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Le mystérieux docteur Cornélius - T. 3

Gustave Lerouge
© France-Spiritualités™






DIX-HUITIÈME ÉPISODE – BAS LES MASQUES !
I – Un projet d'union

Il n'était bruit depuis quelque temps dans le monde des « Cinq-Cents » (7) que de l'installation, à New York, de la señora Carmen Hernandez. La jeune fille, qui devait, à la mort de sa mère, se trouver à la tête d'une fortune de plus d'un milliard et demi, avait abandonné Buenos Aires, où elle possédait des domaines aussi vastes que plusieurs départements français, et avait acheté un des plus luxueux hôtels de la Cinquième avenue.

      La Cinquième avenue, dont certaines rues de la plaine Monceau et des Champs-Elysées peuvent donner une idée, n'est habitée que par des milliardaires et ne se compose que d'une suite de palais et d'hôtels entourés de jardins, dont quelques-uns ont coûté des fortunes.

      Habiter la Cinquième avenue est déjà une preuve de grande richesse.

      L'hôtel qu'avait choisi la señora Carmen était la reproduction exacte d'un palais de la Renaissance espagnole, dont le modèle se retrouverait dans une des rues les plus pittoresques de la vieille cité de Cordoue.

      On pensa, non sans raison, que doña Carmen avait élu, entre tant de merveilleuses demeures, celle qui faisait le cadre le plus avantageux à sa beauté.

      Carmen offrait, dans toute sa splendeur, le type de la race castillane que n'altérait en elle le mélange d'aucune goutte de sang étranger.

      Très blanche de peau, avec des cheveux si noirs qu'ils avaient dans l'ombre de métalliques reflets bleuâtres, Carmen avait des traits d'une pureté de dessin admirable, et ses adorateurs ne manquaient pas de comparer ses regards, à la fois fulgurants et dominateurs, à de beaux diamants dans un écrin de velours sombre.

      Ses lèvres étaient pareilles aux pétales couleur de sang de la fleur du grenadier, et ses dents étaient comme d'étincelantes gouttes de lait.

      Le pied cambré, la main petite et fine, Carmen avait un corps d'une beauté sculpturale. Sa gorge était belle sans exagération et ses hanches harmonieusement développées ; elle avait, en marchant, cette rythmique nervosité : Qui d'un seul mouvement révèle une déesse.

      D'ailleurs, Carmen Hernandez avait autant d'esprit, de bonté et de franchise que de beauté.

      Les plus indifférents devenaient ses amis dévoués, ses adorateurs même, dès qu'ils l'avaient vue, dès qu'elle avait souri ou prononcé quelques paroles.

      En dépit de leurs milliards, les Cinq-Cents n'offrent pas un grand nombre d'exemples d'une pareille perfection : les jeunes filles rechignées et laides, méchantes et vulgaires, n'y sont pas rares ; aussi l'arrivée de la señora Carmen produisit-elle, dans les salons de la Cinquième avenue, l'effet d'une apparition quasi céleste.

      En Amérique, on est pratique avant tout. On commença par se renseigner exactement sur la fortune et sur la situation de la charmante señora, et voici ce que l'on apprit :

      Doña Carmen était la fille unique de Pablo Hernandez, un des plus riches propriétaires fonciers de la République argentine. Il avait encore doublé sa fortune en installant, au moment le plus opportun, des filatures de coton. C'était le milliardaire Fred Jorgell, alors propriétaire du trust cotonnier, qui lui fournissait la matière première.

      Pablo Hernandez était mort environ trois ans auparavant, dans de tragiques et mystérieuses circonstances. Il se rendait à Jorgell-City, seul, en automobile, pour effectuer lui-même, entre les mains de Fred Jorgell, un paiement considérable, lorsqu'il avait été assassiné par des malfaiteurs demeurés inconnus.

      On avait retrouvé son cadavre à quelque distance de la ville, près d'un ruisseau marécageux, à deux pas de l'auto d'où le malheureux avait dû descendre pour quelque réparation.

