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Saint Epiphane

v. 310, à Eleuthéropolis, en Palestine - 403)
Evêque de Salamine - Docteur de l'Eglise grecque - Fêté le 12 mai
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Biographie universelle ancienne et moderne

      Saint Epiphane, docteur de l'Eglise, archevêque de Salamine en Chypre, naquit vers l'an 310 dans le territoire d'Eleuthéropte en Palestine ; il montra dès son enfance une grande ardeur pour l'étude, et apprit la plupart des langues alors connues. Ami de la solitude et de la pénitence, il alla visiter et habita quelque temps les célèbres déserts de l'Egypte, et revint en Palestine à l'âge de vingt-trois ans. Il se lia d'amitié avec le célèbre saint Hilarion, qui ne quitta la Palestine qu'en 356 : cet illustre solitaire trouva dans Epiphane un disciple fervent et un zélé panégyriste.

      Les ariens désolaient l'Eglise, favorisés par l'empereur Constance qui régnait alors. Epiphane sortit souvent de sa cellule pour aller au secours des catholiques ; il refusa de communiquer avec Eutychius, évêque d'Eleuthéropte, qui était entré dans le parti des ariens ; il s'arma de zèle contre les erreurs qu'il avait découvertes dans Origène. Sa réputation le fit appeler sur le siège de Salamine ou Constantia, dans l'île de Chypre. Cette dignité ne l'empêcha pas de se livrer aux austérités et aux habitudes de la vie monastique ; sa charité seulement parut encore plus active. On le chargeait des plus abondantes aumônes ; sainte Olympiade, dame fort riche, lui fit pour ce sujet des présents considérables. Respecté des hérétiques eux-mêmes à cause de sa grande vertu, il ne fut pas compris dans la persécution que Valens excita contre les catholiques en 371, et fut presque le seul que l'hérésie épargna. Il alla à Antioche pour travailler à la conversion de Vitalis, évêque de cette ville, qui avait embrassé les erreurs d'Apollinaire ; il fit ensuite le voyage de Rome, où il logea chez sainte Paule, qui passa quelque temps après par Salamine, et séjourna chez saint Epiphane en se rendant en Palestine. Soupçonnant le patriarche de Jérusalem de tenir aux erreurs d'origine, il se rendit dans cette ville, et prêcha en présence de cet évêque contre l'origénisme. Son discours fut mal accueilli. Il se retira donc dans la solitude de Bethléem, où était alors saint Jérôme, et donna la prêtrise à Paulinien, frère de ce saint docteur. Le patriarche de Jérusalem trouva mauvais qu'un évêque étranger vint ordonner un prêtre dans son diocèse. Epiphane lui écrivit pour se justifier ; mais on voit, par sa lettre, qu'il n'avait pas des idées très justes concernant la juridiction des évêques hors de leurs diocèses. La conduite qu'il tint à Constantinople en est une nouvelle preuve. Il alla dans cette ville, dont saint Chrysostome était patriarche, accuser d'origénisme quatre pieux solitaires, Dioscore, Ammonius, Eusèbe et Euthyme. On les nommait les grands frères, à cause de la hauteur de leur taille. Epiphane les accusa sans avoir jamais vu leurs disciples ni leurs écrits, et refusa de communiquer avec saint Chrysostome, le défenseur et l'ami de ses frères illustres qui eurent la gloire de mourir martyrs de la consubstantialité du Verbe.

      Saint Epiphane mourut en 403, comme il retournait de Constantinople à Salamine. Il était âgé de 93 ans. Ce saint commit sans doute quelques fautes que l'on doit attribuer à un excès de zèle. Les plus illustres docteurs de l'Eglise n'en louent pas moins sa doctrine, son érudition et la sainteté de sa vie.

      On a de lui plusieurs écrits : le Panarium, ou le Livre des antidotes contre toutes les hérésies, dans lequel il donne l'histoire de vingt hérésies qui avaient paru avant Jésus-Christ, et de quatre-vingts qui s'étaient élevées après la promulgation de l'Evangile. Cet ouvrage est instructif, la doctrine en est pure ; mais il est mal écrit. 2° L'Anchorat, destiné à confirmer les esprits dans la foi, suivi de l'Anacéphaléose, qui en est une récapitulation. Le Traité des poids et mesures des Juifs, où il y a beaucoup d'érudition. Le Physiologue, qui contient des réflexions morales relatives aux propriétés des animaux. Le Traité des Pierres précieuses, où il parle de celles qui étaient sur le rational du grand prêtre des juifs. Deux Lettres, l'une à Jean, patriarche de Jérusalem ; nous en avons déjà parlé ; l'autre à saint Jérôme, où il lui donne avis de la condamnation des erreurs d'origine prononcée par Théophile. patriarche d'Alexandrie. Tous ces ouvrages sont mal écrits ; on voit que ce saint docteur ne cherchait qu'à se mettre à la portée des ignorants. Il a, ainsi qu'Eusèbe, l'avantage de nous avoir conservé un grand nombre de passages d'anciens auteurs dont les écrits n'existent plus. La meilleure édition des Œuvres de saint Epiphane est celle que le P. Petau donna en 1662 en grec et en latin, 2 vol. in-fol. Le Commentaire de saint Epiphane sur le livre des Cantiques a été découvert le siècle dernier parmi les manuscrits du Vatican, et a paru à Rome en 1750.  (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 12 - Pages 521-522)



Dictionnaire universel d'histoire et de géographie de Bouillet

       Marie-Nicolas Bouillet, Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 20ème édition (1866), pp. 608-609.


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