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La vraie langue celtique et Le Cromleck de Rennes-les-Bains

Henri Boudet
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CHAPITRE VII
CROMLECK DE RENNES-LES-BAINS

II - Signification religieuse du Cromleck, des ménirs, dolmens et roulers

      Les cercles tracés par les pierres levées, avaient pour les Celtes un sens profondément religieux. Les Druides, de même que les anciens philosophes, regardaient la figure circulaire comme la plus parfaite : elle leur représentait la perfection Divine, immense, infinie, n'ayant ni commencement, ni fin. Zénon enseignait que Dieu était sphérique, c'est-à-dire parfait, et la sentence si recommandée d'Empédocles, disant que Dieu est une sphère intellectuelle et incompréhensible dont le centre est partout et la circonférence [246] nulle part, ne signifie pas autre chose que l'excellence et la perfection infinies de Dieu. Le roi David s'écrie dans le même sens : « Le Seigneur est grand et au-dessus de toute louange : il n'y a point de fin à sa grandeur. » (92)

      Le symbolisme du cercle n'était point, comme on peut le voir, particulier aux Celtes. Il faut dire cependant qu'il leur était familier, ainsi que le prouvent les cromlecks répandus dans toutes les contrées habitées par nos aïeux.

      Le centre du cromleck de Rennes-les-Bains se trouve dans le lieu nommé, par les Gaulois eux-mêmes, le Cercle. En appelant Cercle, – to circle (cerkl’) environner, entourer –, le point central du cromleck des Redones, et renfermant ainsi un petit cercle dans un plus grand, les Druides ont voulu exprimer l'idée très nette qu'ils possédaient d'un Dieu unique et existant dans les êtres. Dieu étant l'Etre même par essence, il est aussi en toutes choses de la manière la plus intime, puisqu'il est la cause de tout ce qui existe. Le monde créé est ici représenté par le petit cercle enfermé dans un plus grand, et ce grand cercle par sa figure sphérique, offre à l'esprit l'idée de la perfection essentielle de Dieu, en qui tous les êtres vivent et se meuvent, qui [247] contient toutes choses et existe en elles, non point comme une partie de leur essence ou un accident, mais comme un agent est présent à l'être sur lequel il agit et qu'il atteint par sa vertu.

      Il ne faut pas s'étonner outre mesure de ce que les Celtes eussent des connaissances religieuses fort étendues ; ils avaient apporté de l'Orient les notions les plus exactes sur l'Etre Divin, et ils ont fixé dans le sol, au moyen de pierres levées, leur pensée et leur croyance sur Dieu, en qui tout vit et se meut, sur Dieu, distribuant aux hommes par sa Providence généreuse, l'aliment principal de la subsistance corporelle, le blé et le pain. Voilà ce qu'indiquent les ménirs et les dolmens qui entrent dans la formation des cercles de pierre, des cromlecks.

      Dans le cromleck de Rennes-les-Bains, on voit aussi figurer deux pierres branlantes ou roulers. C'est le signe de la puissance de Dieu jugeant et gouvernant ses créatures. Les hommes ne sauraient échapper en aucun temps à cette autorité divine, soit qu'elle accorde des récompenses, soit qu'elle exerce les droits d'une justice vengeresse. Il n'est jamais entré dans l'esprit d'aucun peuple de nier cette action de Dieu créateur gouvernant ses créatures : aussi les Celtes étant de tous les peuples anciens hormis le peuple [248] hébreu, celui qui avait conservé dans ses traditions la doctrine la plus pure, devaient-ils garder avec soin cette vérité essentielle du gouvernement divin sur l'humanité.

      Toutes ces connaissances primitives se sont, plus tard, affaiblies chez eux en raison de leur révolte graduelle contre l'ordre enseignant, celui des Druides ; et lorsque, par suite de cette révolte, l'unité de gouvernement et de direction n'a plus existé parmi les tribus, la domination de la république romaine a pu s'établir par les armes au milieu de cette fière nation, et la dégrader, en multipliant dans son culte religieux déjà altéré, les erreurs idolâtriques du peuple conquérant. Les idées païennes, fruit du commerce avec les étrangers, avaient presque anéanti les anciens enseignements druidiques, et avaient entraîné le peuple à un respect idolâtrique à l'égard des ménirs et des dolmens, dont il ne comprenait plus le sens élevé, et c'est là ce qui a obligé les premiers missionnaires chrétiens à renverser toutes ces pierres levées, et à graver profondément sur ces grandes roches des croix, signe de la rédemption des hommes par un Dieu Sauveur.

      On n'a pas oublié la signification littérale de ménir, dolmen, rouler et cromleck. L'interprétation de ces dénominations repousse bien loin [249] l'idée d'une sépulture ordinaire sous les dolmens et au pied des ménirs, ou bien encore, la croyance incertaine des sacrifices humains offerts sur les tables de pierre.


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(92)  Psaume 144. v. 4.




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