Pierre Commelin Les peuples,
dans leurs migrations, n'oubliaient pas d'apporter avec eux, non seulement le
culte de leur pays d'origine, mais surtout les statues antiques, vénérées
par leurs ancêtres. Ces
idoles devenaient une sorte de talisman dans les
nouveaux Etats ou les nouvelles cités, et c'est ce qu'on appelait les
dieux
Pénates. Les petites bourgades, les simples hameaux, les humbles maisons
avaient les leurs, comme les grandes villes et les vastes Etats.
Troie eut son
Palladium, statue de
Minerve, protectrice et gardienne de ses destinées
; Rome eut ses
Pénates.
Le culte de ces
dieux est originaire de
Phrygie
et de
Samothrace.
Tarquin l'Ancien, instruit dans la
religion des
Cabires, éleva un temple unique à trois divinités
samothraciennes qui plus tard s'appelèrent les
Pénates
des Romains.
Les familles se choisissaient librement leurs
Pénates, parmi les grands
dieux ou les grands hommes déifiés.
Ces
dieux, qu'il importe de ne pas confondre avec les
dieux Lares,
se transmettaient comme un héritage, de père en fils.
Dans chaque habitation, on leur réservait une place, au moins
un réduit, souvent un
autel et parfois un
sanctuaire.
Pierre Commelin, Mythologie grecque et romaine, pp. 205-206.