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La vraie langue celtique et Le Cromleck de Rennes-les-Bains

Henri Boudet
© France-Spiritualités™






CHAPITRE II
LANGUE HÉBRAÏQUE

III - Noé et ses enfants

      Les sciences possédées par les hommes les entraînèrent à la révolte la plus audacieuse contre Dieu. Les crimes contre nature s'accumulèrent, et, fatigué de cette obstination dans le mal, le Seigneur dit à Noé : « J'ai résolu de faire périr tous les hommes : ils ont rempli toute la terre d'iniquités, et je les exterminerai avec tout ce qui vit sur la terre. » (26)

      Noé était juste, et ayant trouvé grâce devant Dieu, il était devenu comme le confident de ses desseins vengeurs. Il construisit l'arche sur l'ordre donné par le Seigneur, et s'enfermant avec sa famille et les animaux qui devaient être conservés sur la terre dans ce vaisseau placé sous la protection divine, il fut sauvé du déluge dans lequel périrent tous les hommes criminels. Noé proclame qu'il avait la connaissance du châtiment futur des hommes, de la manière dont il serait infligé et aussi la connaissance de sa propre conservation et de celle de sa famille, – to know (), connaître, savoir, – how (haou), comment, de quelle manière. [49]

      Après la destruction violente du genre humain par le déluge, Dieu bénit Noé et ses enfants et leur dit : « Croissez et multipliez-vous et remplissez la terre. Noé avait donc trois fils qui sortirent de l'arche, Sem, Cham et Japheth. Or Cham est le père de Chanaan. Ce sont là les trois fils de Noé ; et c'est d'eux qu'est sortie toute la race des hommes qui sont sur la terre. » (27)

      Le déluge et le salut miraculeux de Noé et de ses enfants étaient des événements trop considérables dans l'histoire de l'humanité pour que le nom d'un des fils de Noé n'en reproduisit point quelque trait essentiel. L'arche ayant flotté sur l'eau pendant sept mois avant de toucher le sommet des montagnes d'Arménie, Noé a voulu écrire ce souvenir intéressant dans le nom de son fils aîné, Sem, – to swim (Souim) flotter sur l'eau.

      Le second de ses enfants, grossier et impudent, attira sur sa postérité la malédiction paternelle par une faute lamentable demeurée à jamais sa honte et son opprobre ; aussi son nom Chamto shame, couvrir de honte, – redit son acte infâme et la malédiction qui l'a suivi.

      L'Ecriture Sainte dit fort clairement que de [50] Sem, Cham et Japheth est sortie toute la race des hommes qui sont sur la terre.

      On a cru pouvoir abandonner ce point de départ tout à fait historique pour s'attacher à un autre ordre d'idées, permettant de distinguer les variétés humaines d'après la couleur de la peau et les degré de l'angle facial. Il serait bien long d'énumérer toutes les classifications mises en avant, et il nous paraît préférable de s'arrêter à la division de Cuvier distinguant les variétés suivantes : La blanche ou Caucasique ; la Jaune ou Mongolique ; la Nègre ou Ethiopique.

« La variété blanche, Caucasienne, Arabe Européenne se reconnaît principalement à la forme ovale de la tête, à la couleur de la peau plus ou moins blanche, aux lèvres petites, aux traits réguliers. Son centre principal serait en Europe et dans l'Asie Mineure, l'Arabie, la Perse et l'Inde jusqu'au Gange, et l'Afrique jusques et y compris le Sahara. »

      « La variété Jaune ou Mongolique se reconnaît à la face carrée, aplatie, au nez plus enfoncé, aux yeux placés obliquement, à la peau olivâtre et basanée. Elle aurait en quelque sorte son foyer sur le plateau de la grande Tartarie et du Thibet. »

      « La variété Nègre ou Ethiopique a le teint noir ou noirâtre, le crâne déprimé, le nez épaté [51] et les lèvres grosses. Elle couvre la plus grande partie de l'Afrique et quelques îles de l'Océanie. » (28)

      Nous ne rechercherons pas les inconvénients d'une classification renfermant dans une même variété les Arabes, les Abyssins, les Egyptiens et les nombreux rameaux celtiques ; il nous suffit de retrouver en Japheth, troisième fils de Noé, la souche réelle et incontestable de la variété humaine la plus blanche. Les enfants de Sem dont le type le mieux conservé est retracé dans les Arabes, ont le teint plus ou moins basané, mais le trait particulier de la famille se montre dans les yeux et les cheveux noirs. Ce ne peut être toutefois qu'un caractère général ; et, parmi les Hébreux, descendans directs de Sem, l'Ecriture Sainte constate une exception en la personne de David dont les cheveux étaient roux.

      Dans la famille de Japheth, à la peau blanche et aux cheveux ordinairement peu foncés se joignent les yeux bleus ou quelque peu décolorés. Cette couleur plus claire des yeux était tellement sensible dans le troisième fils de Noé qu'il en a gardé le nom d'œil décoloré ou Japheth, Iphth, dans le texte hébraïque, – eye () œil, to fade (féde) se décolorer. [52]

      Gomer, fils aîné de Japheth, devait présenter cette marque distinctive de l'œil décoloré, puisqu'il en a été proclamé le véritable héritier, – to come (keume) devenir, – heir (ér) héritier. Il ne s'agissait point ici des faveurs essentielles conférées par le droit d'aînesse et permettant à l'héritier ordinaire, au fils aîné, d'offrir à Dieu les sacrifices, de commander à ses frères et de conserver les biens paternels ; car ces droits appartenaient aux aînés de toutes les familles. Ce terme d'héritier s'appliquait plutôt aux qualités corporelles remarquées dans Gomer et transmises à sa postérité formant l'immense famille celtique.

