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Le mystérieux docteur Cornélius - T. 3

Gustave Lerouge
© France-Spiritualités™






QUATORZIÈME ÉPISODE – LE BUSTE AUX YEUX D'ÉMERAUDE
II – Une visite inattendue

Trois mois après ces événements, un lourd camion automobile, qu'escortaient huit cavaliers armés jusqu'aux dents, suivait lentement la belle route ombragée de platanes qui longe la rive méridionale du lac Ontario.

      En cet endroit, le paysage est un des plus beaux qui se trouvent dans l'Amérique du Nord. La nappe immense du lac, d'un bleu presque blanc, est couverte de centaines de petites îles verdoyantes que l'on appelle les Mille Iles et qui semblent autant de bouquets flottant sur la calme surface des eaux limpides. Sur beaucoup de ces îles sont installés de délicieux cottages, construits en briques de couleurs vives, qui donnent de loin à ce paysage l'aspect d'un royaume enchanté. De riches canots d'érable, d'acajou, élégamment pavoisés et couverts de tentes multicolores, vont d'une île à l'autre. Toute idée de fatigue, de labeur et de misère est absente de ce décor gracieux.

      Cette opinion était sans doute celle des cavaliers qui escortaient le camion, car ils n'avançaient qu'avec une nonchalante lenteur, s'arrêtant même de temps à autre pour admirer ce site merveilleux dans tous ses détails.

      Cependant, ils étaient arrivés à un endroit où la route était bordée par une muraille monumentale, au-dessus de laquelle on apercevait les arbres d'un parc presque entièrement planté de gigantesques thuyas. Ils longèrent cette muraille pendant environ un mille, et arrivèrent enfin en face d'une haute grille de fer forgé près de laquelle s'élevait un coquet pavillon qui devait être l'habitation d'un garde.

      Un homme à longue barbe et à lunettes, qui paraissait être le chef de la petite caravane, fit tinter la cloche destinée à signaler l'arrivée des visiteurs. Aussitôt, un robuste personnage à la face rubiconde et aux vastes épaules sortit du pavillon, et, considérant le nouveau venu d'un air soupçonneux :

      – Que désirez-vous ? demanda-t-il d'une voix brève.

      – Sir, répondit le visiteur, je suis chargé de remettre en mains propres à mistress Isidora un cadeau que lui adresse son beau-père, le milliardaire William Dorgan.

      – C'est que, reprit le gardien avec méfiance, j'ai des ordres très rigoureux.

      – Je suis muni d'une lettre de Mr William Dorgan.

      – Possible. En ce cas, vous allez entrer seul et je vais vous conduire à l'intendant général, Mr Bombridge. C'est lui qui décidera si, oui ou non, je dois laisser votre fourgon franchir la grille.

      – Soit ! fit l'inconnu sans impatience. Sur le vu de ma lettre, Mr Bombridge me laissera certainement entrer.

      L'inconnu descendit de cheval, franchit une petite grille latérale et suivit le gardien le long d'une allée sablée, bordée de gigantesques rhododendrons dans des caisses de cèdre. Tous deux arrivèrent bientôt en face d'un chalet de pitchpin aux élégantes balustrades qu'ombrageaient des érables magnifiques. Une blonde jeune fille, qui se tenait au balcon du premier étage, se hâta d'aller au-devant des visiteurs.

      – Bonjour, monsieur Bob Horwett, dit-elle au gardien.

      – Bonjour, miss Régine. Je vous amène quelqu'un qui voudrait parler à votre père.

      – Entrez donc. Il est précisément dans son cabinet.

      L'ex-clown Bombridge, devenu intendant général de la propriété d'Harry Dorgan, n'avait rien perdu de sa bonne humeur. Il portait un complet de velours vert et un chapeau de feutre, surmonté d'une plume de canard sauvage, qui lui donnait une allure tout à fait distinguée. Il invita ses hôtes à se rafraîchir, prit connaissance de la lettre de William Dorgan, puis s'absenta pour aller téléphoner au « château ». Il revint bientôt en déclarant que le camion pouvait entrer, mais que les hommes de l'escorte devaient rester en dehors de la grille.

