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Esculape / Asclépios

(v. 1321 av. J.-C. - v. 1243)
Médecin grec divinisé
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Biographie universelle ancienne et moderne

      Tant de fables ont été débitées sur ce fameux personnage, qu'on a élevé des doutes sur la réalité de son existence. Cicéron admet trois Esculape. Daniel Leclerc prétend qu'il n'y en a eu qu'un seul, qui était Phénicien, et que les Grecs, amateurs de la mythologie égyptienne, ont honoré sous le nom d'Ασληπιοζ. Ce dictionnaire ne consacrant aucun article aux personnages fabuleux, nous ne pouvons admettre tout le merveilleux dont on s'est plu à décorer la naissance, la vie et la mort de ce médecin, dont les anciens ont fait un dieu. Nous ne croirons donc point, avec Pausanias, qu'Esculape soit fils d'Apollon et de la nymphe Coronis, ni avec Pindare, que le centaure Chiron ait été son précepteur, à moins d'attribuer à ces personnages une existence autre que celle que leur donne la fable. On sait du reste que dans l'ancienne Grèce les généalogies des hommes qui s'étaient distingués par des talents éminents ou des actions héroïques étaient confondues avec celles des dieux.

      Ce qu'il y a de certain, c'est que plusieurs contrées se disputèrent l'honneur d'avoir donné le jour à Esculape ; que ce médecin consacra sa vie entière au soulagement des malades ; que son habileté dans l'art de guérir lui mérita des autels ; que les Grecs, dans leurs récits hyperboliques, lui attribuaient des cures trop merveilleuses, et jusqu'au pouvoir de ressusciter les morts ; qu'il eut deux fils, Machaon et Podalire, dont Homère a également célébré la valeur dans les combats et les talents en chirurgie pendant le siège de Troie, et qui transmirent directement leurs connaissances à leurs descendants, nommés Asclépiades, parmi lesquels brilla surtout le grand Hippocrate.

      Si l'on en croit Suidas, Esculape mourut d'une inflammation du poumon. Goulin présume qu'il naquit vers l'an 1321, et qu'il mourut vers l'an 1243 avant J.-C. Après la mort d'Esculape, la Grèce lui érigea partout des statues, et lui décerna des honneurs divins. Pour mettre les temples d'Esculape en rapport avec leur véritable destination, les prêtres habiles qui les desservaient avaient soin de les bâtir dans des lieux élevés, salubres, hors des villes, et de les rendre spacieux et commodes. On n'y admettait les malades qu'après les avoir agréablement préparés et distraits par toutes sortes de jeux et de cérémonies sanitaires. Les histoires des maladies, et surtout celles des guérisons éclatantes, étaient gravées sur des tables votives de métal, de marbre ou de pierre, que l'on suspendait aux murs et aux colonnes des temples, pour qu'on pût les consulter dans les cas analogues. Il paraît même qu'Hippocrate puisa une partie de sa doctrine sur le régime dans une série d'anciennes inscriptions exposées auprès du temple que les habitants de Cos avaient élevé en l'honneur d'Esculape. Les Romains, considérant aussi ce médecin comme l'inventeur et le protecteur de l'art de guérir, lui bâtirent un semblable monument dans l'île du Tibre. Plutarque l'appelle le prince des médecins. Suivant Celse, Esculape dut les autels qu'on lui érigea aux efforts qu'il fit pour tirer la médecine du chaos ; et selon Galien, il apprit le premier aux hommes à raisonner sur leur santé. Il paraît s'être plus occupé du traitement des maladies externes que de celui des internes. Ou doit regarder comme supposés les livres qu'on nous a donnés sous le nom d'Esculape.  (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 13 - Page 35)



Dictionnaire M. Bescherelle

Mythologie
Dieu de la médecine, fils d'Apollon et de Coronis. Apollon le donna à élever au centaure Chiron, qui lui donna la connaissance parfaite des simples. Jupiter le foudroya sur la demande de Pluton, pour avoir ressuscité Hippolyte. On l'adorait sous la forme d'un serpent, particulièrement à Epidaure.

Esculape : Iconologie
On représente Esculape avec une couleuvre à sa main ou autour de son bras ; un coq est auprès de lui.

Art d'Esculape :
La médecine.

Esculape : Familier
On dit : Un Esculape, pour dire Un médecin.
L'Esculape du village. Notre Esculape.

Esculape : Astronomie
Constellation du Serpentaire, ou d'Ophiuchus.

Esculape : Erpétologie
Espèce de couleuvre.  M. Bescherelle, aîné, Dictionnaire national ou Dictionnaire universel de la langue française - Volume I (A-F) (1856), p. 1171.



