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Le Sentier du Disciple

Annie Besant
© France-Spiritualités™






LE PROGRÈS FUTUR DE L'HUMANITÉ
Méthode de la science future (2/2)

En étudiant l'évolution de l'humanité, nous voyons la Première et la Seconde Race employées à l'évolution de la forme et de la nature inférieure ou animale ; c'est-à-dire que ces races ont développé le corps physique, le double éthérique (qui a été appelé Linga Sharîra dans les livres théosophiques) et le corps kâmique ou nature passionnelle – ce que vous trouvez dans l'animal comme dans l'homme. En arrivant à la Troisième Race, nous constatons qu'une assistance spéciale lui a été donnée, lorsqu'elle a atteint le milieu de son évolution. Cela ne veut pas dire que l'humanité ne se serait pas développée au cours des siècles sans cette assistance spéciale, mais, grâce à elle, sa marche a été prodigieusement accélérée et l'évolution s'est accomplie bien plus rapidement que si cette assistance ne lui avait pas été donnée. Les grands Koumâras, ceux qu'on a appelés les Mânasapoutras, les fils de la Pensée, l'élite des prémices d'une évolution passée, sont venus aider l'humanité afin de hâter sa croissance et son développement et, en projetant une étincelle de Leur propre essence, Ils lui ont donné cette impulsion qui nous a été décrite, impulsion grâce à laquelle Manas, ou l'âme individuelle, a pris naissance dans l'homme.

      Le premier résultat de cette assistance spéciale fut, comme je viens de le dire, d'augmenter considérablement la rapidité de l'évolution humaine. C'est alors que fut formé le véhicule connu sous le nom de Kârana Sharîra, ou corps causal. C'est le « Corps de Manas », qui persiste durant toute la vie de l'Ego réincarnateur. Il persiste d'une vie à l'autre, apportant dans chacune les résultats de la vie précédente. Pour cette raison, on l'a nommé le corps causal, c'est-à-dire le corps qui renferme les causes productrices des effets sur les plans inférieurs de la vie terrestre.

      A partir de ce moment, le plan du développement humain est le suivant : le corps causal étant formé constitue un véhicule dans lequel tout peut être mis en réserve et accumulé ; il est une espèce de réceptacle, de dépôt, pour l'expérience acquise. Passant à la vie terrestre, l'homme y jette, de la façon que je vous ai expliquée auparavant, une sorte de projection de lui-même et emploie sa vie terrestre à amasser de l'expérience, en recueillant dans le monde physique certains faits, certaines connaissances... en un mot, ce que nous désignons sous le terme général d'expérience de la vie. Lorsqu'il franchit les portes de la mort, l'homme doit assimiler l'expérience qu'il a amassée et il passe, hors du corps physique, une existence durant laquelle il n'est plus visible en ce monde, mais séjourne sur les plans astral et devakhannique qui sont au delà. Là, il produit certains effets et assimile l'expérience qu'il a amassée sur la terre, l'incorporant, l'identifiant avec sa nature même. Chaque existence lui donne certains résultats ; il s'en empare et les transforme en facultés et en pouvoirs. Si, par exemple, un homme a, durant sa vie physique, déployé beaucoup d'énergie pour penser, s'il s'est efforcé de comprendre, d'accumuler du savoir, de développer son mental, cet homme, pendant la période qui s'écoule entre la mort et la naissance, sera occupé à transformer ces efforts en facultés intellectuelles qu'il rapportera avec lui lorsqu'il renaîtra en ce monde. De même, ses aspirations élevées, ses espoirs et ses désirs spirituels seront identifiés avec l'essence même de sa nature, pendant le temps qui s'écoulera entre sa mort et sa naissance suivante. Lorsqu'il reviendra sur cette terre, il y naîtra dans un milieu qui sera de nature à faciliter son progrès, et il apportera avec lui les facultés spirituelles qu'il a développées et qu'il pourra utiliser pour pousser plus loin son développement pendant cette nouvelle vie qu'il va passer sur la terre.