      Les choses étant ainsi réglées, il accompagna lui-même Bob Horwett et le représentant de William Dorgan pour veiller en personne à l'ouverture et à la fermeture de la grande grille de la propriété, qui, on le voit, était gardée comme un château fort.

      Le camion, que conduisait Bob Horwett lui-même, s'engagea dans une longue avenue de frênes de Virginie, au bout de laquelle se trouvait une sorte de pont-levis jeté sur un bras du lac Ontario et qui donnait accès dans le parc proprement dit.

      Le magnifique château d'Harry Dorgan – réduction exacte du fameux château de Chambord – se trouvait renfermé, ainsi que le vaste jardin qui l'entourait, dans une des îles de l'Ontario et n'était relié à la terre que par ce pontlevis.

      L'ingénieur avait fait choix de cette propriété, non seulement à cause du pittoresque de sa situation, mais aussi dans le but de déjouer les tentatives des malfaiteurs, et, en particulier, des affiliés de la Main Rouge.

      Le pont-levis franchi, on entra dans une autre avenue – de sycomores, celle-là – qui aboutissait à la cour d'honneur.

      Pendant que Bob Horwett lui-même conduisait la voiture jusqu'en face du perron de marbre du château, Mr Bombridge amena l'envoyé de William Dorgan à une salle de verdure où se trouvait en ce moment M. Bondonnat, en compagnie de trois jeunes femmes, toutes trois admirablement belles, quoique d'une beauté différente.

      – A qui ai-je l'honneur de parler ? demanda courtoisement le vieux savant en allant au-devant du visiteur.

      Celui-ci, d'un geste rapide, avait fait disparaître ses lunettes et sa fausse barbe.

      – Lord Burydan ! s'écrièrent les trois jeunes femmes avec un même cri de surprise.

      – Il n'en fait jamais d'autres ! grommela l'ex-clown Horwett.

      – Je vois avec plaisir, dit gaiement le vieux savant, que votre humeur fantaisiste n'a pas changé ! Mais, maintenant, quoique vous soyez en pays de connaissance, permettez-moi de faire les présentations !

      – Mistress Harry Dorgan, Mme Paganot et enfin Mme Frédérique Ravenel, née Bondonnat...

      – Je vois, répliqua l'excentrique avec jovialité, que vous n'avez pas perdu de temps en mon absence.
      Tous mes compliments, mesdames. J'aurai, j'espère, le plaisir de voir vos époux ?

      – Non, répondit M. Bondonnat. Tous trois sont à New York, d'où ils ne reviendront que dans deux ou trois jours. Ils ont emmené avec eux notre ami Oscar.

      – Je ne sais, milord, reprit Frédérique avec une moue, si nous devons vous adresser la parole... Nous vous en voulons beaucoup toutes les trois...

      – On ne lâche pas ainsi ses amis !... s'écria Andrée.

      – Ne pas même être venu assister à notre mariage !... fit miss Isidora en s'efforçant de prendre une mine sévère.

      – Mesdames, je vous fais mes excuses les plus humbles !... Ce n'est pas pour rien que l'on m'appelle « l'excentrique ». Il faut donc que mes amis aient assez d'indulgence pour fermer les yeux sur mes défauts et me prendre comme je suis !...

      – Faut-il pardonner ? demanda Frédérique en se tournant vers ses deux amies.

      – Ma foi, oui. Mais qu'il n'y revienne plus ! dit Andrée.

      – Je ne puis pas lui en vouloir beaucoup, ajouta mistress Isidora, il m'apporte un cadeau.

      – Et un cadeau magnifique !

      – Mais comment se fait-il, demanda M. Bondonnat, que Mr William Dorgan vous ait chargé d'une pareille commission ? Vous le connaissez donc ?...

      Lord Burydan mit un doigt sur ses lèvres.

      – Oui, dit-il en souriant. Mais, silence, c'est un secret.

      Le naturaliste n'insista pas.

