Albert Poisson Symbolise l'
eau.
Albert Poisson, Théories et symboles des alchimistes (1891) - Dictionnaire des symboles hermétiques
Dictionnaire M. Bescherelle
Mythologie romain
Dieu des mers,
fils de Saturne et de
Rhéa. Il fut banni du
ciel avec
Apollon, pour avoir volulu conspirer contre Jupiter, et bâtit les murailles de
Troie.
Neptune ne voulut point céder à
Minerve l'honneur de donner un nom à la ville de
Cécrops ; et ayant créé un coursier, il fut vaincu par la déesse, qui fit naître l'olivier. Il fut l'
époux d'Amphitrite et eut un grand nombre de maîtresses. On n'attribue pas seulement à
Neptune les tremblements et les autres mouvements extraordinaires de terre et de mer, on le regardait aussi comme l'auteur des changements considérables dans le cours des
fleuves et des rivières. On le croyait encore le
dieu tutélaire des murailles ou de leurs fondements, qu'il renversait à son gré.
Le trident de
Neptune est le sceptre du monde. (Lemierre)
Ce
dieu paraît n'avoir été adoré des anciens Romains que comme le
dieu des
chevaux.
Un orage terrible aux yeux des matelots,
C'est Neptune en courroux qui gourmande les flots.
(Boileau)
Neptune : Iconologie
On le représente ordinairement sur un char en forme de coquille, traîné par des
chevaux marins, et tenant dans sa main un trident. Assis sur une mer tranquille avec deux
dauphins qui nagent sur la superficie de l'
eau, et ayant près de lui une proue de vaisseau chargée de grains et de perles, il marque
l'abondance qui résulte d'une heureuse navigation. Lorsqu'il paraît assis sur une mer agitée, le trident planté devant lui, et un
oiseau monstrueux à tête de
dragon, avec des ailes sans plumes, comme une chauve-souris, qui semble faire effort pour se jeter sur lui, pendant que
Neptune demeure tranquille, et paraît même détourner la tête par mépris, c'est pour marquer que ce
dieu triomphe également des tempêtes et des monstres de la mer.
Neptune :
Génie à peu près semblable aux
Faunes, aux Satyres, etc.
Fils de Neptune :
Se disait de tous les guerriers emportés et vaillants.
Champs de Neptune / Plaines de Neptune / Empire de Neptune :
Les poètes disaient
les champs de Neptune,
les plaines de Neptune,
l'empire de Neptune, pour la mer.
Un dauphin, traversant les plaines de Neptune,
Attiré par ses chants, prend soin de sa fortune.
(Campistron)
Quand ma jeune valeur sur les champs de Neptune
Suivit le grand Enée et sa noble fortune.
(Delille)
Neptune :
Les poètes prennent
Neptune pour la mer elle-même.
Mais tout dort, et l'armée, et les vents, et
Neptune. (Racine)
Les flots émus de
Neptune irrité. (Palissot)
Leur flotte impérieuse, asservissant Neptune,
Des bouts de l'univers appelle la fortune.
(Voltaire)
L'été s'ouvrait à peine, à l'orageux Neptune
Mon père me pressait de livrer ma fortune.
(Delille)
Neptune :
Boileau, par une superbe hardiesse, a osé dire
l'un et l'autre Neptune,
pour les deux mers :
Et nos vaisseaux domptant l'un et l'autre Neptune,
Nous allons chercher l'or malgré l'onde et le vent.
(Boileau)
Neptune : Marine
Atlas maritime contenant des cartes réduites.
Neptune oriental : Marine
Atlas qui contient des cartes des mers de l'Inde.
Neptune : Figuré
Etudier le monde après y avoir longtemps vécu, c'est consulter le
Neptune d'une côte après y avoir fait naufrage. (Boiste)
Neptune : Astronomie
Nom qu'on a donné pendant quelque temps à la planète d'Herschell
ou Uranus, parce que cette planète et celle de Jupiter sont placées des deux côtés de
Saturne, père commun de Jupiter et de
Neptune.
Petit Neptune : Botanique
Substantif masculin
Espèce de champignon.
M. Bescherelle, aîné, Dictionnaire national ou Dictionnaire universel de la langue française - Volume II (G-Z) (1856), p. 631.
Pierre Commelin
Neptune, ou
Poséidon,
fils de Saturne et de
Rhéa, était
frère de Jupiter et de
Pluton.
Sitôt qu'il fut né,
Rhéa le cacha dans une bergerie
d'
Arcadie, et fit croire ensuite à
Saturne qu'elle avait
mis au monde un poulain qu'elle lui donna à dévorer.
Dans le partage que les trois
frères firent de l'univers,
il eut pour son lot la mer, les îles et tous les rivages.
Lorsque Jupiter, son
frère, qu'il servit
toujours très fidèlement, eut vaincu les
Titans, ses
terribles compétiteurs,
Neptune les tint enfermés
dans l'Enfer, et les empêcha de tenter de nouvelles entreprises.