      Vous voyez avec quelle parfaite régularité se succèdent les phases de progrès, dans le corps qui persiste d'une vie à l'autre. Le Kârana Sharîra jette une projection de lui-même sur les plans inférieurs et y fait une moisson d'expérience ; il la rappelle ensuite à lui avec son expérience, la laisse pendant un certain temps en Devakhan, pour qu'elle y assimile cette expérience et la transforme en facultés, en pouvoirs, en capacités, puis il la réabsorbe complètement en lui-même, comme dans le véhicule destiné à contenir l'état de conscience. Ensuite a lieu une nouvelle projection de cette vie maintenant plus développée, projection qui manifeste, sur les plans inférieurs, les pouvoirs qu'elle a acquis de cette façon. Le progrès se poursuit ainsi, d'une vie à l'autre, d'une manière régulière et continue, et le Kârana Sharîra est le réceptacle de toutes les expériences acquises ; c'est lui qui est l'homme permanent dans lequel toutes ces expériences sont incorporées.

      Lorsque vous vous serez rendu compte de cela, vous comprendrez ce que l'on entend par le « pèlerinage de l'âme ». A chaque vie nouvelle, un homme devrait être plus grand par son mental, plus grand par ses facultés morales, plus grand par ses capacités spirituelles. C'est là le plan de l'évolution. Ce plan est mis à exécution d'une manière très imparfaite et c'est la cause de l'énorme longueur du pèlerinage. Il est exécuté avec bien des tours et des détours, avec des écarts et des escapades sur des chemins de traverse, au lieu de la marche droit en avant. Voilà pourquoi le voyage de l'humanité est si long, voilà pourquoi l'achèvement de l'évolution nécessite l'emploi de tant de myriades de siècles. Elle n'en sera pas moins accomplie, car telle est la Volonté divine pour l'homme, et elle ne peut être déjouée, quel que soit le retard apporté dans son accomplissement.

      L'évolution a continué durant la seconde moitié de la Troisième Race et a atteint la quatrième. C'est durant la Quatrième Race que s'est développée cette puissante civilisation de l'Atlantide, qui atteignit son apogée à l'époque de la grande sous-race dont la science occidentale elle-même vous a dit quelques mots – la race Toltèque. Ce fut une civilisation merveilleuse par les résultats qu'elle atteignit, mais elle grandit au milieu de grosses difficultés. L'homme se trouvait encore très bas sur l'arc ascendant et était profondément plongé dans la matière. Ses facultés mentales ressemblaient beaucoup à ce que nous appellerions aujourd'hui des facultés psychiques et il était indispensable de les voiler pendant quelque temps, afin que les facultés intellectuelles pussent être évoluées et que l'évolution supérieure de l'humanité devînt possible dans l'avenir. C'est pourquoi la grande Loi cosmique, à laquelle rien ne résiste, poussa la race dans une civilisation très grande, mais très matérielle. Cette disparition des facultés psychiques fut hâtée, dans une certaine mesure, par l'action voulue des classes dirigeantes de l'empire Toltèque de l'Atlantide. De propos délibéré et pour faciliter leurs projets égoïstes, elles s'efforcèrent d'amoindrir les facultés psychiques et d'en arrêter le développement dans les classes inférieures de la population, classes inférieures au point de vue de l'évolution et, par conséquent, moins élevées sur l'échelle sociale. Afin d'en faire des instruments mieux appropriés à servir leurs propres desseins, les classes élevées employèrent leurs connaissances occultes à étouffer délibérément les facultés psychiques de ces dernières. Dans ces conditions, ces facultés furent artificiellement arrêtées dans leur croissance, plus que ne le voulait la grande Loi cosmique, et cela m'amène à vous signaler une chose sur laquelle il serait bon que vous réfléchissiez à loisir. C'est qu'aucun homme n'est capable de remonter le grand courant de la Loi cosmique ; qu'aucun homme n'est capable d'arrêter la marche puissante de la divine Evolution, mais que l'homme est, toutefois, libre de coopérer à son œuvre ou de la contrecarrer. Il est libre de diriger ses efforts vers le bien, comme vers le mal. Reconnaissant la sagesse et la grandeur de l'œuvre, il peut s'y associer par devoir et pour se soumettre à la Volonté divine ; mais il peut aussi chercher à s'emparer, à son profit personnel, de quelques-unes des forces de la nature, et s'en servir pour satisfaire son égoïsme personnel et éphémère, au lieu d'aider à la réalisation des Intentions divines. Lorsqu'un homme emploie les grandes forces du Kosmos dans un but égoïste, il se crée à lui-même un mauvais Karma individuel, bien que la ligne générale du Karma de la race n'en soit pas modifiée. Un individu peut, de la sorte, nuire à son propre avenir, tout en restant dans le courant de la Loi cosmique ; il peut se préparer des souffrances dans le cercle étroit de son propre développement individuel, car, s'il fait un usage égoïste de la Loi cosmique, il récoltera une moisson d'égoïsme, lui-aussi. En sorte que, sous l'empire de cette grande et unique Loi, il se prépare des Karmas individuels heureux et malheureux. Ce que je vous dis là, je le recommande à votre plus sérieuse attention, car cela peut vous aider à résoudre quelques-uns des problèmes que les hommes se posent souvent ; cela vous fera comprendre comment Karma peut être une Loi divine qui pousse les hommes en avant, peut être semblable à une destinée qui leur serait imposée, alors que ceux-ci savent leur volonté relativement libre ; cela vous expliquera comment les hommes peuvent choisir leur propre voie, mais sans échapper à cette puissante impulsion.

