Biographie universelle ancienne et moderne Saint Félix de Nole, ainsi nommé de la ville de Nole en Campanie, lieu de sa naissance.
Son père Hermias avait servi dans les armées de l'empire ; son jeune
frère suivit la même carrière. Pour lui, quoique étant l'aîné, il préféra la retraite
et la vie austère des chrétiens. Il fut ordonné
prêtre.
L'empereur Dèce ayant rallumé le
feu de la persécution vers l'an 250, Félix, qui gouvernait l'
église de Nole pendant la fuite de l'
évêque saint Maxime, fut pris, condamné au fouet et jeté dans un horrible cachot. Un
ange vint le visiter dans sa prison ; il rompit ses chaînes, le tira de ce lieu de douleur et le conduisit vers saint Maxime, qui était sur le point de périr par le froid, par la faim et par la misère. Félix aperçoit une grappe de raisin sur des ronces ; il la détache, en exprime le jus dans la bouche du vieillard expirant, le rappelle à la vie, le transporte sur ses épaules, et le rend à son troupeau.
La persécution s'était apaisée, Félix
reprit le cours de ses instructions. Les païens, irrités de ses succès, s'attroupèrent un
jour et marchèrent à sa poursuite. Ils le rencontrèrent et ne le reconnurent pas. Il se glissa par le trou d'une
vieille muraille, qu'une araignée vint aussitôt recouvrir de sa toile
; ce qui trompe ses persécuteurs. C'est le poète saint
Paulin de Nole qui raconte ces détails dans le quinzième de ses poèmes, et son récit, au rapport de Tillemont, est confirmé par d'anciens monuments. Après la mort de saint Maxime, la voix du peuple appela Félix sur le siège de Nole ; mais il réussit à faire tomber le choix sur Quintus, qui était plus ancien que lui dans le sacerdoce. Ami de la pauvreté, il dédaigna de chercher à recouvrer son patrimoine que la persécution lui avait injustement enlevé, refusant les offres des riches, content de cultiver un petit champ qui lui fournissait encore de quoi faire des aumônes. Il mourut le 14
janvier, dans un âge fort avancé. Cinq
églises ont été bâties près du lieu où reposent encore ses cendres. On voulait par dévotion y être enterré.
Saint Augustin, dans son livre
du Soin des morts, ne craint pas de dire que cette confiance en la protection de saint Félix peut être aussi utile aux défunts que les suffrages et les bonnes uvres des fidèles vivants.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 13 - Page 500)