Sans toi, ô grande âme aimée ! ce livre n'eût point vu le jour. Tu l'as couvé de ta flamme puissante, tu l'as nourri de ta douleur, tu l'as béni d'une divine espérance. Tu avais l'Intelligence qui voit le Beau et le Vrai éternels au-dessus des réalités éphémères ; tu avais la Foi qui transporte les montagnes ; tu avais l'Amour qui éveille et qui crée des âmes ; ton enthousiasme brûlait comme un feu rayonnant.
Et voici, tu t'es éteinte et tu as disparu. D'une aile sombre, la Mort t'a emportée dans le grand Inconnu... Mais si mes regards ne peuvent plus t'atteindre, je te sais plus vivante que jamais ! Affranchie des chaînes terrestres, du sein de la lumière céleste où tu t'abreuves, tu n'a cessé de suivre mon uvre et j'ai senti ton rayon fidèle veiller jusqu'au bout sur son éclosion prédestinée.