      Comme je vous le disais donc, durant cette civilisation du passé, l'homme employait cette grande Loi du Kosmos à satisfaire ses ambitions égoïstes, et il en est résulté la destruction de l'Atlantide, la disparition totale de cette civilisation, sauf quelques épaves qui subsistèrent, éparpillées dans le monde et principalement dans l'Amérique du Sud, dans la civilisation du Pérou, où se retrouvent certaines traces effacées de sa splendeur. Ces épaves étaient encore si belles malgré leur dégradation que, lors de la conquête du Pérou par les Espagnols de l'ouest, ceux-ci furent émerveillés par le bonheur qui régnait dans la communauté, par la douceur, l'amabilité et la pureté des individus, par la sagesse du gouvernement et par la prospérité de la nation en général. Cette civilisation que les Espagnols égorgèrent, que leurs légions envahissantes foulèrent aux pieds, n'était que la dernière et vacillante lueur de la civilisation dont je parle, de cette civilisation qui fut si grande à son apogée, dont la chute fut si retentissante et qui fut balayée par la catastrophe, à la suite de laquelle les vagues de l'océan Atlantique roulèrent leurs flots à l'endroit même où s'étendaient jadis de fertiles territoires.

      Glissant rapidement sur cette question, nous arrivons à l'évolution de notre propre race. Pour bien suivre le reste de cette évolution, vous devez vous rappeler que le Logos de notre système Se révèle sous trois aspects différents. Vous savez que, dans toute grande religion, la Trimoûrti, ou Trinité, est la représentation du Dieu manifesté et vous savez également, ou, tout au moins, les plus réfléchis et les plus philosophes d'entre vous savent que les Trois ne sont que la triple manifestation de l'Un, les trois aspects de l'unique Existence non manifestée, qui ne peut être connue que lorsqu'elle est manifestée dans l'Univers. Vous savez aussi que l'on voit dans le triple Logos l'aspect du pouvoir, l'aspect de la sagesse et l'aspect de l'amour.

      Toutes les activités humaines portent l'empreinte de ce triple Logos ; toutes les activités humaines peuvent être classées sous l'un de ses trois aspects – elles revêtent l'aspect du pouvoir, de la sagesse ou de l'amour, sous lesquels toutes les races humaines sont groupées et tous les genres d'activités des nations et des individus sont classés. Je choisis cette classification, parce qu'en traitant d'un sujet aussi complexe que celui dont nous nous occupons, elle nous donne, en quelque sorte, un jeu de petites boites dans lesquelles nous pouvons mettre de côté les différentes parties du sujet de la conférence, afin que vous puissiez y songer et les examiner à loisir. N'oubliez pas que les trois ne font qu'un ; qu'ils se pénètrent mutuellement et que ces divisions ne concernent que l'aspect phénoménal et non pas l'essence. Mais, puisque nous vivons dans le monde phénoménal et que la distinction porte, elle aussi, sur le côté phénoménal, nous pouvons bien nous en servir et elle ne nous induira pas en erreur, si nous nous rendons compte de l'unité fondamentale d'où tout procède.

