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Mythologie grecque et romaine

Pierre Commelin
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LES ATRIDES

Agamemnon

      Agamemnon, roi d'Argos et de Mycènes, petit-fils de Pélops, était, comme son frère Ménélas, fils de Plisthène. Mais, tous deux ayant été élevés par leur oncle Atrée, Homère et d'autres poètes les désignent sous le nom d'Atrides. Il eut de Clytemnestre, sa femme, quatre filles, Iphigénie, Electre, Iphianasse, Chrysothémis, avec un fils qui fut Oreste.

      La guerre de Troie ayant été résolue, il fut élu généralissime de l'armée des Grecs. La flotte qui devait transporter l'armée en Asie était réunie dans le port d'Aulis, mais retenue par les vents contraires. Afin d'obtenir les vents favorables, Agamemnon, incité par l'oracle de Calchas, sacrifia à Diane sa fille Iphigénie. Peut-être ne fut-elle pas réellement sacrifiée : on raconte en effet que Diane, apaisée par la soumission du roi, enleva cette princesse, et substitua une biche qui fut immolée à sa place.

      Sous les murs de Troie, il eut une violente querelle avec Achille auquel il fut obligé de rendre la jeune captive Briséis qu'il lui avait enlevée.

      Après le siège de Troie, il aima éperdument la prophétesse Cassandre, fille de Priam, sa prisonnière, et l'amena dans Argos. Elle lui avait prédit qu'il périrait, s'il retournait dans sa patrie ; mais le sort des prophéties de Cassandre était de ne rencontrer qu'incrédulité. Il n'eut garde d'y ajouter foi, et cependant tomba bientôt victime des intrigues de Clytemnestre et d'Egisthe. Ce fils de Thyeste crut en outre venger son père en tuant Agamemnon.

      Du temps de Pausanias, on montrait encore à Mycènes les tombeaux d'Agamemnon, d'Eurymédon, conducteur de son char, et de tous ceux que ce prince avait ramenés de Troie, et qui périrent avec lui.



Ménélas

      Ménélas, frère d'Agamemnon, et mari d'Hélène, régnait à Sparte où il avait succédé à Tyndare, son beau-père. Déshonoré par le Troyen Pâris, et outré de la fuite d'Hélène, il en instruisit tous les princes de la Grèce, qui s'étaient engagés par les serments les plus solennels à prêter leur secours à l'époux d'Hélène, si on venait lui enlever son épouse. Ce fut donc à son instigation que les Grecs prirent les armes et firent le siège de Troie.

Déjà ce siège durait depuis longtemps : un jour, Grecs et Troyens étant en présence, Pâris et Ménélas proposent de se battre en combat singulier et de vider eux seuls la querelle. Les deux adversaires entrent en lice : Ménélas a l'avantage, mais Vénus, voyant son favori près de succomber, le dérobe aux coups de son ennemi, et l'emporte dans la ville, c'est-à-dire que Pâris prend la fuite. En vain Ménélas crie à la perfidie, de loin un Troyen lui tire une flèche dont il est blessé légèrement, et les hostilités recommencent.

Après la prise de Troie, Ménélas, réconcilié avec Hélène, ne rentra dans Sparte qu'au bout de huit ans. Il fut, dit-on, retenu sur la côte d'Egypte par les dieux auxquels il n'avait pas offert les hécatombes qu'il leur devait.

On lui reproche d'avoir extorqué d'Agamemnon le sacrifice d'Iphigénie, d'avoir servi la jalousie d'Hermione, sa fille, en voulant faire périr Andromaque et Pyrrhus, et de n'avoir pas énergiquement secouru son neveu Oreste.



Oreste et Pylade

      Oreste, fils d'Agamemnon et de Clytemnestre, était encore fort jeune lorsque son père, au retour de Troie, fut assassiné par Clytemnestre et par Egisthe, son complice. Electre, sa sœur, vint à bout de le soustraire à la fureur de ces meurtriers, en le faisant retirer chez son oncle Strophius, roi de Phocide, époux d'Anaxabie, sœur d'Agamemnon. Ce fut là qu'Oreste contracta avec son cousin Pylade, fils de ce prince, cette amitié qui les rendit inséparables.

