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Mythologie grecque et romaine

Pierre Commelin
© France-Spiritualités™






LES CÉRÉMONIES ET LES JEUX

Prêtres et Prêtresses

      A l'origine, le sacerdoce appartenait aux chefs des familles, ou patriarches, ensuite il passa aux chefs des peuples. Chez les Grecs, les princes se chargeaient anciennement de presque toutes les fonctions sacerdotales : à côté de leur épée, ils portaient, enfermé dans un étui, le couteau du sacrificateur. Plus tard, il y eut des familles entières exclusivement consacrées à l'intendance des sacrifices et du culte de certaines divinités. Telle était, par exemple, la famille des Eumolpides d'Athènes, qui donna l'hiérophante ou le souverain prêtre de Cérès à Eleusis, pendant douze cents ans.

      Chez les Romains, l'institution des prêtres avait un caractère à la fois politique et religieux. Le sacerdoce était une sorte de magistrature chargée d'administrer ou du moins de surveiller autant les affaires de l'Etat que celles de la religion. Les prêtres, élus par le peuple, furent d'abord choisis parmi les patriciens, mais, l'égalité religieuse ne tarda pas à s'établir, et les plébéiens entrèrent dans tous les collèges sacerdotaux. On tint compte cependant, dans les élections sacerdotales, de l'honorabilité et de l'illustration des familles.

      Il faut distinguer deux classes de prêtres romains. Les uns n'étaient attachés à aucun dieu particulier ; mais ils offraient des sacrifices à tous les dieux : tels étaient les pontifes, les augures, les quindécimvirs, les auspices, ceux qu'on appelait frères arvales ; les curions, les septemvirs nommés aussi Epulons ; les féciaux ; d'autres à qui on donnait le nom de compagnons ou assesseurs ; et enfin le roi des sacrifices. Les autres prêtres avaient chacun leur divinité particulière : ceux-là étaient les flamines, les saliens, les luperques, les galles, et enfin les vestales.

      Les prêtresses les plus connues sont celles qui rendaient des oracles ou qui se consacraient au culte de Bacchus et de Vesta ; mais les prêtresses étaient fort nombreuses surtout en Grèce. En certains endroits on choisissait les jeunes filles : telles étaient entre autres la prêtresse de Neptune dans l’île de Calaurie, celle du temple de Diane à Egire, en Achaïe, et celle de Minerve à Tégée, en Arcadie. Ailleurs, comme dans le temple de Junon, en Messénie, on revêtait du sacerdoce des femmes mariées.



Les sacrifices

      A Rome, la loi des Douze Tables ordonnait de n'employer aux sacrifices que des ministres chastes et exempts de toute souillure. Le sacrificateur, vêtu de blanc, et couronné de feuillage, commençait toujours la cérémonie par des vœux et des prières. Dans le principe, on n'offrait aux dieux que des fruits de la terre, le roi Numa en avait du moins fait une rigoureuse prescription ; mais, depuis ce prince, l'usage d'immoler des animaux s'introduisit à Rome, et l'on regardait l'effusion du sang comme très agréable à la divinité.

      Les animaux destinés au sacrifice se nommaient victimes ou hosties. Elles devaient être saines, et chaque dieu en avait de préférées. Lorsqu'on commençait le sacrifice, un héraut faisait faire silence ; on éloignait les profanes, et les prêtres jetaient sur la victime une pâte faite de farine de froment et de sel ; cette pâte est appelée en latin mola : de là est venu le mot immoler pour exprimer la consommation du sacrifice, bien que, dans l'origine, cette cérémonie n'en fût que le préliminaire.

      Après cette consécration, le prêtre goûtait le vin, en donnait à goûter à ceux qui étaient présents, et le versait entre les cornes de la victime. Cette cérémonie constituait les libations. Ensuite on allumait le feu, et, lorsque l'encens était brûlé, les serviteurs appelés popes, à demi nus, amenaient la victime devant l'autel ; un autre, nommé cultrarius, la frappait avec une hache et l'égorgeait aussitôt : on recevait le sang dans des coupes, et on la plaçait sur la table sacrée ; là on la dépouillait, et l'on procédait à sa dissection. Quelquefois on la brûlait tout entière, et alors le sacrifice s'appelait holocauste : mais le plus souvent on la partageait avec les dieux. La part échue à chaque assistant n'était pas toujours mangée sur place, et ce partage était souvent l'occasion de festins accompagnés de nouvelles et copieuses libations. Enfin, le sacrifice terminé, les sacrificateurs se purifiaient les mains, et congédiaient l'assistance par la formule Licet ou Ex templo, c'est-à-dire : « On peut se retirer ».

