Henri-Marie-Gaston Bois-Normand de Bonnechose,
cardinal et sénateur, naquit à
Paris en 1800. Il était avocat général à la cour royale de
Besançon lorsque, en 1830, sous l'inspiration de l'abbé Bautain, dont il devint un des
disciples intimes, il entra dans les ordres, professa l'éloquence sacrée à
Besançon, s'abandonna avec succès à la
prédication, et devint, en 1843, supérieur de la communauté de
Saint-Louis, à Rome.
Nommé
évêque de
Carcassonne en 1847, transféré au siège d'
Evreux en 1854, il fut appelé en 1858 à occuper le siège archiépiscopal de
Rouen, et reçut le chapeau de
Cardinal en 1863. Devenu sénateur par le fait même de sa promotion au
cardinalat, M. de Bonnechose s'est montré, comme tous ses
collègues, le chaud partisan du maintien de la souveraineté temporelle du pape. Il a vivement protesté contre la politique qui a amené la convention du 15 septembre 1864, relativement à l'évacuation de Rome. Il a également pris la parole pour se plaindre de ce que le livre de M. Renan sur la
Vie de Jésus, et le roman du
Maudit n'eussent pas été l'objet de poursuites judiciaires. Dans le cours de ces discussions, le
cardinal, ayant à parler de l'attitude que les
prélats attendent du clergé inférieur, prononça un mot qui fit sensation et qui est resté dans toutes les mémoires : «
Le clergé, dit-il,
est un régiment : il faut qu'il marche. » M. de Bonnechose a écrit l'introduction d'un recueil de lettres de l'abbé Bautain, publié sous le titre de
Philosophie du christianisme (1835, 2 vol. in-8°).
(Grand dictionnaire universel du XIXème siècle - Tome 2 - Pierre Larousse - Page 975)