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Le côté occulte de la Franc-Maçonnerie

Charles Webster Leabeater
© France-Spiritualités™






PRÉFACE DE L'AUTEUR

La Franc-Maçonnerie est la seule société où les candidats doivent être admis les yeux bandés ; avant d'entrer dans ses rangs, ce qu'ils peuvent apprendre à son sujet est peu de chose. Encore la plupart des Maçons n'obtiennent-ils d'ordinaire que les notions les plus générales sur la signification des cérémonies, et dépassent-ils rarement une interprétation morale élémentaire de ses principaux symboles. Le présent volume a pour objet, tout en laissant secrets les points qui doivent le rester, de faire entrevoir le sens intime et le but de la Franc-Maçonnerie, dans l'espoir d'éveiller chez les FF:. un respect plus profond pour le trésor dont ils sont gardiens et une compréhension plus nette des mystères de l'Art. Ces pages sont d'abord destinées à instruire les membres de la Maçonnerie Mixte, dont le désir, dans les termes de leur rituel, est de verser dans les vaisseaux maçonniques les eaux du savoir ésotérique ; j'ai cependant l'espoir qu'elles seront appréciées dans un cercle plus vaste, et rendront service dans la Maçonnerie masculine à quelques-uns des nombreux FF:. qui voudraient pousser l'interprétation du symbolisme maçonnique plus loin qu'on ne le fait dans la plupart de leurs Loges ; ils apprendraient ainsi que le rituel, si connu et si aimé d'eux, renferme des idéaux magnifiques et des enseignements spirituels profonds dont l'intérêt, pour qui étudie le côté occulte de la vie, est immense.

      Avant de parvenir à cette compréhension plus haute, il faut posséder au moins quelques notions élémentaires touchant certains faits particuliers au monde où nous vivons ; monde dont nous ne pouvons voir et comprendre que la moitié.

      A vrai dire et bien que la comparaison risque de paraître peu flatteuse, il est absolument certain que notre position ressemble fort à celle d'une chenille dont la vision et la perception ne dépassent guère la feuille où elle se meut. Quelle difficulté pour cette bête de s'élever au-dessus de ses limitations ; de voir les choses de plus haut ; de comprendre que sa feuille fait partie d'un arbre gigantesque, couvert de millions de feuilles semblables, arbre qui possède une vie propre dont la durée dépasse mille générations de vies comme la sienne, arbre qui n'est, à son tour, qu'une unité dans une immense forêt dont les proportions sont incalculables pour son minuscule cerveau ! Et si, grâce à un développement exceptionnel, une chenille parvenait à entrevoir le grand monde ambiant et tâchait d'expliquer ce spectacle à ses congénères, par quelle incrédulité, par quels sarcasmes lui répondraient les autres chenilles ; comme elles l'adjureraient de ne plus perdre son temps à de telles folies, mais de comprendre que l'unique objet, de l'existence est de s'assurer une bonne place sur une feuille succulente et d'en dévorer le plus possible !

      Elle devient papillon ; son horizon s'élargit ; elle perçoit dans l'existence une beauté, une gloire, une poésie dont elle n'avait pas auparavant la moindre idée. C'est toujours le même monde, mais comme il lui semble différent ! Pourquoi ? Elle en voit davantage et peut le parcourir d'une façon nouvelle. Toute chenille est potentiellement un papillon. Notre supériorité sur ces insectes est de pouvoir anticiper le stade papillon et aussi de connaître beaucoup mieux notre monde, d'approcher la vérité de beaucoup plus près, de jouir beaucoup plus de la vie et de faire beaucoup plus de bien. Etudions le côté occulte de notre existence journalière et nous en tirerons bien plus qu'auparavant. La même vérité reste applicable sur un niveau plus élevé, à la religion par exemple. La religion a toujours parlé à l'humanité de choses invisibles qui sont en haut ; pas seulement dans un avenir lointain, mais qui nous entourent ici même et à l'instant présent. Notre vie et l'usage que nous en pouvons faire dépendent en grande partie du degré de réalité pris pour nous par ces choses invisibles. Quoi que nous fassions, il faudrait toujours penser aux conséquences invisibles de nos actes. Certains d'entre nous savent combien ces notions nous ont été utiles dans leur application aux offices religieux ; en Franc-Maçonnerie il en est exactement de même.