      Les Grecs, dans leurs sacrifices, observaient à peu près les mêmes cérémonies et les mêmes usages que les Romains. Ils doraient les cornes des grandes victimes, et se contentaient de couronner les petites des feuilles de la plante ou de l'arbre consacré à la divinité en l'honneur de laquelle on sacrifiait. Dans la cérémonie de l'immolation, la pâte de froment était remplacée par quelques poignées d'orge rôtie mêlée de sel.

      Ce qu'on appelait hécatombe était, à l'origine, un sacrifice de cent bœufs, offert sur cent autels de gazon par cent sacrificateurs. Mais, dans la suite, on désigna par ce mot le sacrifice de cent victimes quelconques de même espèce, offertes ensemble et avec la même cérémonie.



Fastes

      A Rome, on donnait le nom de Fastes aux tables ou calendriers sur lesquels étaient indiqués, jour par jour, les fêtes, les jeux, les cérémonies de l'année, sous la division de jours fastes et néfastes, permis et défendus, c'est-à-dire de jours destinés aux affaires, et de jours destinés au repos. On attribue cette division à la sage politique du roi Numa. En général, les jours néfastes étaient ceux qui avaient été signalés par quelque événement malheureux. Ces jours-là tous les tribunaux étaient fermés, et il était interdit de rendre la justice.

      Les pontifes, uniques dépositaires des Fastes, inscrivaient aussi sur les tables ou registres, dans l'ordre chronologique, tout ce qui se passait de mémorable au cours de l'année. Leur pouvoir finit par être dangereux, parce que, sous prétexte de jours fastes ou néfastes, ils pouvaient avancer ou reculer le jugement des affaires les plus importantes et traverser les desseins les mieux concertés des magistrats et des particuliers. Ils exercèrent ce pouvoir pendant quatre cents ans.

      On distinguait les grands Fastes, ou ceux que la flatterie consacra dans la suite aux empereurs ; les petits Fastes, ou Fastes purement calendaires ; les Fastes rustiques qui marquaient les fêtes de la campagne ; les Ephémérides ou histoires succinctes de chaque jour ; et enfin les Fastes publics où l'on marquait tout ce qui concernait la police de Rome.

      Ce qu'on appelait Fastes consulaires était la liste contenant les noms des consuls et autres magistrats avec la date exacte de leur entrée et de leur sortie de charge. Cette liste était faite sur des tables de marbre ou de bronze conservées dans des temples avec les archives de l'Etat.

      En Grèce, on évaluait la durée du temps par périodes de quatre années, appelées Olympiades, parce que chaque période s'ouvrait et se fermait par les jeux Olympiques célébrés aux environs de Pise, dans le Péloponèse. La première Olympiade commence en l'année 776 avant Jésus-Christ.

      A Rome, le temps s'évaluait par périodes de cinq ans, appelées Lustres. Chaque lustre commençait par un recensement et une purification du peuple, appelée lustration, et, dans cette circonstance, on célébrait les suovétaurilies, triple sacrifice, le plus solennel de tous, d'un verrat, d'un bélier et d'un taureau. Il était offert au dieu Mars.



Les Jeux publics

      En Grèce et à Rome, les jeux publics eurent, dès l'origine, un caractère essentiellement, religieux. Ils furent institués en Grèce aux temps héroïques, soit pour apaiser la colère des dieux, soit pour obtenir leur faveur ou les remercier de leurs bienfaits. Dans l'opinion des peuples, la divinité, ayant toutes nos passions, se laissait désarmer ou gagner par l'effet du plaisir et des divertissements.

