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Saint Martin de Vertou

(Martinus Vertavensis / Saint Martin le Seul)
(527, à Nantes - 24 octobre 601, au monastère de Durin)
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Biographie universelle ancienne et moderne

      Saint Martin de Vertou, en latin Martinus Vertavensis, ainsi nommé du monastère de Vertou, dont il fut le premier abbé et le fondateur, connu aussi sous le nom de Saint Martin le Seul, naquit en 527, d'une des premières familles de Nantes. Il alla terminer ses études à Tours, et se trouvait dans cette ville, âgé de trente-deux ans, lors d'un voyage qu'y fit saint Félix, évêque de Nantes. Ce prélat, s'étant assuré de la vocation religieuse de Martin, accéda à sa demande d'embrasser l'état ecclésiastique. Il lui conféra les ordres, le fit chanoine et archidiacre de son église, et, connaissant son talent pour la prédication, le chargea de travailler à la conversion des peuples qui habitaient les environs de Nantes. Les obstacles que sa mission évangélique dut éprouver fournirent aux légendaires l'histoire de la submersion d'une prétendue ville d'Herbauge, résidence d'idolâtres. Le récit de cette catastrophe est calqué sur celui de la destruction de Sodome, au point que le nom de la cité de Sichor ou de Ségor, voisine de Gomorrhe et de Sodome, se trouve appliqué dans la légende à un lieu situé près d'Herbauge et qui est actuellement le bourg de Raisé. Mais nous laissons ces détails fabuleux, reproduits par Albert le Grand et victorieusement réfutés par dom Lobineau dans sa Notice sur saint Martin.

      Selon quelques légendaires, Martin de Vertou fit ensuite un pèlerinage à Rome ; mais peut-être l'a-t-on confondu avec de saints personnages du même nom. – L'un d'eux, saint Martin de Braga, grand voyageur, fonda le monastère de Dumes, près de Brague, en Portugal. – Un autre habita le Mont-Cassin avant saint Benoît, le lui céda, et se retira dans une grotte du mont Marsique. – Un troisième enfin, disciple de saint Martin de Tours, et dont Grégoire de Tours parle dans sa Gloire des confesseurs, fonda un monastère à Saintes. Il est vraisemblable que les auteurs des actes de saint Martin de Vertou, qui n'ont écrit qu'après l'invasion des Normands et qui n'indiquent pas des sources antérieures à cette invasion, ont pris indistinctement dans les actes des divers saints du même nom et surtout dans ceux de Martin de Dumes ce qu'ils ont jugé de plus propre à glorifier leur saint. Une certaine conformité entre le nom du lieu où Martin, le voyageur, fonda son monastère et celui que choisit Martin de Vertou n'a pas peu contribué à cette confusion ; nul doute en effet que le Dumes de Portugal aura semblé le même lieu que la forêt de Dumen, qui, du temps de saint Martin, se trouvait près de Nantes et dont Vertou faisait partie.

      Après avoir travaillé à déraciner les restes de l'idolâtrie, Martin, considérant sa mission comme accomplie, se retira dans cette forêt de Dumen, où il se construisit une petite hutte faite de branches d'arbre entrelacées d'osier, ne vivant que d'herbes, de racines et d'eau. Il se proposait.le terminer ses jours dans cette solitude, où la prière et la contemplation l'absorbaient, quand Dieu lui inspira le désir de s'établir à Vertou pour y travailler de nouveau au salut du prochain. D'abondantes aumônes le mirent à même d'élever une église et un monastère qu'il dédia à saint Jean-Baptiste. Selon le propre de Nantes, Martin ne se borna pas à la construction de cette maison, et l'affluence des moines qui vinrent se ranger sous son obéissance l'obligea de fonder plusieurs autres monastères. Butler lui en attribue deux, l'un pour les hommes, l'autre pour les femmes. Tous deux étaient détruits du temps de cet hagiographe, et il n'en restait que le prieuré de St-Georges de Montaigu, dépendant de l'abbaye de St-Jouin-sur-Marne. Quant à celui de Vertou, longtemps célèbre par la régularité qui s'y observait et qui devint plus tard un simple prieuré dépendant aussi de St-Jouin, Albert le Grand en fixe la fondation à l'an 575 ; mais d'autres la reculent à l'an 595, ou même encore plus tard, par la raison que Grégoire de Tours n'en a pas dit un mot, et que bien certainement il en aurait parlé, ainsi que de saint Martin, si ce dernier eût été de son temps abbé de Vertou, et supérieur, comme on l'assure, de trois cents religieux.

      Saint Martin de Vertou, étant tombé malade dans le cours d'une de ses missions, au monastère de Durin, qu'il avait aussi fondé, y mourut le 24 octobre 601. Indépendamment des notices consacrées à saint Martin de Vertou par Albert le Grand, dom Lobineau, Baillet et Butler, il en existe deux que dom Mabillon a placées au premier siècle des saints de son ordre, l'une dans le corps du volume qui contient les actes des saints, et l'autre dans l'appendice qui le termine. De ces deux légendes, la première, rédigée par un anonyme du IXème siècle, moine de Vertou, est bien écrite. Quant à l'autre (la première dans l'ordre de l'édition), l'auteur, qui vivait dans le Xème siècle, a écrit un sermon plutôt qu'une histoire.  (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 27 - Page 113)




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