      Les bank-notes avaient disparu. Mais, chose extraordinaire, le cadavre ne portait aucune trace de blessure, sauf une légère contusion, une imperceptible tache noire derrière l'oreille.

      Les assassins ne furent jamais découverts.

      D'autres crimes se produisirent par la suite, dans les mêmes circonstances, sans que le mystère fût éclairci ; mais on se répétait tout bas que les meurtres qui désolaient Jorgell-City avaient brusquement cessé dès que Baruch Jorgell, le fils du milliardaire, avait quitté la ville pour se rendre sur le vieux continent, où il devait bientôt acquérir une sanglante célébrité en assassinant traîtreusement son hôte et son bienfaiteur, M. de Maubreuil.

      A la mort de son mari, doña Juana Hernandez, aidée par quelques serviteurs de confiance, avait continué à administrer, avec beaucoup d'activité et d'intelligence, les propriétés et les manufactures. Quand le trust avait passé des mains de Fred Jorgell à celles de William Dorgan, elle avait continué à acheter, chaque année, à ce dernier des quantités de coton qui se chiffraient par des millions de balles.

      Elle apprit avec beaucoup de chagrin la mort de William Dorgan, tué dans la catastrophe du pont de Rochester.

      Elle connaissait les deux héritiers du défunt, Harry et Joë Dorgan. C'est avec peine qu'elle vit le procès engagé entre eux et qui devait avoir pour résultat, en dépouillant l'ingénieur Harry, d'assurer la propriété à peu près entière du trust à Joë et à ses deux associés, Cornélius et Fritz Kramm.

      Joë Dorgan – ou plutôt Baruch auquel l'art diabolique de Cornélius avait donné les traits de sa victime – tenait à ne pas perdre une cliente aussi importante. Aussi multiplia-t-il, à ce moment, ses visites chez la señora Juana. Harry Dorgan, qui dirigeait pour le compte de son beaupère la Compagnie des paquebots Eclair, fut loin de se montrer aussi assidu. Il ne fit que quelques visites de loin en loin, et les deux orgueilleuses Espagnoles – la fille aussi bien que la mère – gardèrent rancune au jeune homme de sa négligence.

      Baruch sut profiter habilement de la situation.

      Il gagna entièrement les bonnes grâces de la vieille dame, et, un beau soir, il lui déclara qu'il était passionnément épris de doña Carmen et qu'il sollicitait l'honneur de devenir son époux.

      Doña Juana ne fit d'objections que pour la forme.

      – Vous aimez ma fille, dit-elle avec une franchise tout espagnole ; je ne sais pas si elle vous aime, mais je vous crois capable de la rendre heureuse.

      – Toute ma vie, murmura le prétendant, sera consacrée à faire le bonheur de votre adorable fille !

      – Parbleu, répliqua doña Juana, qui avait le parler un peu libre, croyez-vous que, de son côté, ma Carmen ne vous apportera pas une somme de bonheur supérieure de beaucoup à celle que vous lui promettez ? Quelle femme est plus capable de rendre heureux un époux ?

      – Je sais, murmura galamment Baruch, que je suis indigne d'une personne aussi parfaite à tous égards que doña Carmen.

      – Trêve de compliments ! s'écria brusquement la vieille dame, à laquelle un soupçon de moustache grise donnait quelque chose de viril. Je vous ai dit déjà qu'au point de vue des qualités morales, au point de vue de l'affection, je vous crois digne de devenir le mari de mon enfant. Vous êtes intelligent, énergique, et je vous crois loyal. Mais il y a une question, hélas ! dont il faut bien parler.

      – La question d'argent ?

      – Oui, señor, et traitons-la tout de suite pour n'y plus revenir.

      – De ce côté-là, répondit Baruch avec une parfaite assurance, je crois que nous nous entendrons rapidement.

      – Vous êtes en procès avec votre frère ?

      – Sans doute, mais je suis sûr d'avoir gain de cause. Tout le monde vous le dira, et quand même je perdrais – ce qui est invraisemblable –, il me resterait encore assez de millions de dollars...