      A Rome, dans les grandes calamités, on offrait à certains dieux un banquet solennel, coutume venue de la Grèce, et primitivement de l'Egypte. Pour cette cérémonie, on descendait les statues de leur place ordinaire ; on les disposait sur de moelleux coussins recouverts de somptueux tapis : devant elles on dressait des tables chargées de mets et parfumées de fleurs. Le soir, les tables étaient desservies, le lendemain le festin recommençait, et cela pendant plusieurs jours. C'est ce qu'on appelait un lectisterne.

      Sensibles aux plaisirs de la table, les dieux, suivant la croyance populaire, ne devaient pas être moins sensibles aux divertissements publics où l'homme, pour varier le spectacle, multipliait ses efforts et dépensait en quelque sorte toutes les ressources de son activité et de ses talents.

      Chez les Grecs, le sacrifice solennel par lequel commençaient régulièrement tous les jeux indiquait bien le motif de leur institution ; mais les exercices dont ils se composaient établissaient entre les différentes villes désignées pour y prendre part une rivalité d'où le sentiment religieux paraissait exclu. Ces grands spectacles n'étaient en réalité qu'un concours national où chaque cité, jalouse de la victoire, promettait le triomphe ou les plus belles récompenses au vainqueur.

      Au point de vue politique, ces jeux ne pouvaient avoir que d'heureux résultats. Indépendamment du lien qu'ils constituaient entre tous les peuples de la même race, ils imprimaient une direction salutaire à l'éducation de la jeunesse. Les exercices physiques, la course, la lutte, le pugilat, le tir au javelot, le maniement de la lance et de l'arc, la danse même étaient en honneur dans tous les gymnases, dans toutes les cités. L'athlète admis à concourir n'était ni un esclave, ni un mercenaire ; avant tout il devait être homme libre, et, par suite, il n'y avait à se disputer les prix que des citoyens. La jeunesse s'efforçait donc d'acquérir toutes les qualités requises pour se présenter au concours, et elle n'en était que plus apte à résister à l'ennemi sur le champ de bataille, lorsqu'elle avait obtenu dans les jeux quelques victoires ou même des applaudissements.

      Il n'était pas interdit aux peuples étrangers de venir à ces jeux disputer les prix : leur participation donnait même plus d'importance au concours, et c'était pour le vainqueur un nouveau titre de gloire que de l'emporter sur des antagonistes renommés et venus de loin.

      On comptait en Grèce quatre jeux solennels : les Isthmiques, les Néméens, les Pythiques et les Olympiques. Les deux premiers se célébraient périodiquement tous les trois ans ; la période était de quatre ans pour les jeux Pythiques ainsi que pour les jeux Olympiques. On avait choisi pour les célébrer des plaines plus ou moins spacieuses, situées dans l'isthme, près de Corinthe, sur la lisière de la forêt de Némée, prés d'Argos, dans le voisinage de Delphes, et enfin à Olympie, en Elide. Leur célébration, toujours au printemps, se faisait en l'honneur de Neptune, d'Hercule, d'Apollon et de Jupiter.

      Tout se passait régulièrement, et d'après un programme établi d'avance dans ces joutes nationales. Pour s'en faire une idée générale, il suffira de jeter un rapide coup d'œil sur l'organisation et l'exécution des jeux Olympiques, à l'époque la plus florissante de l'histoire de la Grèce.

      Les Eléens, chargés de la police des jeux, assignaient à chaque peuple sa place au pourtour de la plaine, et classaient athlètes et concurrents par catégories. Des juges étaient désignés en certain nombre pour présider aux divers exercices, maintenir l'ordre et empêcher toute fraude ou toute supercherie. Le fraudeur était passible d'une forte amende, et sa cité était responsable pour lui.

      Après le sacrifice offert à Jupiter, on ouvrait les jeux par le pentathle, réunion de cinq exercices, savoir : la lutte, la course, le saut, le disque et le javelot ou le pugilat. Dans ce premier concours, il fallait avoir vaincu dans les cinq exercices pour remporter le prix ; une seule défaite suffisait pour le perdre. La course à pied venait ensuite : certains coureurs n'ayant pris aucune part au pentathle se présentaient à ce concours. Toute cette partie du programme était exécutée le même jour.

