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Le Sentier du Disciple

Annie Besant
© France-Spiritualités™






QUALITÉS REQUISES
Contrôle de la pensée

FRÈRES. – Le côté spécial de la question que nous avons à traiter aujourd'hui a rapport aux qualités requises pour devenir un disciple. Laissez-moi commencer par attirer votre attention sur la réincarnation et sur les moyens qui permettent à un homme de se rendre compte de ce que l'on entend par « qualité de disciple » et de donner délibérément ce but à sa vie future. Vous vous souvenez de ce que j'ai dit hier, de la description que je vous ai donnée des différentes phases de l'action : comme quoi un homme commençait par agir dans le but de satisfaire ses instincts inférieurs et de recueillir des bénéfices ; comme quoi la pratique de la Karma-Yoga lui enseignait graduellement à ne pas agir en vue des bénéfices à réaliser pour le soi inférieur, mais uniquement pour faire son devoir, s'identifiant de la sorte avec la Loi, en prenant ainsi, sciemment, sa part de la grande œuvre du monde. Je vous ai ensuite dit, qu'il y avait un stade au-dessus de ceux-ci, un stade durant lequel le sacrifice n'était plus accompli seulement comme un devoir, mais comme le don joyeux de tout ce que l'homme possédait. Il est évident que lorsque c'est cette phase que l'homme cherche à atteindre, lorsqu'il s'acquitte d'un travail non seulement parce que c'est son devoir de s'en acquitter, mais parce qu'il aspire à donner tout ce qu'il est et tout ce qu'il a pour le service du Suprême, il est évident, dis-je, que c'est alors qu'il lui devient possible de rompre avec ce que l'on appelle les entraves des désirs et de se libérer ainsi de l'obligation de se réincarner. Ce qui attire l'homme et la force à se réincarner dans le monde, c'est le désir : le désir de jouir des biens que l'on y peut trouver, le désir d'y accomplir tous les actes qui peuvent s'y accomplir. Tout homme qui a des visées terrestres, tout homme qui donne un but terrestre à son existence, est évidemment enchaîné par les désirs. Tant que ses désirs se porteront sur ce que la terre peut lui donner, il lui faudra revenir pour les satisfaire ; tant qu'une seule des joies ou une seule des choses qui appartiennent à la vie passagère – à la vie physique sur la terre – aura le pouvoir de l'attirer, elle aura aussi le pouvoir de l'enchaîner. En d'autres termes, tout désir enchaîne l'âme et la ramène à l'endroit où il doit être satisfait.

      L'homme est d'une nature si divine, il est lui-même si semblable à un Dieu, que cette force qui émane de lui et à laquelle nous donnons le nom de désir, renferme en elle-même le pouvoir de se satisfaire. Ce qu'il désire, il l'obtient ; ce qu'il désire, la nature le lui donne, au moment voulu, quand l'heure a sonné. De sorte que l'homme, comme on l'a souvent dit, est maître de sa propre destinée et que tout ce qu'il réclame de l'Univers, l'Univers le lui donnera. Il va sans dire qu'il recueillera le fruit de ses désirs dans la partie de l'Univers à laquelle ils appartiennent, en sorte que s'il désire les choses de la terre, il lui faudra revenir sur la terre afin que son désir soit satisfait. L'homme est aussi enchaîné à la réincarnation par tous ceux de ses désirs qui ne peuvent être satisfaits que dans les mondes transitoires et passagers qui se trouvent au delà de la mort ; ces mondes transitoires qui se trouvent au delà des portes de la mort nous conduisent tous, comme nous le savons, à la réincarnation ici-bas, en sorte que si les aspirations de l'homme sont fixées sur les joies de Svarga (8), s'il s'attend à recueillir les résultats de sa vie de ce monde, dans un autre monde aussi transitoire que lui, et s'il se refuse les joies terrestres dans le but déterminé d'atteindre les joies de Svarga, ces joies seront la rétribution gagnée par ces efforts et cette rétribution lui sera allouée en temps voulu. Mais puisque Svarga même est fugitif, puisque Svarga même est transitoire, il se trouve ainsi n'avoir choisi d'autre Voie que celle désignée sous le nom de Voie lunaire, la voie qui conduit à la réincarnation. Vous devez vous souvenir qu'il est écrit que « la Lune est la porte de Svarga » – de sorte qu'en quittant Svarga, l'âme retourne au monde terrestre des hommes. Il en résulte que le désir – qu'il doive être satisfait dans ce monde, ou dans un autre également transitoire et fugitif – enchaîne l'âme à la réincarnation et c'est pour cette raison qu'il a été écrit que l'âme ne peut atteindre la libération qu'après « que les liens du cœur ont été brisés ».