      – C'est bon. Dans ce cas, mon notaire se mettra dès demain en rapport avec votre solicitor, et, sitôt que je serai fixée sur ce point important, vous serez officiellement autorisé à faire votre cour à Carmen.

      – Je ne demande qu'à en finir avec toutes ces formalités le plus vite possible, reprit le jeune homme d'un air détaché. Mais ce n'est pas là, à mon sens, la question la plus importante.

      – Que voulez-vous dire ?

      – Doña Carmen a-t-elle quelque sympathie pour moi ? Voilà ce qui me préoccupe avant toute chose. Elle ne m'aime pas, je le sais, mais je serais au désespoir de lui être antipathique.

      La vieille Espagnole eut un fin sourire.

      – Je crois pouvoir vous affirmer, murmura-telle, que Carmen n'a aucune prévention contre vous. Je puis dire, sans nullement m'avancer, que vous êtes plutôt de ceux qui lui sont sympathiques.

      – Je ferai l'impossible, s'écria Baruch avec un geste de protestation émue, pour conquérir entièrement l'affection de la señora !

      L'endroit où cette conversation avait lieu était un petit salon d'été meublé de sièges de bambou, encombré de plantes vertes, et qui donnait, par une large baie, sur le magnifique jardin du palais.

      – Voici précisément Carmen elle-même, dit aimablement doña Juana en montrant de loin la jeune fille qui s'avançait, insoucieuse, sous une grande allée de magnolias.
      Je vous laisse. Si vous craignez que Carmen n'ait quelques préventions contre vous, il ne tient qu'à vous de les dissiper. Mais surtout, pas un mot de nos projets, n'est-ce pas ?

      Et, mettant un doigt sur ses lèvres avec un malicieux sourire, la vieille dame disparut au moment même où Carmen pénétrait étourdiment dans le salon.

      A la vue du jeune homme, elle eut un petit cri de surprise. Ses joues se couvrirent d'un vif incarnat.

      – Je ne vous savais pas là, murmura-t-elle, master Joë.

      Le jeune homme baisa respectueusement la main petite et charmante que lui tendait la señora.

      – J'espère, fit-il, que ma visite ne vous dérange pas ?

      – Nullement, cher monsieur. C'est toujours avec grand plaisir que nous vous voyons, ma mère et moi.

      La conversation se continua quelque temps ainsi, alimentée par des lieux communs de politesse mondaine.

      Baruch parla négligemment des millions qu'il allait toucher sous peu. Il dit un mot des dernières représentations théâtrales, de la réception donnée la semaine précédente par un membre des Cinq-Cents – les Rockefeller – et où, par une excentricité que tout le monde trouva d'un goût exquis, le dîner fut servi par des singes apprivoisés, admirablement dressés et d'une taille ingénieusement appropriée aux mets qu'ils étaient chargés d'apporter.

      Ainsi, ce fut un orang-outang qui se chargea du rôti ; un gorille apporta le saumon ; un macaque les légumes ; un sapajou les entremets, et de délicieux ouistitis les desserts.

      – Et le café ? demanda Carmen qui riait de tout son cœur.

      – Ce fut un négrillon.

      – Décidément, voilà un dîner charmant. Mais je pense qu'il faut avoir bien envie de faire parler de soi pour trouver du plaisir à de pareils festins.

      – Bah ! il faut bien donner des fêtes originales. Quand vous serez mariée, il vous faudra avoir aussi vos réceptions.

      – Oh ! nous avons le temps d'y penser ! murmura Carmen en rougissant imperceptiblement.

      Elle leva les yeux vers Joë.

      Leurs regards se rencontrèrent. Tous deux avaient réciproquement pénétré leur pensée.

      Baruch, d'un geste très doux, prit la main de Carmen, qui ne la retira pas.

      – Ecoutez, señora, dit-il, je suis la franchise même, et je ne puis vous cacher plus longtemps que j'ai pour vous la plus profonde admiration, le dévouement le plus entier...

