Pierre Commelin Glaucus,
fils de Neptune et de Naïs, nymphe
de la mer, fut d'abord un célèbre pêcheur d'Anthédon,
en Boétie. Un
jour, ayant mis sur l'herbe du rivage des poissons
qu'il venait de prendre, il s'aperçut qu'ils s'agitaient
d'une manière extraordinaire, et se jetaient dans la mer.
Persuadé que cette herbe avait une vertu particulière, il
en goûta et suivit leur exemple. L'Océan et Téthys
le dépouillèrent de ce qu'il avait de mortel, et l'admirent
au nombre des
dieux marins. Anthédon lui éleva un
temple et lui offrit des sacrifices. Plus tard, il eut même
dans cette ville un oracle souvent consulté par les matelots.
On raconte que
Glaucus devint amoureux d'
Ariane,
lorsqu'elle fut enlevée par
Bacchus, dans l'île de
Dia.
Le
dieu, pour le punir, le lia avec des sarments
de vigne, dont il trouva moyen de se dégager.
Ce fut lui qui apparut aux
Argonautes sous la figure
d'un
dieu marin, lorsque Orphée, à l'occasion d'une tempête,
fit un vu solennel aux
dieux de
Samothrace. Dans le combat livré
entre
Jason et les Tyrrhéniens, il se mêla avec les
Argonautes
et fut le seul qui en sortit sans blessures.
Interprète de
Nérée, il
prédisait l'avenir, et avait appris à
Apollon lui-même
l'art des prédictions.
Dans son aspect, il a beaucoup de rapport avec
Triton. Sa barbe est humide et blanche, et ses
cheveux flottent
sur ses épaules. Il a les sourcils épais et réunis,
de sorte qu'ils semblent n'en faire qu'un. Ses bras sont faits en
forme de nageoires, et sa poitrine est couverte d'algues. Le reste
de son
corps se termine en poisson dont la queue se recourbe jusqu'aux
reins.
Pierre Commelin, Mythologie grecque et romaine, pp. 136-137.