      Oreste, devenu grand, forma le dessein de venger la mort de son père, quitta la cour de Strophius avec Pylade, entra secrètement dans Mycènes, et se cacha chez Electre.

      On convint d'abord de faire courir dans la ville le bruit de la mort d'Oreste. Egisthe et Clytemnestre en conçurent tant de joie, qu'ils se rendirent aussitôt dans le temple d'Apollon pour en rendre grâces aux dieux. Oreste y pénétra avec quelques soldats, dispersa les gardes, et tua, de sa main, sa mère et l'usurpateur.

      Dès ce moment, les Furies ou Erinnyes commencèrent à le tourmenter. Il alla d'abord à Athènes, où l'Aréopage l'acquitta ou, pour employer l'expression consacrée, l'expia de son crime. Les voix des juges s'étant trouvées égales de part et d'autres, Minerve elle-même donna la sienne en sa faveur. Ce prince, en reconnaissance de ce bienfait, fit élever un autel à cette déesse, sous le nom de Minerve Guerrière.

      Non content de ce jugement, Oreste alla chez les Trézéniens, pour se soumettre à l'expiation, et il fut contraint de loger dans un lieu séparé, personne n'osant le recevoir. Enfin, touchés de ses malheurs, les habitants de Trézène l'expièrent. Longtemps on montra dans cette ville la pierre sur laquelle s'étaient assis les neuf juges qui procédèrent à cette expiation, on la nommait la Pierre Sacrée.

      Oreste fut ensuite rétabli dans ses Etats par Démophoon, roi d'Athènes. Cependant les Furies vengeresses ne cessaient de le tourmenter. Afin de goûter quelque repos, il consulta l'oracle de Delphes, où il apprit que, pour être délivré des Furies, il devait aller en Tauride enlever la statue de Diane et Iphigénie sa sœur, que Diane elle-même avait subrepticement emportée dans cette contrée le jour de son sacrifice, et dont elle avait fait sa prêtresse.

      Oreste s'y rendit avec Pylade ; mais, ayant été pris, il fut sur le point d'être immolé à la déesse, suivant la coutume du pays. Une loi barbare, édictée par le roi Thoas, prescrivait d'immoler à Diane tous les étrangers qui aborderaient sur ces côtes. La prêtresse offrit de renvoyer sain et sauf l'un des deux compagnons, un seul suffisant pour satisfaire à la loi : Pylade fut celui qu'elle voulut retenir. Ce fut alors qu'on vit ce généreux combat d'amitié qui a été si célébré par les anciens, et dans lequel Oreste et Pylade offraient leur vie l'un pour l'autre.

      Sur ces entrefaites, Oreste est reconnu par sa sœur qui fait adroitement suspendre le sacrifice, en prétendant que les étrangers se sont rendus coupables d'un meurtre et qu'on ne peut les immoler qu'après une expiation. La cérémonie devant, se faire sur mer, on embarque la statue de Diane. Iphigénie, en qualité de prêtresse, monte à bord du navire, et s'éloigne de la Tauride avec son frère et Pylade. Certains auteurs racontent que, avant de s'éloigner, Oreste avait tué Thoas, roi du pays.

      De retour à Mycènes, Oreste fit épouser Electre à Pylade. Il songea aussi à recouvrer Hermione, fille de son oncle Ménélas et d'Hélène, qui lui avait été promise, et que Pyrrhus, fils d'Achille et roi d'Epire, lui avait enlevée. Ayant appris que son rival était allé à Delphes, il ne manqua pas de s'y rendre avec Pylade, et causa par ses insinuations la mort de ce prince, que massacrèrent les Delphiens. Oreste épousa ensuite Hermione et vécut depuis assez paisiblement dans ses Etats ; mais, ayant un jour passé en Arcadie, il y fut mordu par un serpent et y mourut. Il était alors dans un âge très avancé, et avait joint au royaume de Mycènes celui de Sparte après la mort de Ménélas.

      Suivant une autre légende, Oreste épousa aussi Erigone, fille d'Egisthe et de Clytemnestre, et en eut un fils nommé Penthile qui succéda à son père sur le trône de Mycènes. Quant à Erigone, après la mort de son mari, elle se fit prêtresse et se consacra au culte de Diane.




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