Biographie universelle ancienne et moderne Clément X, élu pape le 29 avril 1670, succéda à
Clément IX. Il se nommait
Emile Altieri, et se trouvait le dernier descendant mâle de cette
illustre famille, aussi ancienne que celle des
Colonne. Il n'avait que des nièces, dont l'une épousa Adolphe Gaspard Paluzzi, que
Clément X adopta, à condition qu'il joindrait le nom d'
Altieri à celui de
Paluzzi. L'un de ses
frères était
cardinal, et tous prirent le nom d'
Altieri. Le pape combla cette famille de bienfaits, et en fit une des plus riches et des plus considérées à Rome.
Clément X succéda à
Clément IX, après une vacance de plus de quatre mois
(1). Les
cardinaux étaient partagés en cinq ou six
factions, et ce conclave fut le foyer d'une multitude d'intrigues, dont Amelot de la
Houssaye a fait imprimer la relation, avec privilège, après la mort de
Clément X,
à
Paris, 1676,
in-12.
Altieri avait été envoyé nonce à Naples par
Urbain VIII, et révoqué par
Innocent X, qui ensuite le
dépouilla de tous ses biens. Alexandre VII lui donna la nonciature de Pologne, et rétablit ainsi sa fortune et sa réputation.
Clément IX le fit maître de sa
chambre, et ensuite
cardinal, dans les derniers moments de sa vie.
Ce fut sous le
pontificat de
Clément X que commença l'affaire des franchises, qui eut les suites les plus graves sous
Innocent XI ; mais le pape n'y prit aucune part. Ce fut le cardinal-patron, Antoine Paluzzi
Altieri, premier ministre, qui attaqua le premier, et voulut restreindre les immunités des ambassadeurs
(2).
Clément X se montra également étranger à la
division qui existait alors entre les principales puissances de l'
Europe, et dont un des principaux événements fut la conquête de la Hollande par
Louis XIV. Les affections du pape étaient pour la France ; mais il sut les cultiver sans porter ombrage à l'Autriche. Il admit à Rome un ambassadeur de Portugal : c'était le premier depuis que cette puissance s'était soustraite à la domination de l'Espagne. On vit aussi arriver un ambassadeur du czar, qui proposait une ligue des princes chrétiens pour secourir la Pologne contre les Turcs. Cet ambassadeur s'en retourna fort mécontent de ce qu'on avait refusé le titre d'empereur à son maître.
Clément X mourut accablé de vieillesse, le 22
juillet 1676. Sa douceur et sa bonté le faisaient estimer ; mais il avait abandonné au cardinal-patron tout le soin du gouvernement, ce qui faisait dire au peuple romain « qu'il y avait deux papes, l'un de fait et l'autre de droit. » On laissait le bon pape passer tout son temps avec un moine de St-Sylvestre, qui était son
confesseur, et qui refusa d'être
évêque, malgré les instances du
pontife.
Innocent XI succéda à
Clément X.
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(1) Clément IX avait quatre-vingts ans au moment du conclave ; il ne fut nommé qu'à cause de son grand
âge, après une vacance de près de cinq mois : on le considéra
généralement comme un candidat neutre.
(2) Il s'agissait d'un droit de 3% que le
cardinal Altieri avait établi, au mois de
juin 1675, sur tous les articles introduits dans Rome, et qu'il voulut étendre aux objets appartenant aux ambassadeurs résidant à Rome. L'ambassadeur français ayant reçu de sa cour l'ordre d'insister sur les anciens privilèges,
Altieri dut céder en 1675, et les ambassadeurs furent exemptés du payement du droit.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 8 - Page 398)
Dictionnaire universel d'histoire et de géographie de Bouillet Clément X,
Emile Altieri, fut élu en 1670 à 80 ans, après une vacance de plusieurs mois, et mourut en 1676.
Son grand âge l'empêcha de rien faire d'important par lui-même ; le gouvernement
fut abandonné au cadinal Antoine Paluzzi.
Marie-Nicolas Bouillet, Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 20ème édition (1866), p. 427.