      Supposez donc que nous prenions cette classification sous ses trois aspects et que nous la subdivisions un peu plus ; nous aurons à classer dans la catégorie de l'amour toutes les activités mentales qui ont trait, d'un côté, à la religion, et, de l'autre, à la philanthropie, en donnant à ces deux mots leur sens le plus large ; religion voulant dire le devoir envers ceux qui sont au-dessus de nous ; et philanthropie, le devoir envers ceux qui nous entourent et envers ceux qui sont nos inférieurs. En sorte que, dans cet aspect de l'amour, nous comprenons toutes les activités humaines qui se traduisent par un hommage rendu à Ceux qui nous précèdent dans l'évolution et par une aide, une assistance fournie à nos égaux ou à nos inférieurs, assistance à laquelle s'ajoute un sentiment de compassion. Si nous faisons la distinction entre les Dieux et les hommes, la religion aura trait aux devoirs directs envers les Dieux – et vous verrez dans quelques instants ce que cela veut dire – tandis que la philanthropie aura trait aux devoirs directs envers les hommes, sur le plan physique d'abord, envers les hommes, que nous voyons autour de nous. Sous la dénomination de sagesse, nous engloberons toutes les activités du mental humain, du mental supérieur comme de l'inférieur, qui se répartissent sur les sciences, la philosophie et les arts. Nous avons là trois grands champs d'activité du mental qui appartiennent à l'aspect sagesse du Logos, non pas que le savoir lui-même soit la Sagesse, mais c'est la matière au moyen de laquelle, par une sorte d'alchimie spirituelle, la sagesse est évoluée ; car la connaissance spirituellement transmuée devient la sagesse. Nous comprenons donc toute activité du savoir sous la dénomination générale de sagesse. Nous classerons ensuite dans la catégorie du pouvoir toutes les activités humaines qui se rapportent au gouvernement des hommes, à l'exercice de fonctions administratives et exécutives, à la constitution des nations, à la formation de communautés, en un mot, à tout ce qui nécessite l'emploi du pouvoir. Dans cette même catégorie rentre également les facultés créatrices que l'homme possède par droit de naissance, comme étant de lignée Divine – ces facultés créatrices que si peu d'hommes comprennent, dont si peu d'hommes usent sciemment, et qui sont les causes puissantes de l'évolution humaine et la grande force qui pousse les hommes en avant. Toutes les actions des divins Maîtres, dans le passé comme dans le présent, tendent à assurer à ces vastes champs d'activité une intelligente culture humaine, afin que l'homme les laboure convenablement et assure son évolution par ce fait. Tous leurs efforts ont pour but d'imprimer une bonne direction à ces activités, que ce soient celles de l'amour, de la sagesse ou du pouvoir, afin de les lancer sur la voie directe de l'évolution humaine en général. C'est pour cela que toutes les grandes religions ont été fondées ; pour cela que les nobles codes de morale ont été enseignés ; c'est le motif pour lequel ont été données tant de puissantes impulsions au développement intellectuel, lesquelles ont valu actuellement à l'homme un nouvel et complet exposé de toutes les antiques vérités, sous ce nom de Sagesse Divine, qui vous est si familier maintenant dans sa forme grecque de Théosophie. Ce n'est qu'un nouvel exposé de l'antique vérité, un nouvel effort des mêmes Maîtres pour diriger ces activités de la vie humaine.

      C'est actuellement plus nécessaire que jamais, car si vous jetez un coup d'œil sur le monde en général, vous constaterez que dans toutes les catégories de l'activité humaine l'homme paraît avoir atteint la limite de ses pouvoirs. Il a conquis le plan physique ; il l'a si bien soumis, que le côté physique absorbe beaucoup trop son attention et ses soins, tandis que les réalités des plans supérieurs sont cachées à sa vue. Si nous considérons les activités de la vie, nous voyons, en ce qui concerne la religion, qu'elle est attaquée d'un côté par le matérialisme et minée de l'autre par la superstition, en sorte que l'humanité tourne contre elle deux glaives qui menacent à la fois son existence – le scepticisme qui ne croit pas et la superstition qui croit mal. Tous les deux sont funestes au progrès humain dans ce champ particulier d'activité. Si, quittant la religion, nous nous tournons du côté de la philanthropie du monde moderne, nous trouvons une misère trop grande et trop profonde pour que l'homme puisse lutter contre elle. Là où la civilisation moderne a le plus de succès, là où elle triomphe le plus, vous rencontrerez la plus grande accumulation de souffrances et la plus atroce misère qui puissent écraser la vie humaine. Lorsque vous étudiez ces souffrances, vous reconnaissez, non seulement que toute philanthropie reste impuissante devant elles, mais encore qu'elles donnent naissance au ressentiment, à la haine entre les classes différentes, à des menaces de révolution et d'anarchie. La civilisation est ainsi menacée dans sa base même et les hommes ne savent comment parer au danger, car ils ont perdu le sentiment de l'amour.