      La libération pure et simple (pour une période) peut être conquise par cette seule destruction du désir. Sans accomplir aucune œuvre d'une nature particulièrement élevée, sans avoir atteint un stade très élevé dans l'évolution de l'âme, sans avoir développé toutes les possibilités divines qui existent à l'état latent dans la conscience humaine, sans s'élever jusqu'aux sommets sublimes sur lesquels se tiennent les Maîtres et les Aides de l'humanité, l'homme peut mériter, s'il le désire, un genre de libération qui est foncièrement égoïste, qui l'élève bien au-dessus de ce monde de vicissitudes, qui brise bien les liens qui le rattachent à ce monde de vie, et de mort, mais, sans aider en aucune façon ses frères, sans briser leurs liens, sans les mettre en liberté. C'est un genre de libération qui profite à l'individu plutôt qu'à la masse, une libération grâce à laquelle l'individu quitte l'humanité en la laissant se frayer elle-même son chemin. Je sais que bien des hommes n'ont pas d'aspirations plus hautes ; qu'ils sont nombreux ceux qui poursuivent simplement la libération pour eux-mêmes, sans se préoccuper des autres. Ce but, comme je le disais, peut être assez facilement atteint. Pour cela, il suffit de reconnaître la nature fugitive des choses de ce monde, l'inanité des ambitions qu'un homme de ce monde caresse journellement, mais après tout, cette libération n'est que pour un temps, pour un Manvantara peut-être, après quoi le retour est obligatoire. De sorte que, bien que détachées de ce monde, bien que libérées en ce qui concerne cette terre, les âmes se trouvent dans l'obligation de revenir dans un cycle futur, afin de faire un nouveau pas en avant, vers ce qui est réellement la divine destinée de l'homme ; l'évolution de la conscience humaine dans la Conscience universelle, dont la fonction est d'enseigner, d'aider et de diriger les mondes de l'avenir.

