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Le côté occulte de la Franc-Maçonnerie

Charles Webster Leabeater
© France-Spiritualités™






CHAPITRE VI – INITIATION
Interprétation égyptienne

Dans l'Egypte ancienne, la R... de v... q... p... ou ce qu'elle était alors, la R... de v... c... p..., ou coudée sacrée de la grande pyramide, était presque la nôtre. L'unité de mesure – le pouce – était basée sur la connaissance précise qu'avaient du diamètre polaire de la terre les Egyptiens ; le pouce étant la cinq cent millionième partie de ce diamètre. Notre pouce anglais actuel nous est venu, par la Grèce et par Rome, de cette mesure égyptienne, mais ce n'est pas tout à fait cette unité-là qui a servi dans la construction de la grande pyramide. Au cours des siècles, elle fut légèrement réduite ; comme elle a diminué environ d'un millième, le pouce de la pyramide comparé au pouce anglais est égal à 1,0011. L'homme n'est arrivé qu'au siècle dernier à connaître la longueur du diamètre équatorial de la terre, mais il connaissait depuis longtemps le diamètre polaire.

      De nombreux pays ont conservé des mesures de longueur dérivées du pouce de la pyramide, mais en France c'est le système décimal qui a été adopté. Là, on emploie le mètre qui est la dix millionième partie du quart du méridien terrestre mesuré du pôle à l'équateur. Plus tard, on s'aperçut que cette mesure n'était pas absolument exacte ; le mètre est donc maintenant une longueur conventionnelle ; l'étalon en est conservé à Paris, comme le yard étalon est conservé à Londres.

      En Egypte, ce pays si ancien, les connaissances scientifiques étaient à certains égards tout aussi avancées que les nôtres, et même – jusqu'à ces derniers temps – plus avancées. Les Mystères comprenaient une éducation libérale très complète, et l'on semble avoir particulièrement insisté sur la chimie, l'astronomie et la géodésie. A l'époque fort reculée où fut bâtie la grande pyramide ou Maison de la Lumière, les constructeurs de ce prodigieux monument étaient déjà extrêmement savants ; aussi en arrêtèrent-ils les proportions de façon à y incorporer, sous une forme qu'ils espéraient devoir être indestructible, une grande partie de ces inestimables connaissances. Par exemple, le périmètre de la base (36.524 pouces de la pyramide) est à la hauteur (5.813 pouces de la pyramide) ce que la circonférence du cercle est à son rayon, c'est-à-dire, en langage mathématique, 2 π. Il est intéressant aussi que le circuit de la base mesuré en pouces de la pyramide soit égal exactement au nombre de jours contenus dans cent années. Les dimensions exactes de la terre sont également indiquées ; de même une foule d'autres calculs relatifs au système solaire. Beaucoup d'entre eux ont été mis en évidence par R. A. Proctor, l'astronome anglais, et Sir Gaston Maspero, l'égyptologue français auquel je fus présenté par Mme Blavatsky. Davidson et Aldersmith, dans The Great Pyramid, s'étendent longuement sur ces questions ; ils nous disent :

      Si l'on étudie sur plan les caractères extérieurs, les dimensions et les unités de la grande pyramide, on constate qu'elles donnent avec précision et justesse tout ce que l'on sait d'essentiel sur l'orbite de la terre et sur ses mouvements. Ceci comprend les valeurs des années sidérale et solaire, la distance moyenne du soleil, le diamètre du soleil et les valeurs maxima et minima de l'excentricité de l'orbite terrestre (33).

      La grande pyramide était un lieu d'initiation et, si son revêtement extérieur n'avait pas été détruit par des Mahométans fanatiques et criminels, nous posséderions encore là, conservées dans la pierre, les mesures de nombreux phénomènes astronomiques, plus exactes qu'aucune de celles dont nous avons disposé jusqu'au siècle dernier. Les astronomes européens viennent seulement de mesurer avec une précision digne de confiance la distance moyenne de la terre au soleil. Dans mon enfance, on nous apprenait qu'elle était de quatre-vingt-seize millions de milles ; ensuite ce fut quatre-vingt-treize millions ; plus tard encore, les astronomes faisant de nouveaux calculs basés sur la mesure déterminée avec un soin extrême à l'époque du passage de Vénus en 1874 et 1882, de la parallaxe solaire équatoriale horizontale moyenne, l'estimèrent à quatre-vingt-douze millions et demi de milles. Je me souviens que Mr. Gladstone en fit part à la Chambre des Communes, et la nouvelle éveilla l'intérêt général. Dans la onzième édition de l'Encyclopœdia Britannica, la distance donnée est de 92.998.000 milles. Les Egyptiens anciens disaient 92.996.085 milles. Qui prouvera qu'ils n'ont pas été plus près de la vérité que nous ?