Dom Antoine-Joseph Pernéty

      Esculape, fils d'Apollon et de la Nymphe Coronis, fille du roi Phlegyas, fut tiré par Mercure du ventre de sa mère après qu'elle eut été tuée par Diane, et consumée sur le bûcher où elle avait été mise. Il fut nourri par Trigone, et élevé par le Centaure Chiron, qui lui apprit la médecine dans une perfection si grande, qui par son moyen la Fable dit qu'il ressuscita Hyppolite dévoré par ses propres chevaux. Esculape, selon quelques-uns, eut pour femme Epione, et pour enfants Machon et Podalire, Jason et Hygiée. On le représentait un bâton à la main, avec des serpents qui l'environnaient, et il fut toujours honoré par les Païens comme le Dieu de la Médecine. C'est pourquoi les Alchymistes prétendent que toute son histoire fabuleuse n'est qu'une allégorie des opérations et de la matière de la Médecine universelle. Sa naissance seule suffirait pour le prouver ; car il est dit qu'il fut tiré des cendres de sa mère par Mercure, et que le père de Coronis s'appelait Phlegye, du grec Phlegein, en français Brûler.

      D'ailleurs la Fable dit que Jupiter eut affaire avec Latone, d'où naquirent Diane et Apollon, et d'Apollon Esculape ; parce que la blancheur précède toujours le rouge, après lequel vient Coronis ou le noir, d'où sort ensuite Esculape ou cette médecine dorée et universelle dont les effets sont si surprenants tant sur les corps humains que sur les métaux. Voyez une explication plus étendue de cette fiction dans le 3ème livre, chap. 12, § 2 des Fables Egyptiennes et Grecques dévoilées.  Dom Antoine-Joseph Pernety, Dictionnaire mytho-hermétique, Edition de 1758 - Français modernisé par France-Spiritualités.



Pierre Commelin

Esculape et Hygiée      Esculape, fils d'Apollon et de Coronis, fille unique de Phlégyas, roi de Béotie, naquit sur le mont Titthion, du côté d'Epidaure, dans le Péloponèse. Comme le mot "coronis" en grec veut dire "corneille", on publia qu'Esculape était né d'un œuf de cet oiseau, sous la figure d'un serpent. On ajoute que Phlégyas, irrité contre Apollon qui avait rendu sa fille mère d'Esculape, mit le feu au temple de Delphes et qu'il en est éternellement puni dans la Tartare où un gros rocher, suspendu au-dessus de sa tête, menace à chaque instant de l'écraser dans sa chute.

      Selon d'autres, Coronis fut tuée par Diane, ou par Apollon dans un accès de jalousie, et son corps était déjà placé sur le bûcher funèbre, quand Mercure ou Apollon lui-même vint mettre Esculape au jour. L'enfant, confié d'abord à une nourrice nommée Trygone, passa bientôt à l'école du centaure Chiron où il fit des progrès rapides dans la connaissance des simples et dans la composition des remèdes ; il pratiqua avec tant d'habileté et de succès l'art de guérir les blessures et les maladies qu'il fut considéré comme le dieu de la chirurgie et de la médecine.

      Il accompagna Hercule et Jason dans l'expédition de la Colchide, et rendit de grands services aux Argonautes. Peu content de guérir les malades, il ressuscita même les morts. On a vu, dans la fable d'Apollon, comment fut punie cette témérité. Esculape semblant usurper ainsi les droits de la divinité suprême, maîtresse de la vie des hommes, Jupiter l'extermina d'un coup de foudre. Mais, après sa mort, on ne laissa pas de lui rendre les honneurs divins.

      Certain auteur prétend qu'il formait dans le ciel la constellation qu'on appelait "le Serpentaire". Suivant Pausanias, ses descendants régnèrent dans une partie de la Messénie, et ce fut de là que Machaon et Podalire, ses deux fils, partirent pour la guerre de Troie.

      Son culte fut établi d'abord à Epidaure, lieu de sa naissance ; de là, il se répandit bientôt dans toute la Grèce. On l'honorait à Epidaure sous la forme d'un serpent.

      Une statue d'or et d'ivoire, ouvrage de Trasymède de Paros, le représentait sous la figure d'un homme assis sur un trône, ayant un bâton d'une main, et appuyant l'autre sur la tête d'un serpent, avec un chien couché près de lui.

      Le coq, le serpent, la tortue, symboles de la vigilance et de la prudence nécessaires aux médecins, lui étaient spécialement consacrés. On nourrissait des couleuvres privées dans le temple d'Epidaure, et l'on prétendait même que c'était sous cette figure qu'il se laissait voir ; du moins, les Romains crurent qu'il était venu chez eux sous cette forme, lorsqu'ils envoyèrent une ambassade à Epidaure pour implorer la protection du dieu contre la peste qui désolait leur ville.

      Athènes et Rome célébraient solennellement les fêtes appelées "Epidauries" ou "Esculapies" en l'honneur de ce dieu. Dans ses statues, Esculape est le plus souvent représenté sous les traits d'un homme grave, avec de la barbe, et portant une couronne de laurier ; il tient d'une main une patère, de l'autre un bâton entortillé d'un serpent.

      Tout n'est que prodige dans cette fable. Si, par exemple, Apollon perça de ses flèches la mère d'Esculape, c'est que le corbeau avait faussement incriminé Coronis d'avoir d'autres amours. Bientôt, le dieu se reprocha d'avoir prêté l'oreille à cette calomnie, et se vengea du corbeau en changeant en noir son plumage blanc jusqu'alors.  Pierre Commelin, Mythologie grecque et romaine, pp. 209-212.




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