoquer un autre témoignage ?

      – Si, dit-elle, après une hésitation, celui d'une vieille femme qui avait travaillé dans le jardin quand j'étais enfant.

      – La mère Vauchel ? » fit Raoul.

      Catherine s'écria, soudain, tout agitée :

      « Vous la connaissez donc ?

      – Je l'ai rencontrée. Et je me rends compte maintenant de ce que signifiaient les « trois chaules » dont elle parlait. C'était sa façon de prononcer.

      – Oui ! fit Catherine, de plus en plus émue. Il s'agissait des trois saules. Et c'est un peu à cause d'eux que la malheureuse, qui n'avait déjà pas l'esprit bien solide, est devenue folle. »




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