      – Est-ce une déclaration ? répliqua la señora en retirant promptement sa main.

      Puis, prenant tout à coup un air sérieux :

      – Vous venez de dire tout à l'heure, master Dorgan, que vous étiez la franchise même. J'ai la prétention d'être tout aussi franche que vous pouvez l'être, et vous allez connaître en deux mots mon opinion sur le mariage. Je n'accepterai d'époux que celui que ma mère me désignera.

      – A condition, bien entendu, qu'il vous plaise.

      – Oh ! ma mère ne me mariera jamais contre mon gré. Elle serait désolée de me faire de la peine. Moi, de mon côté, vous m'entendez, jamais je ne prendrai pour mari quelqu'un qui déplairait à ma mère.

      – Señora, murmura le jeune homme avec un trémolo dans la voix, quelle serait votre décision si la señora Juana avait agréé ma demande ?

      – Je ne sais..., murmura la jeune fille, surprise par cette question inopinée. Je n'ai jamais pensé à une telle chose...

      Cette conversation, qui commençait à prendre une allure tout à fait intime, fut brusquement interrompue par l'entrée d'un domestique qui portait sur un plateau de vermeil une carte de visite couverte d'une fine écriture.

      Le jeune milliardaire brûlait d'envie de connaître le nom du visiteur inopportun. Mais, malgré toute sa curiosité, il ne put arriver à déchiffrer ce qui était écrit sur le bristol.

      Carmen, après y avoir jeté un coup d'œil, s'était levée précipitamment.

      – Excusez-moi, master Dorgan, fit-elle. Je vous laisse pour quelques minutes. Si vous n'êtes pas trop pressé, attendez mon retour. Le piano et les albums du salon vous aideront à patienter. Il y a aussi des havanes bien secs dans le petit meuble d'ébène.

      Vive et légère comme une fée, Carmen avait déjà disparu, sans attendre la réponse de son adorateur. Baruch était enchanté. Par la pensée, il se voyait déjà à la tête de la royale fortune de doña Hernandez.

      – Tout va bien, murmura-t-il. Je crois que, cette fois, j'atteindrai mon but sans trop de mal !

      Il prit nonchalamment, dans le meuble d'ébène, un régalia couleur d'or, le fit craquer d'un coup d'ongle et l'alluma, voluptueusement étendu dans un rocking-chair.

      Il s'abandonnait aux idées les plus riantes, enseveli dans un nuage d'odorante fumée, sans s'apercevoir de la fuite du temps.

      Une heure déjà s'était écoulée, et doña Carmen n'était pas encore revenue.


*

*       *


      Si Baruch avait pu deviner quels étaient les visiteurs pour lesquels doña Carmen l'avait laissé, il eût été certainement moins rassuré. Voici ce que portait la carte de visite remise à la jeune fille :

      Lord Astor Burydan et Mme Andrée Paganot, née de Maubreuil, se rappellent au souvenir de doña Carmen Hernandez, et la prient de leur accorder quelques minutes d'entretien, pour une affaire extrêmement sérieuse.


      Carmen connaissait lord Astor et Andrée, qu'elle avait rencontrés à différentes reprises dans les salons des Cinq-Cents. Elle s'empressa donc d'accueillir leur demande.

      Elle avait cru d'abord qu'il ne s'agissait que d'une question mondaine. Mais, dès que lord Burydan eut prononcé quelques mots, la jeune fille comprit que ce qu'on avait à lui dire était de la plus exceptionnelle gravité.

      Quand elle vint enfin rejoindre Baruch, ses traits exprimaient encore une violente émotion et ses beaux yeux de velours étaient rougis par des larmes, mais elle fit effort pour ne rien laisser paraître de ses inquiétudes. Ce fut même avec un visage souriant et un calme parfait – du moins en apparence – qu'elle pénétra dans le petit salon.

      Si Baruch avait été plus observateur, ou, plutôt, s'il n'avait pas été abusé par la certitude du succès, il eût remarqué que les paroles et les manières de la jeune fille n'avaient ni la même insouciance ni la même franchise. Une secrète contrainte se devinait dans ses moindres gestes, dans ses phrases les plus insignifiantes.

