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Le côté occulte de la Franc-Maçonnerie

Charles Webster Leabeater
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CHAPITRE PREMIER – PRÉLIMINAIRE
Comment furent conservés les rituels

Qu'ils nous aient été conservés avec si peu d'altérations est assurément extraordinaire ; ce serait inexplicable si les grandes Puissances directrices de l'évolution ne s'y étaient pas intéressées et n'avaient pas ramené l'humanité, par degrés, aux voies dont elle s'était écartée. Ce rôle a toujours été celui du Chohan du Septième Rayon, celui dont dépendent spécialement les cérémonies de tout genre, et dont le Chef était toujours l'Hiérophante suprême dans les Mystères de l'Egypte ancienne. Le titulaire actuel de ces fonctions est ce Maître de la Sagesse souvent nommé parmi nous le Comte de Saint-Germain parce qu'il parut sous ce titre au dix-huitième siècle. Il est parfois appelé le prince Rákóczi, car il est le dernier survivant de cette maison souveraine. Je ne puis dire avec précision quand il fut placé à la tête du Rayon cérémoniel, mais dès le troisième siècle de notre ère il s'intéressait vivement à la Franc-Maçonnerie.

      A cette époque, nous le trouvons portant le nom d'Albanus, noble romain, né à Verulam, ville d'Angleterre. Dans sa jeunesse il se rendit à Rome, y entra dans l'armée et servit brillamment ; il porta les armes à Rome sans doute pendant sept ans et peut-être plus longtemps ; c'est là qu'il fut initié dans la Franc-Maçonnerie et instruit dans les Mystères de Mithra qui s'en rapprochaient tant.

      Après ce séjour à Rome, il revint en Angleterre dans sa ville natale et y fut nommé gouverneur de la forteresse. Il était aussi « maître des travaux », titre dont nous ignorons la signification exacte ; il dirigea certainement les réparations et en général les travaux de la forteresse à Verulam. En même temps il était trésorier impérial. La légende raconte que les ouvriers étaient traités en esclaves et recevaient un salaire dérisoire, mais saint Alban (comme il fut appelé plus tard) introduisit la Franc-Maçonnerie et mit ordre à tout cela, assurant aux ouvriers des salaires plus élevés et, généralement parlant, des conditions de vie bien meilleures. Beaucoup de nos FF:. doivent avoir entendu parler du manuscrit Watson de 1687. Ce document s'étend assez longuement sur ce que saint Alban a fait pour la Maçonnerie, et dit en particulier qu'il apporta de France certaines instructions à peu près identiques à celles dont nous nous servons aujourd'hui. Il fut décapité lors de la persécution ordonnée par l'empereur Dioclétien en 303, et la grande abbaye de Saint-Alban fut élevée sur ses restes, environ cinq cents ans plus tard.

      En 411, il naquit à Constantinople et reçut le nom de Proclus, nom qu'il devait rendre illustre. Il fut un des derniers grands philosophes néo-platoniciens et son influence se fit grandement sentir dans l'Eglise chrétienne au moyen âge. Alors commence dans la série de ses incarnations une solution de continuité sur laquelle nous ne savons rien. Nous le retrouvons né en 1211 et dans cette existence nouvelle il fut Roger Bacon, moine franciscain qui à son époque réforma simultanément la théologie et la science. En 1375, il naquit comme Christian Rosenkreutz. Cette incarnation eut, elle aussi, une grande importance, car il fonda la société secrète des Rose-Croix. Cinquante ans plus tard, ou même un peu plus, il semble avoir employé le corps de Hunyadi Janos, chef militaire éminent, en Hongrie. On nous dit aussi que vers 1500, portant le nom d'un moine, Robertus, il vécut en Europe centrale. Nous n'avons à cet égard aucune certitude ; nous ignorons de même ses activités et la manière dont il se distingua.