      – Voyons le cadeau ! criaient à la fois les trois jeunes femmes.

      Bob Horwett courut en toute hâte jusqu'au camion, et il revint suivi de quatre domestiques qui portaient à grand-peine, sur une civière, une volumineuse caisse carrée extérieurement doublée de tôle.

      Les domestiques, dont les curieuses jeunes femmes stimulaient le zèle, ouvrirent cette caisse non sans peine. Elle en renfermait une seconde, en bois blanc léger, qui fut ouverte de même, et qui apparut remplie de bourre de coton très serrée.

      – Je me demande ce que cela peut bien être ? dit Frédérique.

      – Quelque vase, quelque bibelot précieux ! répondit mistress Isidora ; je sais que mon beau-frère Joë et mon beau-père sont des gens pleins de goût.

      – Vous êtes donc réconciliée avec Mr Joë Dorgan ? demanda lord Burydan.

      – Oui, cela valait mieux ainsi. Mon mari et lui se voient rarement, mais enfin ils ne sont plus ennemis jurés, comme autrefois.

      Frédérique et Andrée avaient commencé d'enlever elles-mêmes à grandes poignées le coton, d'une blancheur éblouissante, qui remplissait la caisse. Bientôt quelque chose de brillant apparut.

      – De l'or ! dit Andrée. Quelque bijou sans doute ?

      – C'est un buste de femme ! celui d'Isidora ! s'écria Frédérique qui, d'une main impatiente, avait achevé de vider la caisse. Il est en bronze doré. C'est magnifique.

      – Il est plus magnifique encore que vous ne pensez, dit railleusement l'excentrique. Le buste de mistress Isidora est en or massif. C'est un vrai cadeau de milliardaire !

      – Quelle folie ! murmura mistress Isidora, qui, en dépit de ses dénégations, devint rouge de plaisir.

      Lord Burydan avait tiré le buste de sa caisse et l'avait posé sur la table de marbre qui se trouvait au centre de la salle de verdure. Le travail de l'artiste – un illustre sculpteur français – était à la hauteur de la précieuse matière qu'il avait employée. Ce buste, d'une grâce un peu languide, égalait les plus belles statues des artistes de la Renaissance. Jean Goujon ou Germain Pilon l'eussent trouvé digne de leur ciseau.

      Les yeux avaient été traités à la mode de l'ancienne Rome, c'est-à-dire que les prunelles, au lieu de demeurer vides comme le sont en général celles des statues modernes, avaient été figurées par des pierres précieuses ; deux superbes émeraudes, de la teinte exacte des yeux de mistress Isidora, fulguraient sous les paupières d'or et donnaient à l'image une vitalité intense, presque inquiétante.

      Comme l'avait dit lord Burydan, c'était là un vrai cadeau de milliardaire. Un buste pareil devait coûter plus d'un demi-million.

      Les trois jeunes femmes demeurèrent quelque temps muettes d'admiration. Les deux Françaises, loin d'être jalouses, embrassèrent et complimentèrent chaleureusement leur amie.

      – Où allez-vous placer ce beau buste ? demanda Frédérique.

      – Il me semble, répondit mistress Isidora après un moment de réflexion, que sa place est tout indiquée dans le grand salon Renaissance.

      – Celui du deuxième étage, au-dessus du laboratoire ?

      – Précisément.

      – Surtout, dit en riant lord Burydan, mettez-le dans une pièce dont la porte soit solide ! Ce buste serait une proie magnifique pour ces messieurs de la Main Rouge.

      Les trois jeunes femmes eurent un même rire, qui sonna clair dans le silence des bosquets.

      – La Main Rouge, s'écria mistress Isidora, est-ce que cela existe encore ? Après les condamnations en masse qui ont été prononcées ces temps derniers, après les centaines d'arrestations opérées sur tous les points de l'Union, la fameuse association peut être regardée comme anéantie.

      – Allons, tant mieux ! fit l'excentrique. Je ne suis pas fâché de ce que vous m'apprenez ! On va donc pouvoir enfin dormir tranquille sur le territoire de la libre Amérique !