     Dans l'Egypte ancienne, la r... de v... q... p... symbolisait l'instinct. Comme je me sers ici d'un terme qui en général s'applique uniquement aux animaux, je demande à être bien compris. On entendait par instinct un sentiment intérieur, le sentiment instinctif que nous inspirent les choses. On y attachait beaucoup d'importance et on lui donnait deux côtés : le côté négatif ou réceptif qui nous fait sentir que telle chose est bonne ou mauvaise, appropriée ou non à nos besoins, et un côté actif qu'aujourd'hui nous appellerions le goût ; en somme, la connaissance exacte de ce qu'il convient d'avoir ou de faire, et celle des choses qui peuvent aller ensemble, s'accommoder et s'accorder. Dans nos relations avec notre prochain, ce serait le tact. La notion d'instinct avait par conséquent un sens beaucoup plus étendu qu'aujourd'hui.

      A ces époques – tout au moins en Egypte, en Crète et en Grèce – l'homme vivait très près de la nature, au soleil et au grand air, et il en jouissait comme peut-être seuls en jouissent maintenant les poètes et les artistes. Comme il était plus près du cœur de toutes choses, ses instincts méritaient beaucoup plus de confiance que ceux de la plupart de nos contemporains. L'instinct était donc pour lui un véritable instrument destiné à façonner et à édifier le caractère. De tout cela, il reste peu de chose, car l'homme moderne a depuis très longtemps mené la vie la plus artificielle, et en général a laissé sa raison l'emporter sur son instinct, même quand cette raison manque de bases pour formuler ses jugements. J'ai éprouvé moi-même ces instincts en de nombreuses circonstances, et je crois que bien d'autres l'ont fait comme moi. Il m'est arrivé de les négliger, ne les jugeant pas dictés par la raison (beaucoup de gens agissent de même), mais à la longue j'ai toujours eu à regretter de les avoir dédaignés. L'instinct n'est pas mort ; encouragé, il peut chez beaucoup de personnes se réveiller singulièrement.

      Les Egyptiens voyaient dans le C:. le symbole de l'intelligence, instrument affilé. Ils pensaient qu'en faisant usage de son intelligence l'homme pouvait enlever aux croyances qui se présentaient à lui les excroissances de la superstition et devenir ainsi un libage parfait, sa pensée étant devenue nette et précise. Le m... p... était pour eux la force divine agissant derrière le c... ; ils l'interprétaient comme la volonté. Cet instrument ne doit pas, naturellement, être confondu avec le m... du Maître, n'ayant rien de commun avec lui, même pas la forme. D'ailleurs, la distinction est bien établie par le fait que l'on appelle toujours cet insigne le M:.. du M:.

      Dans son ouvrage, The Magic of Freemasonry, et dans un chapitre spécial, le major A. E. Powell a fait une étude intéressante des instruments de travail du premier degré. Il voit dans la R... de v... p... un symbole de la sagesse du Vén:. qui, tout en dirigeant, mesure et dresse les plans ; dans le Mail:. un emblème de la puissance du premier Surv:., étant un instrument qui transmet la force ; enfin, dans le C..., la beauté du deuxième Surv:., étant un instrument qui façonne la matière.

      L'auteur observe que toutes nos connaissances scientifiques précises sont basées sur la mesure que symbolise la R... de v... q... p... ; que tout notre travail en ce monde consiste à déplacer la matière au moyen de notre énergie qui lui assène des coups dont le m... est le symbole ; et que le c... l... représente la concentration de notre volonté, parce qu'il fend la matière. Ainsi, dit-il, nous savons avec la R... de v... q... p:. ; nous sentons avec le G:. ; nous agissons avec le Mail:.

      Dans chacun de ces instruments, ajoute-t-il, il faut voir le type d'une catégorie : la R... de v... q... p... celle de tous les instruments de mesure ; le Mail:. pour tous les appareils et machines destinés à l'application de la force ; enfin le C:. pour tous les outils employés pour couper et pénétrer la matière.


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(33)  Op. cit., p, 95.




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