CHAPITRE VIII LE TROISIÈME DEGRÉ
Le feu, le soleil et la lune
Nous rencontrons dans les écritures sacrées de l'Inde certains textes qui, semblant se rapprocher de ces mêmes idées sous un angle différent, doivent intéresser les Maçons. L'ombilic, le cur et la gorge, constituant des centres dans le cur humain, sont appelés respectivement les lieux du feu, du soleil et de la lune, et il est dit qu'en méditant sur ces centres l'on y trouve les Dévîs Saraswatî, Lakshmî et Pârvatî ou Girijâ, dans l'ordre indique. Ces Dévîs sont, dans leur action centrifuge, les pouvoirs du shaktis de Brahma, de Vishnou et de Shiva, les trois Personnes de la Sainte Trinité ; elles ont respectivement pour caractère de conférer le savoir, la prospérité et l'empire sur soi-même en d'autres termes d'aider l'homme à atteindre son but le plus élevé, dans les domaines mental, astral et physique ; car les principes physique, astral et mental sont l'image reflétée (renversée, comme celle d'une montagne dans l'eau), des trois principes de la triade supérieure.
Saraswatî est la patronne de l'instruction et des connaissances pratiques ; Lakshmî accorde les désirs ; elle enrichit et comble la vie et, lorsqu'elle est vénérée comme il convient, sanctifie toute prospérité matérielle ; Girijâ ou Pârvatî bénit le
corps physique et en sanctifie les facultés. L'App
:. doit rendre parfait son
corps physique ; l'assistance dont il a besoin est donc précisément ce que symbolise la volonté de Girijâ ; le Comp
:. agit de même en ce qui concerne son
corps astral, assisté par l'
amour de Lakshmî ; enfin le M
:. Maç
:. répète
les mêmes efforts en ce qui concerne le
corps mental, aidé par la
Kriyashakti ou puissance mentale de Saraswatî.
Pour mater et organiser la nature physique à l'usage du moi supérieur, l'App
:. doit mettre en
jeu la volonté, le pouvoir de Shiva (la Première Personne) reflété par sa Dévî Girijâ. Pour transmuer les passions du
corps astral, le Comp
:. doit employer l'amour-intuition qui, par Lakshmî, lui vient de
Vishnou, la Deuxième Personne. Pour discipliner le mental inconstant et en faire un instrument parfait à l'usage du moi supérieur, le M
:. Maç
:. doit employer la
force de sa pensée, l'activité divine de
Brahma, la Troisième Personne, reflétée par Saraswatî. Comme le disait Mme Blavatsky, l'aspirant doit faire un paquet de toutes les choses inférieures et le
clouer au moi supérieur ; après quoi la destinée qui lui fut assignée se trouvera accomplie il aura enjambé en tr... p... sa propre t... o...
Cette allusion est semblable à celle de la Bat
:. dans les trois degrés ; ce qui n'empêche en aucune façon qu'en même temps l'App
:. apprend à gouverner les émotions, et le Comp
:. parvient à dompter le mental. Le Maçon accomplit simultanément deux tâches : il se développe et avance sur les plans supérieurs, tout en maîtrisant et en améliorant ses instruments personnels.
Quel rapport y a-t-il entre ceux-ci et le
feu, le
soleil et la
lune ? Souvenez-vous des trois lumières secondaires :
1° le Vén
:. ;
2° le
soleil (le premier Surv
:.) ;
3° la
lune (le deuxième Surv
:.). Dans leur capacité de lumières secondaires, ces officiers correspondent aux Dévîs. Le deuxième Surv
:. aide spécialement l'App
:., le premier Surv
:. le Comp... et le Vén
:. le M
:. Maç
:.
Il est intéressant de noter que, dans l'explication
précédente, le
feu correspond au mental. Autre aspect de la même
vérité : c'est la puissance qui
anime la science moderne. Chimie, physique,
géologie, astronomie et leurs applications pratiques, rien de tout cela ne pourrait exister sans le
feu. Symboliquement le M
:. Maç
:. dispose de cette puissance ; il est ouvrier en métaux, un fondeur de colonnes creuses destinées à contenir les archives de l'
âme et de l'
esprit. Il tient dans sa main
Kriyashakti, la puissance créatrice.
La trajectoire de la
lune représente, est-il dit, la vie de l'homme ordinaire qui se cramponne aux objets désirables et en mourant s'en sépare à regret. Après avoir séjourné dans les mondes astral et céleste, il revient sur la terre, et recommence. C'est le sentier de la renaissance avec intervalles. La trajectoire du
soleil est le sentier de l'aspirant en occultisme, de l'homme aux désirs spirituels, qui n'estime la vie qu'en raison de ce qu'elle peut donner au moi supérieur dans les autres comme en lui-même. Lui aussi renaît, mais généralement sans intervalle ou après un délai très court. Le Sentier du
Feu est celui de l'ascension ; là, plus de renaissance imposée par la loi ; l'égo ne revient que s'il le veut, et pour aider l'humanité.