Dictionnaire M. Bescherelle
Substantif masculin [Du latin legatus, envoyé] Antiquité romaine
Personne que l'empereur ou les premiers magistrats envoyaient dans les provinces
pour y exercer quelque juridiction. Les attributions des
légats étaient
civiles, judiciaires, militaires ou administratives.
Légat :
Aujourd'hui, ecclésiastique,
vicaire du pape, et qui est chargé
de le représenter. L'
histoire eccélsiastique fait mention des
légats
pontificaux qui, tenant la place du pape, présidaient en son nom les
conciles
ou généraux ou nationaux. Les
légats du pape présidèrent
au
concile de Trente. En 1001, le
légat Frédéric présida
toutes les séances du
concile de Polden, revêtu des ornements
pontificaux,
et avec les
cheveux entremêlés d'écarlate.
Légat-né du saint-siège :
Vicaire
apostolique perpétuel que le pape établit dans les royaumes ou les provinces éloignées de Rome. C'est une prérogative annexée au siège archiépiscopal. Outre le
légat d'
Avignon, il y avait en France deux légats-nés : c'étaient l'
archevêque de
Reims et celui d'
Arles. Les
archevêques de Séville et de Tolède en Espagne, celui de Thessalonique en
Illyrie, et celui de
Cantorbéry en Angleterre (avant le schisme), étaient aussi des légats-nés. Les légats-nés peuvent conférer des bénéfices, députer des délégués, nommer des
juges d'appel.
Légat à latere :
Anciennement, ecclésiastique chargé par le
souverain pontife de le représenter dans une affaire déterminée. C'était ordinairement sur des
évêques que tombait ce choix des papes.
Aujourd'hui,
cardinal envoyé comme ambassadeur extraordinaire près des cours étrangères.
Légat à latere :
Cardinal chargé du gouvernement de quelque province des Etats romains.
Légat :
Vicaire
apostolique ou ecclésiastique délégué par commission temporaire pour rassembler des
synodes chargés de maintenir la discipline de l'
Eglise.
Légats latéraux :
Nom qu'on donnait, sous les anciens rois de France, à de hauts personnages
chargés par eux de quelque commission dans le royaume.
M. Bescherelle, aîné, Dictionnaire national ou Dictionnaire universel de la langue française - Volume II (G-Z) (1856), p. 349.