      Les hommes s'étaient fort multipliés après le déluge : « Il n'y avait alors qu'une langue et une même manière de parler pour tous les hommes. » Obligés qu'ils étaient de s'étendre par suite de leur rapide accroissement, ils dirent : « Venez, faisons-nous une ville et une tour dont le sommet arrive jusqu'au ciel : et rendons notre nom célèbre, avant de nous disperser sur la terre. » (29)

      Ils tenaient cet orgueilleux langage dans les plaines de Sennaar, et ils se mirent à l'œuvre, se servant de briques à la place de pierres et de bitume en guise de ciment. [53]

      Or le Seigneur fut irrité de ce travail insensé ; et il dit : « Ils ne sont tous maintenant qu'un seul peuple et ils ont un même langage : ils ont commencé cet ouvrage et n'abandonneront point leur dessein qu'ils ne l'aient entièrement terminé. Venez donc, descendons en ce lieu, et confondons-y leur langage, de telle sorte qu'ils ne s'entendent plus les uns les autres.

      C'est de cette manière que le Seigneur les dispersa de ce lieu dans tous les pays du monde, et qu'ils cessèrent de bâtir la ville.

      C'est aussi pour cette raison que cette ville fut appelée Babel, parce que là fut confondu le langage de toute la terre : et le seigneur les a dispersés ensuite dans toutes les parties du monde. » (30)

      Babel, d'après les termes de l'Ecriture Sainte, porte en soi l'idée de la confusion, et les Hébreux, en recherchant soigneusement Babel dans leur langue, n'ont pu retrouver que balal, confusion, pour expliquer ce Babel qu'ils ne possèdent plus. Mais balal est bien loin d'avoir la valeur du verbe celtique to babble, babiller, jaser : babil incohérent, confus, remplissant de honte les hommes qui n'entendent plus le langage qu'ils comprenaient très bien la veille. [54]

      La langue primitive est-elle disparue au milieu de cette confusion ? Nous pouvons dire avec assurance, qu'elle est demeurée en usage dans la bouche d'une partie des enfants de Sem et aussi d'une partie des enfants de Japheth ; et cette langue primitive est comme le point de départ des autres langues parlées dans le monde, comme une source donnant naissance à des ruisseaux sans nombre qui vont décrire au loin des méandres capricieux. Ce langage s'est perpétué dans un état parfait parmi les Hébreux jusqu'à ce que le séjour du peuple de Dieu dans la Chaldée l'ait fait modifier d'une manière très sensible.

      Les enfants de Gomer l'ont-ils transmis intact, au moins dans ses parties essentielles ? Nous essaierons de démontrer que l'intégrité de la langue primitive s'est conservée dans la famille de Japheth plus sûrement que dans la famille de Sem, peut-être à cause de la domination universelle promise par Dieu à la postérité de Japheth. Cette démonstration peut se faire en interprétant par la langue celtique les noms propres des hommes les plus célèbres, conservés dans l'histoire du peuple hébreu ; toutefois, il ne faut pas perdre de vue que le nom propre d'un homme, après la confusion des langues comme au premier âge du monde, retient ordinairement la mémoire d'une action remarquable de sa vie, [55] ou bien le pouvoir d'une qualité, d'un défaut corporels, et quelquefois aussi représente l'état des mœurs de l'époque.

      Nous avons vu par le récit de la Genèse les hommes abandonnant la construction de ville et de la tour de Babel. Dans cette ville inachevée, le farouche Nemrod, petit-fils de Cham, établit sa demeure et fonda le royaume de Babylone. Ce violent chasseur devant le Seigneur n'attaquait point les bêtes fauves ; il était chasseur d'hommes, opprimant ses semblables, semant partout l'épouvante et méritant bien le nom sous lequel il était connu, car Nemrod signifie un épouvantail renommé, – name (néme) réputation, – rawhead (râuhèd) épouvantail.

      La dispersion des hommes est déterminée et fixée par Phaleg dont la traduction, en hébreu, est division, « parce que la terre fut divisée de son temps » entre les peuple parlant des langues différentes. (31) La langue des Tectosages nous représente dans Phaleg, les hommes poussés à diminuer leur trop grande concentration dans une seule contrée du monde, – to fall, diminuer, – to egg, pousser, exciter.

      Phaleg était le fils aîné d'Héber et celui-ci [56] leur a laissé son nom, pour témoigner que ses enfants possédaient par lui l'héritage des bénédictions divines promises à Sem et à sa postérité directe, – Heber se décompose ainsi : to ebb, descendre, – heir (ér) héritier.


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(26)  Genèse, Chap. VI. 13.
(27)  Genèse, Chap. IX. I. 18. 19.

(28)  Géographie par Maltebrun.

(29)  Genèse, Chap. XI. 4.

(30)  Genèse, Chap. XI. 6-9.

(31)  Genèse, Chap. X. 25.




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