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Le Livre de la Rénovation et de la Restauration

Paracelse
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Colombe


REMERCIEMENTS

      Remerciements à Max LÉGLISE qui eut l'obligeance de nous faire bénéficier de ses connaissances et du fruit de son labeur, en préfaçant notre traduction de l'anglais et en la corrigeant méticuleusement d'après l'original allemand et le latin médiéval.



PRÉFACE

      Dans ce texte, Paracelse explique d'abord que la Restauration et la Rénovation opérées sur un métal (que l'on régénère à partir de ses minerais ou de ses oxydes) n'ont rien de commun avec la Rénovation et la Restauration qui peuvent avoir lieu chez l'Homme.

      Car, si d'une part la régénération des métaux les ramène à leur origine, et si d'autre part, le traitement alchimique par les trois principes (Sel, Soufre, Mercure) les rend parfaits et indestructibles, pour l'Homme il ne saurait être question ni de revenir à son point d'origine, ni d'accéder à une immortelle perfection. La Restauration et la Rénovation chez l'Homme doivent donc s'entendre autrement qu'en laboratoire.

      Ici Paracelse, pionnier du vitalisme et inspirateur de Van Helmont, invoque à la fois l'Esprit de vie (Spiritus vitae) et l'Humeur radicale dont il est le principe actif, en précisant que ce ne sont pas eux qui produisent la Rénovation et la Restauration mais leurs émanations (on dit aujourd'hui leur métabolisme).

      La Rénovation et la Restauration sont acquises non par un renforcement de l'Humeur radicale mais par une transformation des réserves de la matière corporelle.

      Utilisant la méthode analogique qui a tant servi avant les rigueurs du rationalisme, il compare ce problème à la situation d'un arbre, dont l'humeur radicale est la réserve de sève contenue dans le tronc, tandis que la Rénovation et la Restauration, chaque année, consiste dans la production des fleurs, des feuilles et des fruits.

      Sous un aspect plus détaillé, la Rénovation et la Restauration passent par la médiation des quatre humeurs (héritées d'Hippocrate et de l'Antiquité) et des quatre Eléments avec leurs quatre composants couplés : chaleur et froid - humidité et sécheresse. De là résultent quatre complexions (on dira plus tard "tempéraments"), qui sont des propriétés natives à travers lesquelles s'exercent l'Humeur radicale et le Spiritus vitae, et non l'inverse.

      A partir de là, il montre que la Rénovation et la Restauration ne portent pas sur les organes du corps proprement dits, mais sur des affections pathologiques réputées à cette époque incurables, telles que la lèpre, l'épilepsie, la folie, le charbon et différentes formes de goutte déformante.

      Dans le cas de la lèpre, par exemple, la Rénovation et la Restauration ont un effet tellement puissant qu'elles chassent aussi les autres maladies qui l'accompagnent.

      Dans tous ces phénomènes, c'est l'élément FEU qui opère, comme une émanation du Spiritus vitae, "telles les forces brûlantes d'une ortie", dit-il, et plus loin : "la Rénovation et la Restauration sont des ignitions de la Nature, issues d'une force que nous ne pouvons représenter..." et ce en toute logique puisque "le Feu est le grand purificateur de la Nature". Mais il s'agit en l'occurrence d'un feu qui n'est pas de flamme, mais d'un feu "essentiel" et invisible qui agit à l'intérieur du corps (que nous appelons aujourd'hui "chaleur").

      Mais il ne suffit pas d'en parler, il faut aussi traiter.

      Après un renvoi aux Archidoxes, s'inscrit la liste de toute une série de produits végétaux et minéraux propres à effectuer la Rénovation et la Restauration, à condition d'être amenés à l'état de magistère ou de quintessence. Le plus noble et le plus puissant d'entre eux, après l'Antimoine, est "L'OR POTABLE" qu'il nomme aussi "OLEUM AURI".

      Ces préparations magistrales nous amènent, rétroactivement, à la notion de "PRIMUM ENS" (toujours exprimé en latin), que l'on peut traduire par "Essence première", "Entité première", ou mieux encore "PREMIER ÊTRE" (le latin et le grec -- comme l'anglais -- usant du participe présent, là où nous employons plutôt l'infinitif substantivé), sur lequel Paracelse s'étend beaucoup dans la deuxième partie du Traité.

      On peut s'interroger sur ce qu'il entendait par ce "Premier Etre" des métaux, des minéraux et même des autres substances. Les propriétés qu'il lui attribue indiqueraient que ce "Premier Etre" est ce qu'il y a de permanent et d'immuable -- autrement dit d' "essentiel", au sens propre -- dans l'élément en question, quelque chose qui serait la préfiguration du concept atomique et moléculaire actuel.

      Avec cependant une différence énorme : les corps simples de la chimie sont en général peu actifs dans leur état naturel, tandis que les "premiers êtres" de Paracelse sont hautement actifs, purificateurs, voire transmutatoires.

      Comme tout ce dont Paracelse parle a été éprouvé et traité par lui-même (il suffit de lire le Premier et le Second Manuel qui se trouvent à la fin des œuvres complètes dans l'édition Huser de 1605, pour s'en convaincre) cela signifierait que l'alchimie connaissait des états et des propriétés de la matière que la science moderne n'a pas encore retrouvés. Il y a un "secret", en tout cas, qui semble resté inviolé, du moins dans le domaine public, c'est celui du SEL CIRCULÉ avec lequel Paracelse faisait toutes ses extractions.


Max LÉGLISE




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