Il les maintient derrière la clôture infranchissable
formée par ses flots et ses rochers.
Il gouverne son empire avec un calme imperturbable. Du fond de la mer où se trouve sa paisible demeure, il a le sentiment de tout ce qui se passe à la surface des ondes. Que les vents impétueux répandent inconsidérément les vagues sur les rivages, qu'ils causent d'injustes naufrages,
Neptune apparaît et, avec une noble sérénité, fait rentrer les
eaux dans leur
lit, ouvre des canaux à travers les bas-fonds, soulève avec son trident les navires pris dans les rochers ou enfoncés dans les sables, rétablit en un mot tout le désordre des tempêtes.
Il eut pour femme Amphitrite, fille de Doris et de
Nérée. Cette nymphe refusa d'abord d'
épouser Neptune, et se cacha pour se soustraire à ses poursuites. Mais un
dauphin, chargé des intérêts de
Neptune, la trouva au pied du mont
Atlas, le persuada d'accéder à la demande du
dieu, et, pour sa récompense, fut placé parmi les astres. Elle eut de
Neptune un fils appelé
Triton et plusieurs nymphes marines : elle fut aussi, dit-on, la mère des
Cyclopes.
Le bruit de la mer, sa profondeur mystérieuse, sa puissance,
la sévérité de
Neptune qui ébranle le monde, quand
avec son trident il soulève ses énormes rochers, inspirent à
l'humanité un sentiment de crainte plutôt que de sympathie et d'
amour.
Le
dieu semblait s'en rendre compte, toutes les fois qu'il s'éprit soit
d'une divinité, soit d'une simple mortelle.
Il
avait alors recours à la métamorphose ; mais le plus souvent, dans
ses transformations mêmes, il conserva son caractère de
force et
d'impétuosité.
On le représente
changé en taureau dans ses
amours avec une fille d'Eole ; sous la forme du
fleuve Enipée pour rendre Iphiomédie mère d'Iphialte et d'
Otus ; sous celle d'un
bélier, pour séduire Bisaltis ; sous celle d'un
cheval pour tromper
Cérès ; enfin sous celle d'un grand
oiseau dans l'intrigue de Méduse, et d'un
dauphin avec Mélantho.
Son fameux différend avec
Minerve au sujet de la possession de l'
Attique est une
allégorie transparente où les douze grands
dieux, pris pour arbitres, indiquent à Athènes ses destinées. Ce
dieu eut encore
un différend avec
Junon pour
Mycènes, et avec le
Soleil au sujet de Corinthe.
La
fable veut que
Neptune, chassé du
ciel avec
Apollon pour avoir conspiré contre Jupiter, bâtit les murailles de
Troie, et que, frustré de son salaire, il se vengea de la perfidie de Laomédon en renversant les murs de cette ville.
Neptune était un des
dieux les plus honorés en Grèce et en Italie. Il y possédait un grand nombre de temples, surtout dans le voisinage de la mer : il avait ses fêtes, ses
jeux solennels. Ceux de l'isthme de Corinthe et ceux du Cirque de Rome lui étaient spécialement consacrés, sous le nom d'
Hippius. Indépen-damment des
Neptunales, fêtes qui se célébraient au mois de
juillet, les Romains consacraient à
Neptune tout le mois de
février.

Près de l'isthme de Corinthe,
Neptune et Amphitrite avaient leurs statues non loin l'une de l'autre, dans le même temple : celle de
Neptune était d'
airain et haute de dix pieds et demie. Dans l'île de Ténos, une des cyclades, Amphitrite avait une statue colossale, haute de neuf coudées. Le
dieu de la mer prenait sous sa protection les
chevaux et les navigateurs. Outre les victimes ordinaires et les
libations en son honneur, les
aruspices lui offraient particulièrement le fiel de la victime, par la raison que l'amertume convenait aux
eaux de la mer.
Neptune est ordinairement représenté nu, avec une longue barbe, et le trident à la main, tantôt assis, tantôt debout sur les flots de la mer, souvent sur un char traîné par deux ou quatre
chevaux,
quelquefois ordinaires, quelquefois marins, ayant la partie inférieure du
corps terminée en queue de poisson.
Ici, on le représente tenant son trident de la main gauche, un
dauphin de la main droite, et posant un pied sur la proue d'un navire. Par son attitude, son
air calme et les attributs qui l'accompagnent, il exprime visiblement sa puissance souveraine sur les
eaux, les navigateurs et les habitants des mers.
Amphitrite est dépeinte se promenant sur les
eaux dans un char en forme de coquille, traîné par des
dauphins ou des
chevaux marins. Parfois, elle tient un sceptre d'or,
emblème de son autorité sur les flots. Les Néréides et les
Tritons forment son cortège.
Pierre Commelin, Mythologie grecque et romaine, pp. 130-134.