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Pape Urbain V (bienheureux)

(1310, près de Mende - 19 décembre 1370, à Avignon)
198ème pape (6ème pape d'Avignon) - Pape de fin octobre 1362 au 19 décembre 1370
Bienheureux - Mort en odeur de sainteté
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Biographie universelle ancienne et moderne

      Urbain V, élu pape à Avignon vers la fin d'octobre 1362, succédait à Innocent VI. Il s'appelait Guillaume Grimaud ou Grimoard, fils d'un chevalier de ce nom, seigneur de Grisac en Gévaudan au diocèse de Mende. Après avoir étudié avec succès le droit civil et canonique, qu'il enseigna lui-même ensuite tant à qu'à Avignon, il avait été pourvu de l'abbaye de St-Germain d'Auxerre, puis de celle de St-Victor de , qu'il possédait lorsqu'il fut élu. Les cardinaux ne nommèrent point l'un d'entre eux, parce qu'ils furent longtemps à s'accorder, et préférèrent choisir un étranger.

      Urbain V donna un évêque à l'Eglise d'Avignon, qui n'en avait pas eu sous les deux derniers papes, Clément VI et Innocent VI. Ils en touchaient les revenus et les faisaient administrer par des grands vicaires. Urbain y nomma son frère, qui était chanoine régulier de St-Pierre de Die. Le roi de France, Jean, vint visiter le pape à Avignon, et y attendre le roi de Chypre, Pierre de Lusignan, que ses exploits contre les infidèles avaient rendu fameux. Ces deux princes projetèrent une nouvelle croisade, à laquelle Urbain donna son consentement et qu'il favorisa de tous ses vœux ; mais elle n'eut point lieu (Voyez Talleyrand).

      Les Romains sollicitaient vivement Urbain de revenir à Rome pour faire cesser les maux causés en Italie par la longue absence des papes. L'empereur Charles IV l'en pressait également. Le roi Jean tâchait au contraire de le retenir à Avignon. Urbain crut que son devoir le rappelait à Rome ; et en conséquence il partit de le 19 mars 1367, avec une flotte de 23 galères, et d'autres bâtiments que la reine de Naples et les Vénitiens lui avaient fournis. Il arriva à Rome le 16 octobre et y fut reçu avec les plus grandes démonstrations de joie. Après avoir été installé dans la chaire pontificale, il passa au Vatican, qu'il fit rétablir avec magnificence. Il n'en déploya pas moins dans le nouveau reliquaire qu'il fit exécuter pour enchâsser les chefs des deux saints apôtres Pierre et Paul : saint Pierre y est représenté en pape avec une tiare chargée de trois couronnes. Ce monument, très riche pour la matière, mais d'un mauvais goût d'ornement, fut déposé à St-Jean de Latran sur un grand tabernacle soutenu de quatre colonnes de marbre, au-dessus du grand autel.

      L'empereur Charles IV vint en Italie en 1368, à la prière du pape, avec une nombreuse armée pour soumettre les usurpateurs des terres de l'Eglise. Mais auparavant il avait confirmé par une bulle d'or tous les privilèges et donations accordés aux papes par les empereurs. Le dénombrement des domaines et des droits de l'Eglise de Rome y était fait avec exactitude, parce que la longue absence des papes et des empereurs y avait apporté une grande confusion et avait donné lieu à plusieurs usurpations. L'Empereur trouva le pape à Viterbe, et alla l'attendre à son tour à un mille de Rome, Urbain fit son entrée à cheval ; l'Empereur et le comte de Savoie marchaient à pied et tenaient la bride, chacun de son côté. L'Impératrice s'y rendit quelques jours après et le pape la couronna le jour de la Toussaint, à la messe. L'empereur y remplissait les fonctions de diacre, mais il ne lut point l'Evangile, ce qu'il ne pouvait faire que le jour de Noël. L'empereur d'Orient, Jean Paléologue, vint aussi visiter Urbain à Rome pour demander des secours aux princes d'Occident contre les Turcs. Il fut très bien accueilli du pape ; mais il ne retira point d'autre fruit de sa démarche.

      En 1370, Urbain déclara le dessein où il était de retoumer à Avignon pour rétablir la paix entre la France et l'Angleterre. Il écrivit aux Romains pour les rassurer sur son absence. Sainte Brigitte de Suède fit de vains efforts pour le retenir, l'assurant qu'il mourrait bientôt s'il retournait à Avignon. Urbain partit le 26 août et arriva le 24 septembre. On le reçut avec une grande joie. Mais, peu de temps après, il tomba dangereusement malade et mourut le 19 décembre, après un pontificat de huit ans et deux mois.

      Urbain V exerça son zèle contre les clercs déréglés, simoniaques et contre les usuriers. Il réforma, autant qu'il put, la pluralité des bénéfices. Pendant son pontificat, il entretint cent étudiants en différentes universités ; il fonda à un collège pour douze élèves en médecine et donna, en plusieurs occasions, des marques de sa tendre affection pour les pauvres. Il fit bâtir plusieurs églises et fonda plusieurs chapitres de chanoines. Le palais d'Avignon fut construit par ses soins. On a remarqué qu'il avait un goût singulier pour les bâtiments. Il aimait à expédier les affaires et à réprimer la chicane des avocats et des procureurs. Il ne se laissa point dominer par l'affection naturelle pour ses parents. On a de lui quelques lettres peu importantes. Urbain V eut pour successeur Grégoire X.  (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 42 - Pages 364-365)



Dictionnaire universel d'histoire et de géographie de Bouillet

      Urbain V, Guillaume Grimoard, d'une famille noble du Gévaudan, fut élu en 1362, à la mort d'Innocent VI, et fut le 6ème pape d'Avignon. Quoique français, il voulut, en dépit de la France, retourner en Italie, où son retour avait été préparé par Albornoz ; il séjourna à Rome de 1367 à 1370, et parvint même à décider l'empereur Charles VI à se rendre en Italie pour y soumettre les usurpateurs des fiefs ecclésiastiques. Mais ce prince étant venu avec des forces insuffisantes, Urbain V se vit obligé de reprendre la route d'Avignon (1370). Il mourut dans cette ville, la même année, en odeur de sainteté.

      Sa charité, sa justice, sa sévérité à l'égard de la simonie et des mauvaises mœurs n'étaient pas moindres que son désir d'affranchir la papauté de la tutelle étrangère et de lui rendre ses domaines d'Italie. Il fit aussi tous ses efforts pour faire cesser le schisme d'Orient. Théodore Roussel a publié en 1840 à Paris des Recherches sur la vie et le pontificat d'Urbain V.  Marie-Nicolas Bouillet, Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 20ème édition (1866), pp. 1925-1926.




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