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La vraie langue celtique et Le Cromleck de Rennes-les-Bains

Henri Boudet
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CHAPITRE VI
LES VOLKES TECTOSAGES ET LE LANGUEDOC

IV - Les premiers rois franks

      La filiation des Franks avec les Volkes Tectosages devient encore plus frappante par l'unité de langage, et, à l'aide de la langue des Volkes, et reçoit un jour complet de l'interprétation du nom des premiers chefs de la Confédération, à l'aide de la langue des Volkes.

      Marcomir, père de Pharamond, avait été reconnu par les tribus comme le seul et unique chef des confédérés, – to mark, considérer, – to owe (ocirc;), devoir, – mere (mire), seul, unique –. Vaincu par l'empereur Valentinien II, il n'avait pu réussir à s'établir en deça du Rhin.

      Pharamond, son fils, fut plus heureux. Une partie de la Belgique tomba entre ses mains et, malgré quelques revers bientôt réparés, les Franks n'abandonnèrent plus la terre conquise. Des historiens avancent que Pharamond n'a jamais franchi le Rhin, et même que son existence est tout à fait problématique. Si l'interprétation de Pharamond par la langue des Tectosages peut être une raison décisive, non seulement son existence ne saurait être mise en doute, mais encore il aurait sûrement passé le Rhin avec toute son armée, – to fare (fère) passer, – amount (amaount) totalité –. [209]

      Clodion le chevelu pénétra fort avant dans la Belgique ; sa tête était ornée de la longue chevelure, signe distinctif de l'autorité royale chez les Franks, – load (lôd), charge, – high (haï), illustre, élevé, – to own (ôn), posséder –.

      L'héritier royal était seul admis à porter les cheveux longs, et ce fait, bien reconnu et certain d'ailleurs, devient encore plus manifeste par la composition du nom de Mérovée, Merowig, le vainqueur d'Attila, – mere (mire) seul, – to owe (ocirc;), être obligé de, – wig, chevelure –. Lorsque Mérovée mourut, jeune encore, les possessions des Franks s'étendaient jusqu'à la Seine.

      Childéric n'était qu'un enfant, lorsqu'il fut appelé, par la mort de son père, au commandement de la nation Franke, – child (tchaïld), enfant, – heir (ér) héritier, – wig (ouigue), chevelure –. Il perdit l'affection et l'estime de son peuple par des fautes si graves, qu'il fut contraint de s'exiler. Les Franks se confièrent pendant quelque temps à la direction du comte romain Œgidius ; mais le roi fut bientôt rappelé par ses sujets dont le ressentiment s'était apaisé pendant son absence. Instruit par l'adversité, Childéric racheta les fautes de sa bouillante jeunesse par des actions pleines de gloire.

      Son fils Clovis, Hlodowig, est regardé comme le véritable fondateur de la monarchie française. [210 - 15a] Reconnu chef des Franks à l'âge de quinze ans, toujours accompagné de la victoire, il conquit presque toute la Gaule, fit de Paris la capitale du royaume et devint un des plus puissants princes de son temps, – load (lôd), charge, – to owe (ô) être obligé de, – wig (ouigue), chevelure. –

      Citons encore le nom de Clotaire Ier, dépeignant en deux mots saisissants l'horrible assassinat commis sur la personne de ses deux neveux, qu'il a poignardés froidement pour s'emparer des états de ces jeunes princes, – claw (clâu), griffe, serre, – to tear (tér), déchirer, mettre en pièces –. Il était bien juste que les Franks stigmatisassent cette action criminelle en comparant le meurtrier à un oiseau de proie, déchirant de ses serres aiguës une victime sans défense.

      Ces interprétations persistantes des noms propres d'hommes et de tribus sont bien propres à faire connaître la langue parlée par tous ces enfants de Gomer, qui se taillaient ainsi à l'envi des royaumes dans l'empire romain. Les Wisigoths appartenaient aussi bien que les Franks à cette immense famille, et les appellations qu'ils composaient étaient prises dans le langage communs à ces peuples. Cette uniformité dans le langage nous autorise donc à penser, que les noms de Landock et de Landoïl ont pu être donnés par les Wisigoths à leurs possessions du midi de la Gaule, [211] et que ces noms, fort bien choisis d'ailleurs, ont été respectés par les Franks, lorsque cette région est passée sous leur domination.

      Des années nombreuses ont vu les contrées méridionales de la Gaule conserver le langage celtique avec une persistance remarquable. Les Romains y ont vainement plié les populations à leur autorité. Pendant que le latin était en honneur dans les villes, le celtique vivait dans les campagnes, opposant à l'altération une longue et passive résistance. La dégénérescence ne pouvait tarder cependant, et les invasions des prétendus barbares ont retardé à peine la fusion complète des deux langues, puisque cette fusion était déjà sensible dans le sixième siècle de notre ère. La langue romane issue de cette alliance, a dominé dans le royaume des Franks, se perfectionnant peu à peu dans les provinces du Nord, se compliquant aussi des règles grammaticales appartenant au celtique et surtout au latin, associant quelquefois, pour former des expressions françaises, des mots latins et d'autres mots celtiques, comme dans soldat ou âme donnée – soul (sôl), âme, – data, donnée, – capable ou tête habile, – caput, tête, – able, habile –, tandis que dans les provinces du Midi, elle s'est maintenue dans une certaine intégrité, présentant tour-à-tour dans ses phrases des [212] mots celtiques et des mots latins parfaitement conservés dans leur pureté : aussi est-il très aisé de les distinguer, et d'y retrouver les expressions usitées dans la bouche de nos ancêtres gaulois.

      Le latin lui-même, pris à part, laisse percer un certain caractère celtique qui surprend d'abord, mais dont on se rend compte aisément, puisque les Gaulois étaient les maîtres d'une grande partie de l'Italie, lorsque 753 ans avant Jésus-Christ, Rome fut bâtie par Romulus, l'homme au manteau bizarre, – rum (reum), bizarre, – hull, couverture extérieure. – Il serait facile de citer, en nombre considérable, les expressions gauloises renfermées dans la langue latine ; mais nous nous contenterons de reproduire les suivantes : to add, ajouter, en latin, addere ; to know, connaître, en latin cognoscere, connaître ; to endue, revêtir, en latin induere, revêtir ; able, capable, en latin, habilis, qui a de la capacité pour quelque chose ; to joke, plaisanter, en latin, jocari, plaisanter. La fondation de Rome elle-même s'est faite d'après les usages gaulois, Romulus y ayant ouvert un asile aux vagabonds, aux mécontents et à tous ceux qui fuyaient les importunités de leurs créanciers.

      Nous n'avons pas cru devoir négliger de faire ces rapides observations sur les dialectes parlés [213] dans les provinces méridionales de la France et dans le Languedoc en particulier, sauf à les développer plus tard ; seuls, en effet, ils ont pu ouvrir une voie sûre conduisant à la connaissance certaine du langage de nos pères. On croit rêver, lorsque, entendant autour de soi ces expressions celtiques, traitées aujourd'hui avec dédain comme misérables et grossières, on voit clairement que c'était bien là le langage primitif communiqué par Adam à ses enfants. Aussi, sommes-nous persuadé que ces dialectes précieux résisteront, sauvés par l'esprit de tradition inhérent à l'homme, et ne seront jamais détruits.




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