      – D'ailleurs, reprit Frédérique, le salon Renaissance, où le buste va être placé, est muni de solides volets blindés, et la porte elle-même est revêtue de plaques de tôle de vingt millimètres d'épaisseur, précautions qui ont été prises, je crois, à cause des nombreux objets précieux que renferme déjà le salon.

      Les jeunes femmes voulurent aller présider en personne à l'installation du buste dans le salon Renaissance. Pendant qu'elles s'y rendaient, lord Burydan et M. Bondonnat se promenèrent à pas lents le long d'une pièce d'eau couverte de nymphéas et bordée de tulipiers en fleurs. Brusquement, leur physionomie à tous les deux était devenue soucieuse et ils firent une vingtaine de pas sans prononcer une parole.

      – J'ai reçu vos lettres, dit enfin M. Bondonnat en baissant la voix, comme s'il eût craint d'être entendu. Avez-vous trouvé quelque chose de nouveau ?

      – Je crois être sur une bonne piste. Mais je n'ai encore aucun résultat précis. J'attends. Je ne veux agir qu'à coup sûr.

      – Soyez prudent.

      – Vous n'avez pas besoin de me faire cette recommandation. Je n'ai rien dit pour ne pas effrayer les dames, mais n'avez-vous pas remarqué, comme moi, que tous les membres de la Main Rouge qui ont été condamnés récemment sont des bandits subalternes ? Les hommes, très intelligents, qui sont à la tête de l'Association, n'ont pas même été soupçonnés.

      – Je suis certain, moi, répondit le vieux savant, que les Lords de la Main Rouge sont non seulement des gens intelligents, mais encore de véritables savants. Je suis encore émerveillé de ce que j'ai vu dans le laboratoire souterrain de l'île des pendus. Ces gens-là sont aussi forts que le docteur Carrel ; je ne connais qu'un homme, en Amérique, qui soit arrivé à ce degré de science.

      – Et c'est ?...

      – Le docteur Cornélius Kramm !

      – C'est curieux, murmura lord Burydan d'un air préoccupé, nous avons eu la même pensée. Vous savez d'ailleurs – je l'ai appris tout récemment – que c'est Fritz, le frère de Cornélius, qui est, en réalité, le propriétaire de l'île des pendus. Voilà qui me semble très suspect.

      – N'allons pas si vite, Fritz Kramm a, paraît-il, parfaitement établi son innocence. Il y avait de longues années qu'il n'était venu à l'île des pendus.

      – Après tout, c'est possible. Mais ce que je m'explique moins, c'est que l'enquête que l'on a dû faire, sur l'existence du musée souterrain dont vous aviez indiqué l'emplacement, n'ait amené aucun résultat.

      – J'ai cependant fourni les indications nécessaires, répondit M. Bondonnat ; mais il paraît que l'officier de marine chargé de l'enquête n'a trouvé, à l'endroit que j'avais désigné, qu'un ravin déchiré par une explosion de dynamite ; une main mystérieuse était venue détruire le souterrain.

      – Les Lords de la Main Rouge sont très forts, il n'y a pas à dire.

      – Pour en revenir à Cornélius et à Fritz Kramm, je sais, d'après le récit de Lorenza, la guérisseuse de perles, que ce sont des gens capables de tout. Ils se sont rendus coupables de vols et de chantages.

      – Sans doute, répliqua lord Burydan. Mais il ne manque pas de gens peu scrupuleux, qui ne sont pas pour cela Lords de la Main Rouge. Pour porter une pareille accusation, il faut avoir des preuves réelles.

      Le savant réfléchit quelques minutes.