      Ensuite, ce fut la plus illustre de ses naissances, car en 1561 il naquit comme François Bacon. L'histoire relate de ce grand homme très peu de vrai et beaucoup de faux. Nous arrivons par degrés à connaître les conditions réelles de sa vie, surtout à la lumière d'un récit chiffré qu'il introduisit secrètement dans beaucoup de ses ouvrages, récit d'un intérêt passionnant, mais dont nous n'avons pas à nous occuper ici. Le lecteur en trouvera dans mon livre Le Coté occulte des Fêtes chrétiennes, un aperçu que je résume ici (11).

      Un siècle plus tard il naquit, nous dit-on, comme Jozsef Rákóczi, prince de Transylvanie ; c'est ce que disent les encyclopédies, mais sans guère fournir de détails. Ensuite ses mouvements deviennent très mystérieux. Il semble avoir par couru l'Europe ; de temps à autre on constate sa présence, mais nous ne savons rien de précis sur lui. Il était le comte de Saint-Germain au temps de la Révolution française et travailla beaucoup avec Mme Blavatsky, celle-ci étant alors en incarnation sous le nom du Père Joseph. Il paraît également avoir pris l'apparence du baron Hompesch, le dernier grand-maître de l'ordre de Malte, celui qui permit le transfert de l'île de Malte aux Anglais. Ce grand saint, ce grand instructeur vit encore et son corps actuel ne porte aucun signe de vieillesse ; je l'ai moi-même rencontré physiquement à Rome en 1901 et j'ai eu avec lui une longue conversation.

      Dans la Maçonnerie Mixte nous l'appelons le Chef de tous les vrais Francs-Maçons dans le monde entier (en abrégé, C:. D:. T:. L:. V:. F:. M:.) et dans certaines de nos Loges son portrait est placé à l'Orient, au-dessus du siège du Vén:., et immédiatement au-dessous de l'Etoile de l'initiation ; d'autres le placent au nord, au-dessus d'un siège inoccupé. La validité de tous les rites et de tous les degrés exige sa sanction et son assentiment. Il choisit souvent des élèves parmi les FF:. de l'Ordre maçonnique et prépare ceux qui, dans les mystères mineurs de la Maçonnerie sont devenus aptes aux véritables Mystères de la Grande Loge Blanche, dont nos initiations maçonniques malgré leur beauté ne sont qu'un pâle reflet ; car la Maçonnerie a toujours été une des portes permettant d'atteindre cette Loge Blanche. De nos jours peu de Francs-Maçons le reconnaissent comme leur Souverain Grand Maître et cependant la possibilité de devenir disciple a toujours été admise dans les traditions de l'Ordre. Voici ce que nous lisons dans un catéchisme ancien :

      « Q. – Comme Maçon d'où venez-vous ?
– De l'Occ:.
– Où vous dirigez-vous ?
Vers l'Or:.
– Pour quelle raison vous détournez-vous de l'Occ:. et allez-vous vers l'Or:. ?
– Pour chercher un Maître et en recevoir l'instruction. ».

      Nos ancêtres ont heureusement reconnu l'importance de transmettre le rituel sans altération. Au cours des siècles quelques points ont été abandonnés, quelques autres ont été un peu modifiés, mais ils sont extraordinairement rares. Les allocutions sont devenues plus longues et les membres qui ne sont pas officiers prennent moins de part au travail qu'autrefois. Dans l'ancien temps, ils chantaient constamment de courts versets exprimant la louange ou l'exhortation, et chacun savait qu'il occupait un poste défini et formait dans la grande machine un rouage nécessaire.

      De ce qui précède nous pouvons tirer plus d'une conclusion. Point digne de remarque : les cérémonies maçonniques supposées longtemps contraires à la religion du pays nous apparaissent comme un legs de ce qu'une grande religion ancienne possédait de plus sacré. Ces rites, comme tout ce que nous devons à ces systèmes antiques et poussés à une perfection minutieuse, sont pleins de signification ou plutôt de significations, car en Egypte nous leur en donnions quatre.

      Si tout détail a ainsi sa raison d'être, il va sans dire que pour le modifier une extrême circonspection s'impose. Seules pourront le faire les personnes qui en connaissent parfaitement la portée, afin que le symbolisme n'ait pas à en souffrir.


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(11)  Op. cit., p. 308, édition anglaise.




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