      Si de l'amour vous passez à la sagesse, vous verrez que son vaste champ d'activité est partout jonché de difficultés. La science semble avoir épuisé ses ressources matérielles. Ses appareils sont si merveilleusement délicats, qu'aucun progrès sur ce point ne semble plus possible ; ses balances sont si admirablement précises, qu'elles lui permettent de peser une imperceptible partie d'un grain et elle déclare, pourtant, qu'il y a des substances impondérables même pour ses balances les plus délicates. La science est presque à bout de ressources avec ses méthodes actuelles et elle se sent dominée, malgré elle, par des forces d'une nature plus subtile et bien plus mystérieuse que celles qu'elle avait coutume d'admettre. Si nous jetons un regard dans le laboratoire du chimiste, ou dans le cabinet de travail de l'homme de science, ils nous paraissent envahis par des forces qu'ils ne sauraient manier en employant des poids et des mesures. Ces forces les embarrassent par leur réalité, alors qu'elles sont, en même temps, en opposition avec les méthodes de leur science, avec tout ce qu'ils croient connaître de la nature. Sur le terrain philosophique, vous vous trouverez en pleine lutte entre le matérialisme, dont l'insuffisance est démontrée, et l'idéalisme, qui n'arrive pas à s'établir sur une base fixe et inattaquable. Dans le domaine des arts, vous ne trouverez aussi qu'impuissance et stérilité ; l'art ne produit plus rien de grand et de nouveau se borne à copier maladroitement les anciens. Impuissant et stérile, il a perdu sa force créatrice.

      Considérons maintenant l'activité, sous le troisième des grands aspects que je vous ai signalés, sous l'aspect du pouvoir ! Que voyons nous dans le monde moderne ? Les nations se livrent aux expédients, les unes après les autres ; elles ont perdu les divins Souverains qu'elles avaient jadis et qui étaient capables de les gouverner et de les conduire sur la voie de la prospérité et du bonheur ; elles cherchent à compenser la perte de ces Rois divins, en se donnant un roi à plusieurs têtes que l'on appelle le Peuple ; au lieu de la royauté divine des puissants Initiés, elles ont ce que l'on appelle le gouvernement du pays par lui-même et les méthodes démocratiques – comme s'il suffisait de multiplier l'ignorance par un multiplicateur suffisamment fort, pour obtenir le savoir comme résultat. En ce qui concerne les facultés créatrices, on n'en a plus souvenir et l'homme a tellement perdu de vue son divin héritage, que ceux qui en parleraient se rendraient ridicules.

      Que prouve tout cela ? Cela nous prouve que l'humanité en général va faire un nouveau pas en avant. Cela prouve que nous avons atteint une de ces périodes de transition, durant lesquelles les anciens procédés de croissance et de développement, usés, doivent faire place à de nouveaux procédés. Au milieu du trouble et de l'agitation, au milieu de la détresse et de la perplexité, les germes du prochain progrès grandissent au sein de l'humanité ; qui rendra à ces trois genres d'activité leur ancienne puissance, accrue par un nouveau développement et le caractère bien défini qu'ils avaient jadis. L'évolution, en effet, ne rétrograde pas, mais elle reproduit ses progrès passés et ses anciennes méthodes, en avançant suivant une spirale ascendante sur chaque anneau de laquelle on retrouve, sous une forme plus élevée, ce qu'il y avait de meilleur sur l'anneau précédent. L'humanité évolue aujourd'hui sur cette spirale, afin de réaliser, avec de nouveaux pouvoirs et des facultés plus étendues, ce que le passé nous montre sous des formes différentes.

      Considérons l'amour. Lorsque l'humanité fera un nouveau pas en avant – et nous trouvons, de-ci de-là, des signes précurseurs indiquant qu'elle se prépare à le faire – comme elle aura déjà amené à la perfection son véhicule physique, le but de ses efforts sera de perfectionner le second véhicule dans lequel elle peut être consciente, c'est-à-dire celui qui lui permettra d'agir librement sur le plan astral. Dans des milliers d'années, l'humanité aura développé ce second véhicule et la grande majorité des hommes sera en état de s'en servir pour travailler sur le plan astral, aussi aisément et aussi facilement qu'elle agit aujourd'hui sur le plan physique, en se servant de son corps physique comme véhicule. Non pas le genre humain tout entier cependant... car tous les hommes ne sont pas égaux comme le prétend la sottise moderne... mais la grande masse des hommes accomplira ce progrès dans son évolution, développera son corps astral et l'utilisera complètement, de sorte que le progrès de l'humanité ne restera pas stationnaire.




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