      – Voici encore, fit-il à tout hasard, un indice qui peut-être vous servira. Dernièrement, le docteur Cornélius, dont j'admire d'ailleurs très sincèrement l'immense savoir, est venu nous rendre visite, en compagnie de son frère. Mr Joë Dorgan était là. A un moment donné, ils se sont trouvés tous trois placés l'un près de l'autre. Eh bien, savez-vous l'étrange impression que j'ai eue ? C'est que je me trouvais en présence de ces trois hommes masqués qui commandaient en maîtres à l'île des pendus et qui sont tant de fois venus me dicter leurs ordres dans ma prison. J'aurais juré que c'était la même taille, la même corpulence, la même voix. Seulement, je sais combien il faut se défier de ces impressions-là !

      – Oui, répondit lord Burydan. Evidemment tout cela ne constitue pas des preuves... pas plus d'ailleurs que les aboiements de Pistolet, qui paraît avoir, contre les trois personnages dont nous parlons, une véritable haine. Je ne veux pas me laisser entraîner par le désir de deviner la vérité, et je sais parfaitement que toutes les personnes après lesquelles aboie Pistolet ne font pas partie de la Main Rouge.

      – Vous croirez ce que vous voudrez, mon instinct me dit que ces gens-là sont suspects. Ainsi, ce Joë Dorgan, je suis sûr de l'avoir vu quelque part... Mais laissons cela pour le moment... De votre côté, n'avez-vous rien découvert ?

      – Rien qui vaille la peine d'être mentionné, mais je ne demeure pas inactif une seule minute, et je suis, il faut le dire, admirablement secondé par mon ami Agénor. C'est ainsi que, depuis un mois, sous un déguisement, je suis entré au service de William Dorgan afin de pouvoir mieux surveiller les faits et gestes de son fils Joë.

      J'avoue que jusqu'ici je n'ai rien découvert. Joë Dorgan est très travailleur, très ambitieux. Il s'occupe activement du trust des cotons et maïs, qui appartient à son père. Mais précisément, ce serait là une raison pour qu'il ne soit pas affilié à la Main Rouge.

      – Il est intimement lié avec Fritz et Cornélius ?

      – Sans doute. Mais qu'y a-t-il d'extraordinaire à cela ? Les deux frères possèdent des parts importantes dans le trust.

      – Ma foi, vous avez raison. Et je ne sais, après tout, si j'ai le droit de dire tant de mal de Cornélius, qui, à San Francisco, a fait preuve envers ma fille du plus grand dévouement. C'est lui qui l'a arrachée à une syncope qui eût pu devenir mortelle.

      – Tout cela est bizarre. Enfin, restons-en là. D'ici peu, j'espère avoir du nouveau. Il est bien entendu, d'ailleurs, que cette conversation doit demeurer entre nous. Il serait parfaitement cruel de troubler le bonheur de ces trois jeunes ménages par toutes ces sombres histoires. Ils se croient débarrassés de la Main Rouge ; laissons-les jusqu'à nouvel ordre dans cette croyance.

      – Quand vous verrai-je ?

      – Je n'en sais rien. Mais il se peut que d'ici quelques jours vous receviez une lettre de moi. Si les recommandations que je vous ferai avaient une importance spéciale, je mettrai un X au-dessous de ma signature. Ce signe voudra dire qu'il faut faire exactement ce que je vous recommanderai dans ma lettre, si étrange que cela vous paraisse.

      – C'est entendu.

      – Maintenant, plus un mot de la Main Rouge. Allons rejoindre ces dames, qui vont certainement vouloir nous montrer comment elles ont disposé le buste aux yeux d'émeraude.

      Tous deux se rendirent au salon Renaissance et admirèrent de nouveau la cadeau princier de William Dorgan. Il avait été posé sur une élégante selle et dans un éclairage très favorable. Mistress Isidora annonça que, le jour du retour de son mari, elle cacherait le buste derrière un rideau afin de lui donner tout le plaisir de la surprise.

      En présence de lord Burydan, elle fit une sorte de répétition de cette scène, et l'on déclara à l'unanimité que l'ingénieur Harry Dorgan était décidément le plus heureux des époux.

      Cependant l'heure s'avançait. Lord Burydan, malgré les instances qu'on fit pour le retenir, prit congé de ses amis, après s'être affublé de la fausse barbe et des lunettes dont se composait son déguisement.




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