Saint Antoine de Padoue, fils d'un officier de l'armée d'Alphonse Ier, roi du Portugal, naquit à Lisbonne en 1195, changea son nom de Ferninand en celui d'Antoine, par dévotion pour le
patriarche des
cénobites, et fit ses études à Coimbre.
Son application et son
esprit pénétrant lui ayant acquis de bonne heure une connsaissance profonde de la
théologie, il se forma bientôt à ce genre d'éloquence nerveuse et persuasive qui, dans la suite, fut si utile à l'
Eglise. Les
reliques des cinq franciscains martyrisés par les infidèles firent sur lui une si vive impression que, dans l'espoir d'obtenir la
couronne du
martyre, il prit l'habit de St-François en 1221, et alla prêcher l'
Evangile aux
Maures d'Afrique.
Forcé par une maladie dangereuse de se rembarquer pour l'Espagne, un coup de vent le jeta en
Sicile, où il vit saint
François, fondateur de son ordre, lequel le tira ensuite de sa solitude, près de
Bologne, pour l'envoyer professer la
théologie à Verceil, à
Bologne, à
, à
Padoue et à
Limoges. Antoine se voua aussi à la
prédication, parcourant les villes, les bourgs et les villages avec un zèle que rien ne pouvait ralentir. Le pape Grégoire IX l'ayant entendu prêcher à Rome, en 1227, fut si touché qu'il le surnomma
l'Arche du Testament et
le saint Dépositaire des livres sacrés. Elevé aux premières dignités de son ordre, Antoine tonna contre les abus, et s'attira la haine de son général par sa rigidité. Il allait
être renfermé pour le reste de ses
jours dans une cellule, lorsqu'il se réfugia près de Grégoire IX, qui l'attacha à sa personne. Antoine se retira d'abord sur le mont
Aventin, et de là à
Padoue, où il mit la dernière main à ses sermons, que nous avons encore, mais non pas tels qu'il les prêcha. Sa coutume était de les diversifier selon les circonstances, et de suivre dans son débit l'impétuosité de son zèle.
Epuisé, quoique jeune encore, par ses fatigues et ses austérités, il se retira dans un lieu solitaire pour se préparer à la mort, et rendit le dernier soupir, le 13
juin 1231, à 36 ans. Dès qu'on sut qu'il avait cessé de vivre, le peuple se mit à crier dans les rues :
Le saint est mort ! Grégoire IX le canonisa en 1232. Une
église magnifique fut bâtie à
Padoue en son honneur, et ses
reliques y furent déposées.
Saint Antoine de Padoue est honoré avec autant de dévotion au Portugal qu'en Italie. Sa vie a été
interpolée en plusieurs endroits, d'après les traditions populaires qui ne sont d'aucune autorité ; aussi n'avons-nous suivi que les
Annales ord. Min. de Wadding, comme plus authentiques. Parmi les nombreux miracles qu'on lui a attribués, il en est un plus fameux que les autres en Italie : c'est la pédication que, dans la ferveur de son zèle, il adressa un
jour aux poissons, qui, disent les
légendaires, l'écoutèrent avec attention. Cet événement a été reproduit par plusieurs peintres fameux. Les sermons de saint Antoine, ainsi que sa
Concorde morale de la Bible, ont été réimprimés à
Venise en 1575, et à
Paris, 1641, in-fol. Le père Antoine Pagi a donné plusieurs autres sermons du même saint, écrits aussi en latin,
Avignon, 1684. Le père Wadding publia à Rome, en 1624, les
Sermons de saint Antoine, avec l'
Exposition mystique des livres divins. V.-L. Azzoguidi les a fait réimprimer avec des notes, à
Bologne, 1757, in-4°.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 2 - Page 76)