      Un ou plusieurs jours étaient consacrés à la course des chevaux et des chars, et ici les conditions du concours étaient nombreuses et variées : les chars étaient parfois attelés de trois et même de quatre chevaux qu'il fallait conduire d'une seule main dans la lice, en leur faisant contourner adroitement la borne qui était le but. Enfin, dans l'intervalle des luttes et des courses, avaient lieu les concours de danse, de musique, de poésie et de littérature. Les représentations scéniques avaient aussi leur place, et la durée entière de tous ces jeux étaient de cinq jours.

      A Olympie, le vainqueur obtenait en récompense une couronne de chêne ; dans les autres jeux il recevait, à Delphes, une couronne de laurier, à Corinthe et à Argos, une couronne d'ache. L'athlète couronné aux jeux Olympiques rentrait triomphalement dans sa ville par une brèche faite aux remparts.

      Avant de combattre, l'athlète se frottait d'huile, et s'avançait dans l'arène sans aucun vêtement. Il était défendu aux femmes, sous peine de mort, d'assister aux jeux olympiques, et même de passer l'Alphée pendant tout le temps de leur célébration. Cette défense fut si exactement observée, qu'il n'arriva jamais qu'à une seule femme de transgresser cette loi, et encore cette femme, nommée Callipatira, était une Spartiate qui, ayant préparé son fils à combattre, avait voulu, sous un déguisement d'homme, être témoin de sa victoire. Le cas fut jugé exceptionnel, et, traduite en jugement, la femme fut acquittée.

      A Rome, ainsi qu'en Grèce, les jeux publics se célébraient durant la belle saison, entre les équinoxes du printemps et de l'automne. Ils étaient fort nombreux, et, en apparence, toujours célébrés en l'honneur de quelque divinité. Mais la politique y avait autant de part que la religion. Les magistrats, organisateurs de ces jeux, se préoccupaient moins d'honorer les dieux que de gagner les suffrages du peuple. Pour créer et varier les divertissements, ils puisaient à pleines mains dans le trésor public, et souvent même, par ambition, ils dépensaient à ce genre de spectacle leur propre fortune.

      Quoi qu'il en soit, on distinguait, à Rome, les jeux solennels, revenant à époque fixe, honoraires ou éventuels, votifs, c'est-à-dire voués par le sénat à l'occasion de quelque fait extraordinaire, impératifs, ou ordonnés par les ministres du culte à la suite de présages menaçants ou heureux.

      Ces jeux se donnaient en plein air : ils comprenaient toutes sortes de luttes, la course à pied, à cheval et en char. Parfois la lutte devenait un véritable combat à mort entre les adversaires, parfois aussi les combattants étaient aux prises avec les bêtes féroces. Ce n'étaient pas, comme dans les jeux de la Grèce, des hommes libres qui venaient dans l'arène disputer le prix de l'adresse, de l'élégance, de la grâce, de l'agilité et du courage : le peuple romain, qui gardait pour lui les exercices du Champ-de-Mars, n'avait sous ses yeux, dans le cirque, que des esclaves, des mercenaires et des gladiateurs. Aussi, dans ces jeux, la satisfaction du peuple se bornait à suivre les péripéties d'une lutte sanglante. Le bruit de la victoire ne sortait guère de l'amphithéâtre : l'enthousiasme n'embrasait pas les cœurs, et de ces égorgements barbares la jeunesse ne retirait aucune leçon de noble et saine moralité.



Naissance (Le jour de la

      Le jour de la naissance était particulièrement célébré chez les Romains. Cette solennité se renouvelait tous les ans, et toujours sous les auspices du Génie qu'on invoquait comme une divinité qui présidait à la naissance de tous les hommes.

      On dressait un autel de gazon entouré d'herbes sacrées sur lequel, dans les familles riches, on immolait un agneau. Chaque particulier étalait ce jour-là ce qu'il avait de plus magnifique. La maison était ornée de fleurs et de couronnes, et la porte était ouverte aux parents et aux amis qui se faisaient un devoir d'apporter des présents.

