CHAPITRE IV CÉRÉMONIES, PRÉLIMINAIRES
La procession
Partout, à la surface de la terre règnent de grands courants magnétiques circulant dans les deux sens entre les pôles et l'équateur, et d'autres qui encerclent le globe dans une direction perpendiculaire aux premiers. En Maçonnerie Mixte, l'entrée processionnelle dans la Loge fait usage de ces courants, et crée dans l'espace autour duquel nous marchons un tourbillon distinct, un lieu spécialement magnétisé.
Tandis que les FF
:. s'avancent en chantant, ils doivent
fixer leur pensée sur les paroles de l'hymne et du
cantique entonnés en
entrant dans la Loge, et veiller à ce que la procession soit régulière et bien ordonnée, mais de plus ils devraient mentalement s'appliquer à la magnétisation du
pavé mosaïque et de l'espace qui s'étend au-dessus de lui. Dans l'Egypte ancienne, on estimait que le Vén
:. devait diriger les courants et y créer le tourbillon, afin de magnétiser
très fortement l'aire dont il faisait le tour. Voilà pourquoi les officiers et les visiteurs de marque font le tour complet de la Loge et parcourent même deux fois certaine partie du trajet ; car en approchant d'abord de leurs sièges ils n'y vont pas directement, comme le font les App
:., les Comp
:. et les M
:. Maç
:., mais poursuivent leur marche afin de compléter le tour, comme l'indique
le Rituel de la Maçonnerie Mixte Universelle.
Chez nous aussi, c'est au Vén
:. de la Loge qu'incombe le soin de la magnétisation du double
carré, mais pour ce travail tous les FF
:. devraient l'assister. Le résultat voulu est de charger l'espace en question de la plus haute
influence possible et de l'entourer d'une muraille qui la maintienne en place. Le rôle joué par la forme-pensée ressemble beaucoup à celui d'un condensateur. Quelle que soit la quantité de vapeur produite, elle est inutilisable à moins d'être enfermée et comprimée. Ici, de même, nous accumulons et employons l'énergie qui autrement se disperserait librement dans les environs.
Comme nous l'avons exposé dans le chapitre III, quand l'aire a été ainsi réservée et préparée, personne n'y passe, sauf les candidats que l'on y
amène pour recevoir l'
initiation et qui sont intentionnellement soumis à l'
influence de son
magnétisme, le
thuriféraire quand il encense l'
autel, enfin le Vén
:. de la précédente année quand il quitte le
dais afin d'accomplir le devoir qui lui incombe d'ouvrir les L
:. de la C
:. S
:. ou de changer la position de l'Eq
:. et du Comp
:., en passant d'un degré à un autre. Il n'est fait d'autre exception que pour le premier Exp
:. lorsque, pendant la cérémonie de. l'allumage des flambeaux, il se rend à l'
autel pour recevoir le
feu sacré des mains du Vén
:. de la précédente année. Celui-ci allume une bougie au
feu sacré puis, de la
flamme de cette bougie, une petite bougie placée debout dans un vase de bronze orné que le premier Exp
:., comme
Lucifer, porte au Vén
:. et aux Surv
:..
Des courants magnétiques ou lignes de
force, ressemblant
à la trame et à la chaîne d'une pièce de drap, traversent
maintenant la surface réservée et constituent la fondation sur laquelle
nous élevons la grande forme-pensée, l'un des buts de notre tenue
maçonnique. Etant donné l'énorme valeur de la forme-pensée
édifiée sur l'aire de la Loge, nous comprenons combien il est important
que personne ne trouble ou dérange les courants, soit en se trompant de direction, soit en apportant dans la Loge des pensées d'intérêt vulgaire, les soucis, tracas et conflits de l'existence quotidienne. Nous rendant à la Loge afin d'y accomplir pour l'humanité un travail nettement défini, nous devons concentrer sur ce travail toute notre attention, du commencement à la fin de la réunion.
Le chant des
cantiques au moment de l'entrée est destiné à faciliter l'accord mental de tous. Les paroles nous rappellent la base de tout édifice, le G
:.A
:.D
:.L
:.U
:. qui est Lui-même la fondation et la structure de toutes choses, car il n'existe rien qui ne fasse partie de Lui. Chaque membre dans la procession qui s'avance devrait se consacrer, lui-même, toute sa pensée et toute sa
force, à la grande tâche qui va s'accomplir. Ces paroles que nous chantons sont essentiellement maçonniques, car cette version métrique du Psaume C. a servi à l'ouverture de la Loge
Canongate Kilwinning depuis sa fondation en 1723. En passant, je tiens à mentionner spécialement un mot contenu dans cette version. Au premier verset, où nous chantons « Nous Le servons avec allégresse », un hymnologue
ignorant a substitué au mot « allégresse » le mot « crainte », idée tout à fait inexacte et absolument insoutenable. La Bible nous invite à louer le Seigneur avec joie et à paraître devant Lui en chantant ; ayons soin de conserver et l'intention du
psalmiste et les termes exacts. L'autre
cantique : « Je me suis réjoui lorsqu'ils m'ont dit :
Allons à la maison du Seigneur » contient des textes empruntés aux L
:. de la C
:. S
:. réunis de manière à former une invocation à la fois belle et appropriée.
Toute cette pensée appliquée au même but constitue la base du splendide édifice que va construire la Loge, du temple véritable dont le temple terrestre est un
symbole extérieur temple de matière plus subtile, permettant d'accomplir un travail parfaitement réel et de répandre en masses énormes l'
influence spirituelle. Ce temple est aussi l'image du tourbillon déterminé par le G
:.A
:.D
:.L
:.U
:. au moment de former
Son système solaire. Il commença par S'imposer des limites, en fixant à
Son système des bornes, dans lesquelles Il fit naître un immense tourbillon éthérique dont nous retrouvons les vestiges dans le système des planètes en révolution, nébuleuses primitives condensées à mesure que, se refroidissant, elles descendaient dans une matière physique plus dense.
Dans les Loges de la Maçonnerie Mixte, la procession est précédée du
thuriféraire, balançant un encensoir d'où s'échappe le parfum de gommes aromatiques spécialement unies, dans cette intention, à d'autres substances. Puis vient le Tuil
:. avec son
épée, et derrière lui le M
:. des Cér
:. Ce petit groupe a pour mission particulière de purifier la Loge. Le M
:. des Cér
:. est supposé être dans ce travail le cerveau directeur, et le Tuil
:., tenant l'
épée, la main qui expulse de l'atmosphère mentale et émotionnelle toute pensée
indésirable.
Derrière ce coin purificateur marchent tous les membres
ordinaires ; ils se succèdent dans l'ordre inverse des préséances.
La procession finit par les officiers et membres des degrés supérieurs ; éventuellement par le Vén
:. qui doit compléter le travail de tous ceux qui l'ont précédé, utiliser la dévotion fournie par les autres, édifier enfin le plus complètement possible avec les matériaux disponibles les murs de la
cella. La forme que nous édifions est la forme de l'ancien temple grec, à colonnade extérieure, contenant le
sanctuaire intérieur appelé
cella,
qui était clos et obscur et ne présentait comme ouverture que la porte d'entrée. Dans la Loge, les membres se tiennent au pourtour, comme les colonnes d'un temple ancien, semblable à celui que représente notre
illustration (Planche III).