      Bien que cet immense monde intérieur reste invisible à la plupart des hommes, il n'en est pas pour cela invisible pour tous comme je le disais dans La Science des Sacrements :

      Il y a dans l'homme des facultés de l'âme dont le développement lui permettrait de percevoir ce monde intérieur. L'homme pourrait ainsi l'explorer et l'étudier, absolument comme il a exploré et étudié la région terrestre qui est à la portée de chacun. Ces facultés sont l'héritage de la race humaine tout entière ; elles s'épanouiront en chacun de nous au cours de notre évolution, mais les hommes qui ont la volonté de fournir L'effort nécessaire peuvent les acquérir les premiers. Tel un apprenti forgeron qui, spécialisé dans l'exercice de certains muscles, peut arriver (en ce qui les concerne, du moins) à un développement bien plus considérable que celui d'autres jeunes gens de son âge. Il y a des hommes qui possèdent ces facultés en pleine activité ; ils peuvent grâce à elles acquérir une foule de connaissances du plus haut intérêt concernant le monde que la plupart d'entre nous ne peuvent encore percevoir. Cette vision, il faut bien le comprendre, n'a rien de fantastique ni d'anormal. Il s'agit tout simplement d'une extension de facultés qui nous sont à tous familières. Le développement de ces facultés rend l'homme sensible à des vibrations plus rapides que celles auxquelles nos sens physiques ont pris l'habitude de répondre. C'est à l'emploi de ces facultés parfaitement naturelles mais super normales que sont dues beaucoup des notions présentées dans cet ouvrage. Une personne quelconque, dont cette vision a été développée, assiste-t-elle à une cérémonie maçonnique, elle constatera que les formules du rituel, souvent très belles et très élevées, n'expriment à elles seules que très partiellement ce qui se passe. Je sais fort bien que tout cela peut présenter un caractère de fantaisie et d'impossibilité à ceux qui n'ont pas directement étudié la question. Je ne puis qu'affirmer ceci : il s'agit pour moi d'une réalité claire et précise et je dois à de longues et patientes recherches poursuivies pendant plus de quarante ans la certitude absolue que cette méthode d'investigation existe et qu'elle mérite notre confiance.

      Ce n'est pas une découverte nouvelle, car dans l'antiquité les sages la connaissaient ; mais comme d'autres parties de la sagesse traditionnelle elle a été oubliée dans les ténèbres, au début du moyen âge, et sa valeur n'est remise en lumière que par degrés ; c'est pourquoi l'idée en paraît étrange et incroyable à beaucoup de personnes. Il suffit de se rappeler que la télégraphie sans fil, le téléphone, l'aéroplane et même l'automobile auraient été déclarés complètement impossibles par nos arrière grands-parents, pour comprendre qu'il y aurait folie à rejeter une idée sous prétexte qu'elle est nouvelle pour nous.

      Il y a quelques années à peine les facultés d'observation accrues mises à notre disposition par l'invention et le perfectionnement du spectroscope dépassaient la pensée populaire comme ceux de la clairvoyance la dépassent aujourd'hui. La possibilité de découvrir, grâce à cet instrument, la constitution chimique et de mesurer les mouvements d'étoiles situées à des millions de lieues de nous pouvait bien être considérée comme un rêve et rien de plus. D'autres découvertes ne pourraient-elles se faire encore ?

      Des savants éminents comme Sir Oliver Lodge, Sir William Crookes, le professeur Lombroso, M. Camille Flammarion, enfin comme le professeur Myers, aujourd'hui décédé, qui se sont donné la peine d'étudier cette question de la vue intérieure, sont arrivés à la conviction que cette faculté existe. Si donc il y a des Fr:. trouvant cette prétention ridicule, je leur répondrai de continuer leur lecture et de voir si les connaissances acquises par des moyens qui leur paraissent étranges n'apportent pas cependant aux points obscurs et incompréhensibles de notre rituel une explication que puissent accepter leur raison et leur bon sens. Une méthode capable de leur faire mieux saisir les mystères intimes de notre Art et ainsi de le leur faire mieux vénérer et aimer ne saurait être indigne ni absurde. A tout étudiant voulant pousser plus loin l'étude de cette intéressante question nous pouvons indiquer un petit livre intitulé La Clairvoyance écrit par nous il y a quelques années.

      Je tiens à exprimer mes plus vifs remerciements au Rév. Herbrand Williams, M. C. B. A., pour la bonté avec laquelle il a mis à notre disposition sa profonde érudition maçonnique ; de même au Rév. E. Warner et à Mrs M. R. St John pour tout le soin apporté par eux au dessin des illustrations ; enfin au professeur Ernest Wood pour l'aide et la coopération infatigables qu'il a données à toutes les parties de l'ouvrage ; sans elles le livre n'aurait jamais paru.

C. W. L.




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