      Le jour de la naissance des prêtres était surtout consacré par la piété ; et celui des princes par des sacrifices, des distributions de vivres aux pauvres ; par l'affranchissement des esclaves, l'élargissement des prisonniers, enfin, par des spectacles et des réjouissances publiques.

      Ces honneurs eurent aussi leur contraste : on mit au rang des jours malheureux la naissance de ceux que la tyrannie proscrivait, et celle des tyrans eux-mèmes.



Naissance (Le jour de la

      Le jour de la naissance était particulièrement célébré chez les Romains. Cette solennité se renouvelait tous les ans, et toujours sous les auspices du Génie qu'on invoquait comme une divinité qui présidait à la naissance de tous les hommes.

      On dressait un autel de gazon entouré d'herbes sacrées sur lequel, dans les familles riches, on immolait un agneau. Chaque particulier étalait ce jour-là ce qu'il avait de plus magnifique. La maison était ornée de fleurs et de couronnes, et la porte était ouverte aux parents et aux amis qui se faisaient un devoir d'apporter des présents.

      Le jour de la naissance des prêtres était surtout consacré par la piété ; et celui des princes par des sacrifices, des distributions de vivres aux pauvres ; par l'affranchissement des esclaves, l'élargissement des prisonniers, enfin, par des spectacles et des réjouissances publiques.

      Ces honneurs eurent aussi leur contraste : on mit au rang des jours malheureux la naissance de ceux que la tyrannie proscrivait, et celle des tyrans eux-mèmes.



Funérailles

      A Athènes, ainsi qu'à Rome, il était d'usage de parfumer les corps avant de les ensevelir. L'inhumation fut le mode primitif de sépulture. Elle consistait à jeter au moins un peu de poussière sur le mort, afin de lui permettre de passer les fleuves infernaux, et même on lui introduisait dans la bouche une petite pièce de monnaie destinée à payer ce passage. Cette coutume, bien établie chez les Romains, persista jusqu'à une époque assez avancée de la république.

      La cérémonie avait lieu la nuit, et les personnes formant le cortège suivaient le cercueil en tenant à la main une sorte de torche ou grosse corde allumée (funis), d'où vient, dit-on, le mot funérailles. De tout temps les esclaves et les citoyens pauvres furent enterrés ainsi, sans appareil.

      Mais, dans les familles opulentes, les obsèques, à Rome, se célébraient avec une pompeuse solennité. Elles avaient lieu en plein jour, et le cercueil ou lit funèbre sur lequel reposait le mort, était accompagné d'un long cortège de parents, d'amis et de clients qu'un maître des cérémonies rangeait dans l'ordre suivant : En tête marchait une troupe de musiciens jouant de la longue flûte ; ensuite venaient les pleureuses, femmes payées, qui entonnaient des complaintes funèbres, poussaient des sanglots et célébraient les louanges du défunt ; elles étaient suivies du victimaire qui devait immoler sur le bûcher les animaux favoris du mort, chevaux, chiens, chats, oiseaux. etc. ; après lui venait la riche litière où reposait le cadavre sur une couche de parfums, de fleurs et d'herbes aromatiques. Si le défunt comptait d'illustres ancêtres, leurs images, leurs bustes précédaient sa litière ou son cercueil ; s'il avait obtenu des décorations, des honneurs particuliers, ses insignes le suivaient, portés par ses plus chers clients. Enfin s'avançait le cortège, et la voiture vide du défunt fermait la marche.

      Un usage bizarre voulait que devant le cortège, et immédiatement derrière le cercueil, il y eût un bouffon chargé de représenter par sa démarche, son attitude, ses gestes, la personne de celui qu'on conduisait ainsi au bûcher funèbre.

      Ce bûcher fait de bois brut formait une masse carrée sur laquelle on déposait le cadavre soit enfermé dans le cercueil, soit exposé sur sa litière. Un membre de la famille y mettait le feu. Pendant que le corps se consumait, l'oraison funèbre du mort était prononcée devant l'assistance muette et recueillie.

      Les cendres, renfermées soigneusement dans une urne, étaient solennellement portées tantôt à la chambre sépulcrale nommée columbarium, tantôt dans un tombeau particulier, parfois sous une simple stèle ou colonne, parfois aussi dans un fastueux monument.




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