      – Excusez-moi de vous avoir fait attendre, dit-elle. Je n'ai pu me libérer plus tôt d'une visite importune. Mais maintenant je suis toute à vous.

      – De grâce, ne vous excusez pas, señora.

      – Vous avez dû vous ennuyer ?...

      – Qu'importe ! Vous voici, vous êtes pardonnée...

      Et il ajouta hardiment :

      – Vous plaît-il, señora, que nous reprenions la conversation à l'endroit où elle a été interrompue ?

      – De quoi parlions-nous donc ? murmura-telle avec une feinte distraction.

      – Ne vous souvient-il plus qu'il était question de mariage ?

      – C'est vrai, dit Carmen avec un brusque mouvement.

      – Je vous disais, reprit Baruch, que vous me rendriez le plus heureux des hommes, señora, en consentant à m'accorder votre main.

      Carmen rougit et pâlit tour à tour.

      Ce fut en se contraignant terriblement qu'elle répondit :

      – En effet, master Dorgan. Et je vous expliquais que je n'accepterais de mari que s'il était agréé par ma mère...

      – Je crois, murmura Baruch avec une émotion bien jouée, que j'ai les plus grandes chances d'obtenir le consentement de doña Juana.

      – Je ferai ce que me dira ma mère..., dit-elle en baissant les yeux.

      Elle ajouta, avec une inflexion de voix qui parut étrange à Baruch :

      – Je n'aime personne, certes. Mais j'avoue que j'accorderais tout de suite ma main à l'homme qui réussirait à découvrir les assassins de mon père et à venger sa mort.

      Baruch était devenu livide.

      – Je sais, balbutia-t-il avec de grands efforts, que le señor Pablo Hernandez a péri de façon mystérieuse à Jorgell-City. Croyez, señora, que je ferai l'impossible pour vous être agréable et pour découvrir les meurtriers. Si je n'y réussis pas, personne n'y réussira !

      Carmen avait reconquis tout son calme, toute son amabilité.

      – Je vois, master Dorgan, dit-elle en souriant, que nous nous entendrons parfaitement. N'oubliez pas surtout que la chose importante, c'est d'obtenir le consentement de doña Juana.

      Elle tendit sa main à Baruch qui y déposa un long et respectueux baiser.

      Le bandit se retira la joie dans le cœur.

      Il ne voyait pas d'obstacle sérieux à son union avec la charmante Espagnole. Il était même surpris de n'avoir pas rencontré plus de difficultés.

      D'abord vaguement inquiet des paroles de la jeune fille au sujet de l'assassinat de Pablo Hernandez, il s'était promptement rassuré.

      – Carmen est comme toutes les jeunes filles, s'était-il dit ; elle aimerait à épouser le vengeur de son père. C'est une romantique déclaration qui fait bon effet. Carmen est sans doute d'ailleurs très sincère en s'exprimant de la sorte. Mais la mort du vieux filateur est une affaire déjà bien lointaine ; elle est maintenant classée, oubliée, il serait invraisemblable qu'elle revînt sur l'eau.
      Je ferai quelques enquêtes pour la forme. Je promettrai des primes ; Carmen sera enchantée de mon zèle. Mais à l'impossible nul n'est tenu. On s'apercevra bien que les assassins sont introuvables ; on n'y pensera plus. J'ai le consentement de doña Juana, tout ira bien. Avant trois mois, je serai l'époux d'une charmante femme et l'homme le plus riche de toute l'Amérique.


*

*       *


      Huit jours plus tard, les journaux de l'Union annonçaient, à mots couverts, le très proche mariage de la belle Carmen et du jeune et célèbre directeur du trust des cotons et maïs.


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(7)  Les Cinq-Cents composent l'aristocratie financière en Amérique. Tous ceux qui en font partie sont milliardaires ou multimilliardaires. Ils forment un milieu rigoureusement fermé au pauvre diable qui ne possède qu'un million.




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