      Je laisse ce sujet pour m'occuper des âmes plus sages et plus généreuses qui, tout en désirant se libérer des liens du désir, voudraient les briser non pas pour échapper elles-mêmes aux difficultés de la vie terrestre, mais pour être aptes à suivre cette haute et noble Voie qui s'appelle la Voie de l'aspirant-disciple, pour suivre les grands Etres qui ont placé cette voie à portée de l'humanité. Ces âmes-là cherchent à découvrir les Maîtres disposés à accueillir ceux qui se sont qualifiés pour suivre cette voie, non dans le seul but de se libérer, non pour échapper simplement aux soucis, mais dans le but de devenir un jour les aides, les Maîtres et les Sauveurs de l'humanité ; elles restituent au monde en général ce que les individus ont reçu des Maîtres qui sont passé les premiers. Cette situation de disciple est mentionnée dans toutes les grandes Ecritures du monde. La possibilité de trouver un Gourou qui instruise les hommes est certes un idéal des âmes les plus hautes et les plus développées qui, dans ce monde extérieur, aient cherché à réaliser la pensée divine. Prenez telle Ecriture qu'il vous plaira et voyez comment elle s'exprime à cet égard. Prenez Oupanishad (9) après Oupanishad et voyez comment on y parle du Gourou et comment l'aspirant-disciple est encouragé à Le chercher et à Le trouver. C'est de cela que je veux vous parler aujourd'hui ; des qualités requises pour devenir un disciple ; de ce qui doit être fait avant qu'il soit possible d'être admis comme disciple ; de ce qui doit être accompli avant que la recherche du Gourou puisse présenter quelques chances de succès ; de ce qui doit être pratiqué dans le monde, dans la vie ordinaire des hommes, en considérant la vie comme une école, comme un lieu où l'on apprend les leçons préparatoires, comme un lieu donnant à l'homme les qualités nécessaires pour devenir digne d'arriver jusqu'aux pieds des grands Maîtres qui lui donneront la vraie renaissance – cette renaissance symbolisée dans toutes les religions exotériques par une cérémonie quelconque, moins sacrée par elle-même que par ce qu'elle symbolise. Vous trouverez dans la langue hindoue le mot « deux fois né » impliquant que l'homme n'est pas seulement né d'un père et d'une mère humains, mais a passé par la seconde naissance qui est conférée à l'âme par le Gourou. Ceci est symbolisé – hélas ! symbolisé seulement la plupart du temps – par l'Initiation donnée au fils, par le Gourou de la famille ou par le père, ce qui fait de lui ce que l'on appelle, dans le monde extérieur, l'homme deux fois né. Mais dans les temps jadis – comme de nos jours aussi – il existait et il existe une véritable Initiation qui a donné naissance à toutes les cérémonies extérieures ; il existe une réelle, une vraie Initiation qui n'est pas seulement l'admission dans une caste exotérique, mais qui confère une naissance réellement divine, Initiation donnée par un puissant Gourou et qui provient du Grand Initiateur, de l'Unique Initiateur de l'humanité. Nous trouvons le récit de ces Initiations dans les écrits du passé, nous savons qu'elles existent dans le présent. L'Histoire tout entière témoigne de leur réalité.

      Il y a aux Indes des temples sous lesquels se trouvent les sanctuaires des anciennes Initiations, sanctuaires dont le peuple ignore aujourd'hui l'existence, sanctuaires aujourd'hui cachés aux regards des hommes, mais qui n'en existent pas moins, qui n'en sont pas moins accessibles à ceux qui se montrent dignes d'en franchir le seuil. Ce n'est pas aux Indes seulement qu'il existe des sanctuaires de ce genre ; l'ancienne Egypte, elle aussi, avait ses cryptes réservées à l'Initiation et de majestueuses pyramides, dans un ou deux cas, recouvrent l'antique sanctuaire aujourd'hui mis à l'abri des regards humains. Les dernières Initiations que vous trouvez mentionnées