Saint Ouen, en latin
Audoenus,
évêque de
Rouen, connu aussi sous le nom de
Dodon, était né vers 609 à Sauci, près de
Soissons, d'une des plus
illustres familles du royaume. Elevé au
monastère de St-Médard, il fut admis fort jeune à la cour de
Clotaire II. Dagobert, fils et successeur de ce prince, le nomma son référendaire, et lui confia la garde de son sceau. Sa douceur, sa piété et ses lumières lui concilièrent l'affection des peuples et justifièrent le choix du monarque.
Il fut élu
évêque de
Rouen en 639, la même année où
saint Eloi, son ami et son guide dans la vie spirituelle, fut élevé sur le siège de
Noyon. Il se rendit aussitôt à
Mâcon, où il entra dans un
monastère pour se préparer par la prière et le jeûne à recevoir les ordres sacrés, et l'année suivante il prit possession de son
diocèse, qu'il administra avec autant de zèle que de sagesse. Il assista en 644 au
concile de
Châlons, dont il souscrivit les actes le troisième ; et l'on dit qu'il en assembla un lui-même dans sa ville
épiscopale pour la réforme de divers abus. Il fut désigné en 651, avec
saint Eloi, pour aller à Constantinople travailler à éteindre les disputes du
monothélisme ; mais des circonstances que l'
histoire n'apprend point s'opposèrent à ce voyage des deux
prélats.
Saint Ouen revenait de
Cologne, où il avait été
envoyé pour rétablir la paix entre les
Neustriens et les Austrasiens ; il s'arrêta à
Clichy pour rendre compte de sa mission, et il y mourut en 683, le 24 août,
jour où l'
Eglise honore sa mémoire.
Son corps, transporté à
Rouen, fut inhumé dans l'
église St-Pierre hors des murs, qui prit le nom de St-Ouen et devint une
abbaye célèbre.
On a de ce
prélat : la
Vie
de saint Eloi, publiée par Surius (
Vitæ sanctor. 1 decemb.), mais sans la préface que le Père
Labbe a recueillie dans le tome 2 de la
Biblioth. manuscriptor. D'
Achery en a donné une édition plus complète dans le tome 5 du
Spicilège ;
dom Rivet prétend qu'il s'y est glissé diverses additions étrangères. Cette Vie, dont Duchesne a inséré le premier livre dans ses
Scriptorum Normannorum, parce qu'il contient des détails intéressants pour l'
histoire, a été traduite en français par Louis de
Montigny,
archidiacre de
Noyon,
Paris, 1626, et par un anonyme (Levesque,
prêtre de la chapelle des Orfèvres), ibid., 1693, in-8°. On peut consulter, outre les différents hagiographes, le
Gall christ., l'
Histoire littéraire de France, t. 3, pp. 623-628, et l'
Histoire de l'abbaye de St-Ouen, par Pommerey,
Rouen, 1662, in-fol.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 39 - Page 413)