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Saint Denys le Grand

(? - 264 / 265, à Alexandrie)
Patriarche d'Alexandrie de 248 à 264 / 265 - Fêté le 17 novembre
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      Saint Denys, patriarche d'Alexandrie, à qui saint Basile et les Grecs donnent le titre de Grand, et que saint Athanase appelle le Docteur de l'Eglise catholique, naquit au commencement du IIIème siècle à Alexandrie, qui était alors le centre des sciences. Il se distingua dans l'étude des lettres, connut bientôt le ridicule de la religion païenne dans laquelle il était né, se mit au nombre des disciples d'Origène, fut élevé au sacerdoce, chargé de l'école des catéchèses en l'an 231, et élevé, en l'an 248, sur le siège d'Alexandrie.

      Deux ans après furent publiés les sanglants édits de l'empereur Dèce contre les chrétiens. Sabinus, préfet d'Egypte, ordonna l'arrestation du patriarche, qui se cacha pendant quelques jours, tomba ensuite entre les mains des persécuteurs, et fut conduit, avec d'autres chrétiens, dans la petite ville de Taposiris. Mais les habitants des campagnes voisines, ayant pris les armes, attaquèrent les gardes et délivrèrent les prisonniers. Denys se retira dans un désert de la Lybie, et y resta caché, avec les prêtres Pierre et Caïus, jusqu'à la fin de la persécution (en l'an 251). Il n'avait cessé de veiller sur ceux qui souffraient pour la foi, soit en en leur envoyant de saints ministres pour les consoler, soit en leur écrivant des lettres qui contenaient d'utiles réflexions. Après son retour à Alexandrie, il combattit les Novatiens ; il écrivit plusieurs lettres au clergé de Rome, et à Fabien, évêque d'Antioche, qui paraissait incliner pour le rigorisme outré de l'antipape Novatien.

      Depuis l'an 250, la peste ravageait Alexandrie. La charité du patriarche parut alors inépuisable. Il communiqua le zèle dont il était animé, aux prêtres, aux diacres, aux laïques mêmes, et Eusèbe fait un tableau touchant de ces chrétiens, dont plusieurs périrent martyrs de leur noble dévouement. Népos, évêque des Arsinoïtes, ayant répandu en Egypte l'erreur du millénarisme, qui consistait à croire qu'avant le jour du jugement, Jésus règnerait 1000 ans sur la Terre, avec ses élus, Denys réfuta le livre des Promesses, publié par Népos. Il eut une conférence publique avec Coracion, chef des millénaires, et lui fit abandonner sa doctrine. Lorsque le pape Etienne parut vouloir excommunier les Africains, parce qu'ils persistaient à vouloir rebaptiser les hérétiques, Denys lui écrivit pour arrêter l'exécution de cette menace. Fleury justifie le patriarche contre saint Jérôme, qui lui fait partager la doctrine des rebaptisants. Suivant saint Basile, Denys admettait même le baptême des Pépuzéniens qui était rejeté en Asie, et il suffit, pour connaître ses vrais sentiments, de lire les fragments de ses lettres, conservés par Eusèbe.

      La persécution contre les chrétiens ayant été renouvelée par l'empereur Valérien, en l'an 257, Emilien, préfet d'Egypte, fit arrêter Denys, et le pressa de sacrifier aux dieux : « Tous les hommes, répondit le patriarche, n'adorent pas les mêmes divinités. J'adore le vrai Dieu qui a donné l'empire à Valérien et à Gallien. Je lui offre sans cesse des prières pour la paix et pour la prospérité du règne des empereurs. » Le préfet l'exila à Képhron dans la Libye. Le patriarche convertit alors les païens au milieu desquels il vivait. Il écrivit deux Lettres pascales dans les deux années que dura son exil. Valérien ayant été fait prisonnier par les Perses, en l'an 260, Gallien rendit la paix à l'Eglise, et Denys retourna à Alexandrie. Bientôt après, cette ville éprouva toutes les calamités des discordes civiles, à la suite de la révolte du préfet Emilien qui s'était fait proclamer empereur.

      Lorsque les troubles furent apaisés, il s'en éleva d'autres dans l'Eglise. Sabellius, renouvelant l'erreur de Praxéas, niait la distinction des trois personnes divines. Les églises de la Pentapole étaient sous la direction du patriarcat d'Alexandrie ; elles avaient embrassé l'erreur de sabellius. Denys, n'ayant pu réussir à éclairer les principaux auteurs de l'hérésie, les fit condamner dans un concile tenu à Alexandrie en l'an 261. Il écrivit, à ce sujet au pape Sixte II, une lettre dont Eusèbe a conservé un fragment. Ses ennemis lui ayant prêté une doctrine qu'il n'enseignait pas, il se justifia dans une Apologie à Denys, évêque de Rome. Saint Athanase composa, à cette occasion, un livre de l'opinion de Denys. Saint Basile rapporte plusieurs passages de l'Apologie. Le patriarche y établissait qu'en disant que Jésus-Christ était une créature, et qu'il différait du Père en substance, il ne parlait que de la nature humaine, mais que le fils, quant à la nature divine, est de la même substance que le Père. Denys défendit ensuite la divinité de Jésus-Christ contre Paul de Samosate, évêque d'Antioche, et mourut à Alexandrie, vers la fin de l'an 265, ayant gouverné son Eglise pendant environ 17 ans.

      Les écrits du patriarche ne sont point venus jusqu'à nous. Il n'en reste que quelques fragments, et son Epître à Basilide, plusieurs fois imprimée avec une version latine et un commentaire de Balsamon, Paris, 1561, 1575 et 1589. Cette épître est comprise parmi les anciens canons de l'Eglise grecque, publiés par Bévérégius. On a aussi l'épître de Denys contre Paul de Samosate, grec et latin, avec des scolies de Fr. Turien, Paris, 1610 et 1624. L'Eglise latine célèbre sa fête le 17 novembre.  (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 10 - Page 436)




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