dans l'histoire de la Grèce et dans celle de l'Egypte elle-même, comme étant l'Initiation de tel ou tel grand philosophe, ont toutes été conférées dans les temples extérieurs, connus du peuple, qui recouvrent les sanctuaires réels de l'Initiation. Le droit de franchir le seuil de ces derniers ne pouvait être conquis au moyen de la science extérieure, mais était soumis à des conditions qu'il fallait remplir, qui ont existé de toute antiquité et qui existent encore aujourd'hui aussi réellement qu'elles existaient alors, car si l'histoire tout entière témoigne de la réalité de l'Initiation, elle témoigne aussi de la réalité de l'Initié. A la tête de toute grande religion, il y avait des Hommes plus élevés que les hommes ordinaires, des Hommes qui ont donné les Ecritures aux peuples, et que l'histoire nous montre dominant leurs contemporains par leur profonde connaissance des choses spirituelles – connaissance qui Les entourait d'une auréole – par la clairvoyance spirituelle qui Leur permettait de voir, et attestait ce qu'Ils voyaient. En effet, il y a un fait que nous avons remarqué souvent, en ce qui concerne ces grands Maîtres ; Ils ne prétendent pas, Ils affirment ; Ils ne discutent pas, Ils proclament ; Ils n'arrivent pas à Leurs conclusions par des procédés logiques, Ils y arrivent par l'intuition spirituelle ; Ils se présentent et parlent avec autorité, avec une autorité que justifient leurs paroles mêmes et les cœurs des hommes reconnaissent la vérité de leurs enseignements, même s'il s'élève à des hauteurs que leur intelligence est incapable d'atteindre. Il y a toujours dans le cœur de chaque homme ce principe spirituel auquel tout divin Maître fait constamment appel et qui accueille la déclaration spirituelle, même si l'intelligence n'est pas assez pénétrante pour pouvoir discerner la réalité de ce que l'esprit voit. Ces grands Gourous qui sont mentionnés dans l'Histoire comme les plus grands Maîtres, ainsi que ceux dont elle parle comme de puissants philosophes, qui sont tous des Initiés qui sont devenus plus que des hommes ; ces Initiés existent aujourd'hui, comme Ils ont toujours existé. En effet, comment la mort pourrait-elle porter la main sur Ceux qui ont triomphé de la vie et de la mort et qui sont les maîtres de toute la nature inférieure ? Leur évolution Les a fait émerger, dans le cours des siècles passés, Les uns de notre humanité, Les autres d'humanités antérieures à la nôtre. Quelques-uns d'entre Eux sont venus d'autres mondes ou d'autres planètes, alors que notre humanité était encore dans l'enfance ; d'Autres ont grandi, lorsque cette humanité avait suffisamment parcouru la voie de l'évolution pour être à même de produire ses propres Initiés, les Gourous de notre race, pour aider dans sa marche en avant l'humanité à laquelle Ils appartiennent Eux-mêmes. Lorsqu'un homme a parcouru la voie et qu'il a atteint ce but, la mort ne saurait plus avoir aucun pouvoir sur Lui et il n'est plus possible qu'ayant été Il puisse cesser d'être. Le fait seul que l'histoire parle d'Eux est une garantie de leur existence présente ; cela suffirait à prouver qu'Ils existent, sans qu'il fût besoin du témoignage, grandissant tous les jours, de ceux qui Les ont trouvés, et qui Les connaissent ; de ceux qui sont instruits par Eux et qui étudient à Leurs pieds. A notre propre époque, en effet, de nos jours même, des étudiants découvrent, l'un après l'autre, l'ancienne voie ; aujourd'hui même ils découvrent, l'un après l'autre, cette voie ancienne et étroite, mince comme le fil d'un rasoir, qui élève l'homme et le met en état de s'engager sur la voie de l'aspirant-disciple. A mesure que l'un d'eux la découvre, il devient un témoin capable de proclamer la véracité des anciens écrits et, après qu'il s'y soit engagé, il peut en parcourir successivement toutes les phases.

