Dictionnaire M. Bescherelle
Géographie ancienne
Capitale de la
Phénicie, entrepôt du commerce de ce pays.
Tyr : Histoire
La première ville de
Tyr, qui était sur la côte, fut détruite
par Nabuchodonosor : on la rebâtit dans une île voisine. Alexandre s'en rendit maître en 332, après un siège de sept mois.
Royaume de Tyr : Histoire
Royaume fondé par les
Phéniciens, vers le IXème siècle av. J.-C. ; ses monarques devinrent
vassaux de l'empire d'Assyrie et par suite de celui de Perse, jusqu'à l'époque de la conquête d'Alexandre.
Ere de Tyr :
En l'an 125 av. J.-C., les
Tyriens obtinrent des rois de Syrie l'autorisation de se gouverner par leur propres lois. C'est de cette époque que date une ère usitée en Syrie, et connue sous le nom d'
ère de Tyr.
Tyr : Mythologie celtique
Divinité inférieure, qui présidait particulièrement aux combats ; elle était la protectrice des braves et des athlètes.
M. Bescherelle, aîné, Dictionnaire national ou Dictionnaire universel de la langue française - Volume II (G-Z) (1856), p. 1561.
Dictionnaire universel d'histoire et de géographie de Bouillet Tyr, aujourd'hui
Sor ou
Sour, nom commun à deux villes de
Phénicie, l'une sur la côte, au sud de
Sidon, l'autre dans une île voisine. La première fut fondée vers 1900 av. J.-C., et détruite en 512 par Nabuchodonosor. La deuxième fut bâtie par les
Tyriens échappés au sac de leur ville et qui s'étaient réfugiés dans l'île : elle est comme la continuation de la première.
Tyr avait deux ports, l'un au nord, vers
Sidon, l'autre au sud, regardant l'Egypte ; ses murailles étaient très fortes ; le détroit qui la séparait du continent, et qui était large d'environ 3 km, la rendait presque inexpugnable. Longtemps elle forma un Etat à part, qui était le plus riche de la
Phénicie ; elle brillait principalement par sa marine : on la nommait
la Reine des mers.
Son commerce s'étendait jusque dans l'Atlantique. La pourpre de
Tyr n'avait point de rivale au monde. Gadès, Carthage,
Utique étaient des colonies
tyriennes.
Son gouvernement était monarchique
(sauf de 572 à 554 av. J.-C.) ; on connaît surtout parmi ses rois
Hiram qui fournit à Salomon des cèdres et lui envoya des ouvriers pour la construction du temple de Jérusalem ; Ithobal Ier, père de Jézabel, femme d'
Achab ; le cruel
Pygmalion, dont la sur
Didon, forcée de fuir, alla fonder Carthage ; Elylée, qui défendit victorieusement
Tyr contre Salmanazar, roi d'Assyrie et Ithobal II, sous lequel eut lieu la prise de l'ancienne
Tyr par Nabuchodonosor II, après un siège de 13 ans (572). Le luxe et la corruption de cette ville égalaient ses richesses.
Son culte tenait de ceux de la
Phénicie : Melkart (dit l'
Hercule de Tyr), Astarté (ou
Vénus), Thammouz (ou
Adonis) étaient ses divinités principales.
La nouvelle
Tyr fut prise en 332 par Alexandre après un siège de sept mois, et en joignant l'île au continent par une digue gigantesque. Quelques années plus tard, elle subit encore un siège de 14 mois contre
Antigone, père de Démétrius Poliorcète. Depuis elle suivit le sort de la Syrie. En l'an 125 av. J.-C., les
Tyriens obtinrent des rois de Syrie l'autorisation de se gouverner par leurs propres lois : de cette époque date une ère usitée en Syrie et dite
Ere de Tyr. Cette ville finit par tomber avec le reste de la Syrie sous le joug des Romains, puis elle passa sous celui des Arabes, et enfin des Turcs (1517). Elle avait été prise par les
Croisés en 1124 ; elle fut prise par les Français en 1799. La
Tyr actuelle compte à peine 2000 habitants : son port est tout ensablé.
Marie-Nicolas Bouillet, Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 20ème édition (1866), p. 1920.