      Pour l'instant, nous avons à établir quelles sont les qualités requises pour conquérir le droit d'entrée sur cette Voie. La première de ces qualités doit être développée dans une très large mesure au moins, avant qu'il soit possible de songer le moins du monde à être admis comme disciple. Cette première qualité est ce que l'on appelle le contrôle mental, et ma première tâche consistera à vous expliquer très clairement ce que veut dire le contrôle du mental ; ce qu'est ce mental devant être contrôlé, et ce qui sert à le contrôler. N'oublions pas que, pour la grande masse du public, le mental représente l'homme. Lorsqu'il parle de « lui-même », c'est réellement de son mental qu'il parle. Lorsqu'il dit « Moi », il identifie ce « Moi » avec le mental, l'intelligence consciente qui sait ; et lorsqu'il dit « je pense, je sens, je sais », si vous cherchez avec soin le sens qu'il donne à ces mots, vous verrez qu'il ne dépasse pas les limites de son état de conscience pendant la veille. Voilà ce qu'il entend, généralement, par le mot « moi ». Certes, ceux qui ont étudié sérieusement savent à quel point un « moi » de ce genre est illusoire, mais, bien que le sachant sous forme de proposition intellectuelle, ils n'en font pas une des réalités pratiques de la vie. Ils l'admettent bien en tant que philosophes, mais n'en font pas la base de leur existence dans le monde. Afin que nous puissions clairement comprendre ce qu'est ce contrôle du mental et comment nous pouvons arriver à l'obtenir, arrêtons-nous un moment à ce que nous appelons la possession de soi-même, lorsque nous parlons d'un homme de ce monde : nous verrons à quel point cette possession de soi-même est insuffisante, lorsque nous la comparons à celle qui fait partie des qualités requises de l'aspirant-disciple. Lorsque nous disons qu'un homme a de l'empire sur lui-même, nous voulons dire que son mental est plus puissant que ses passions ; que si nous prenons sa nature inférieure, ses passions et ses émotions et que nous leur opposions sa nature intellectuelle, son intelligence, sa volonté et sa puissance de raisonnement, ce sont ces dernières facultés qui l'emporteront sur les premières ; qu'il est capable, en un mot, dans un moment de tentation, ou en présence d'un appel à ses passions, de dire « non, je ne veux pas céder ; je ne permettrai pas à mes passions de me conduire ; je ne me laisserai pas dominer par mes sens ; ces sens ne sont que les coursiers qui traînent mon char, tandis que moi je suis le conducteur et je ne leur permettrai pas de prendre le galop sur la route de leur Choix » : nous disons alors que cet homme a de l'empire sur lui-même. Voilà la signification habituelle de ces mots, et, notons-le, ce genre d'empire sur soi-même est une admirable qualité. Elle représente une phase par laquelle tout homme doit passer. L'homme déréglé et sans frein, qui est entièrement sous le joug de ses sens, a, certes, beaucoup à faire avant d'arriver à acquérir cette faculté mondaine de la possession de soi-même, mais il faut beaucoup, beaucoup plus encore. Lorsque nous parlons d'un homme doué d'une volonté énergique et d'un homme d'une volonté faible, nous voulons généralement dire que l'homme énergique est celui qui, en présence des tentations et des difficultés habituelles de ce monde, fera appel à sa raison et à son jugement avant de choisir sa route et se laissera guider par sa mémoire du passé et par les conclusions qu'il en tire. Nous disons alors qu'il est doué d'une volonté énergique, parce qu'il n'est pas à la merci des circonstances, parce qu'il n'obéit pas à toutes les impulsions et n'est pas comme un navire entraîné par le courant du fleuve, ou poussé de-ci de-là, au gré des vents qui soufflent. Il ressemble plutôt à un navire dirigé par un marin connaissant son métier, qui utilise les vents et les courants pour le conduire du côté où il veut aller, qui emploie la volonté comme un gouvernail, pour le maintenir sur la route qu'il a lui-même choisie. Il est parfaitement vrai que le fait de posséder une volonté énergique, au lieu d'une volonté faible, est le signe d'une individualité grandissante ; ce pouvoir de donner une impulsion interne est un des indices les plus clairs du développement graduel de l'homme et de l'accroissement de son individualité. Je me souviens que H. P. Blavatsky disait, dans un des articles où elle traitait de l'individualité, que l'on pouvait reconnaître son existence chez l'homme et son absence chez l'animal en observant la façon dont se comportent l'un et l'autre dans certaines circonstances. Prenez un certain nombre d'animaux sauvages et mettez-les en présence de circonstances identiques ; vous les verrez suivre tous la même ligne générale de conduite. Leur manière d'agir est déterminée par les circonstances au milieu desquelles ils se trouvent ; chacun d'eux ne cherche pas à agir de manière à modifier ces circonstances, à les opposer les unes aux autres afin de tracer la voie qu'il a choisie ; ils agissent tous de même. Si vous connaissez la nature de l'animal, ainsi que la nature des circonstances au milieu desquelles il se trouve, vous pouvez déduire la manière d'agir de la classe entière en connaissant celle d'un ou deux de ses membres ; c'est une preuve absolue de l'absence de toute individualité. Mais si vous prenez un certain nombre d'hommes, vous ne pourrez pas conclure d'avance qu'ils agiront tous de la même façon, car la diversité de leurs manières de se comporter en présence des mêmes circonstances dépendra du degré de développement de chacun d'eux. Les individus diffèrent entre eux et il en résulte qu'ils agissent différemment ; chacun a sa propre volonté, ce qui lui permet de choisir à son gré. L'homme dont la volonté est faible est moins individualisé, moins développé et n'est pas aussi avancé dans la voie de l'évolution.


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(8)  Le Dévakhan. (N. D. L. R.)

(9)  Commentaires sur les Védas, révélation de leur signification ésotérique. (N. D. L. R.)




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