Biographie universelle ancienne et moderne Tite,
disciple de
saint Paul, né de parents idolâtres, se convertit à la foi probablement à la parole de
saint Paul, qui le choisit pour son interprète ordinaire et pour le coopérateur de ses travaux.
En l'an 51 de Jésus-Christ, Tite suivit
saint Paul à Jérusalem, et il y assista avec lui au
concile que les apôtres y tinrent sur les observances
légales. En 56,
saint Paul envoya son
disciple d'
Ephèse à Corinthe pour remédier à quelques abus et mettre fin à quelques
divisions entre les fidèles. En parlant de cette mission, dans la seconde
épître aux Corinthiens, l'apôtre dit (chap. 2, 7, 8 et 12) : « Etant arrivé à Troade pour y annoncer l'
Evangile de Jésus-Christ, je n'ai pas eu de repos dans mon
esprit, parce que je n'y ai point trouvé Tite, mon
frère chéri, et je suis parti pour aller en Macédoine.
Y étant arrivé,
Dieu, qui se plaît à consoler les humbles, nous a fait trouver dans l'arrivée de Tite un sujet de consolation d'autant plus grand qu'il m'a rendu compte de vos pieux désirs, de vos larmes et de l'attachement que vous montrez pour moi. J'en ai ressenti une joie bien vive. J'ai prié Tite d'aller vous trouver de nouveau pour achever ce qu'il a commencé parmi vous et pour vous faire participer aux grâces attachées à cette bonne uvre. Vous connaissez Tite : vous a-t-il circonvenu en quelque chose ? vous a-t-il été
à charge ? ne marche-t-il point dans le même
esprit que moi et sur mes traces ? »
Dans son premier voyage à Corinthe, Tite avait été reçu avec les plus vives démonstrations de respect. Les fidèles s'étaient empressés de lui procurer toute sorte de secours : mais, en vrai
disciple du grand apôtre, il n'avait rien reçu, (pas même ce qui pouvait lui être nécessaire dans ses besoins. Ceux qui s'étaient écartés de leurs devoirs y étant rentrés, il alla trouver l'apôtre en Macédoine pour lui rendre compte de sa mission
et solliciter, au nom des Corinthiens, la grâce de l'
incestueux que l'apôtre
avait excommunié. Il fut également heureux dans la seconde mission, qui avait pour but de recueillir à Corinthe les aumônes des fidèles.
Saint Paul, étant sorti de sa première captivité à Rome, alla dans l'
île de Crète pour y prêcher l'
Evangile. Les besoins de l'
Eglise l'appelant ailleurs, il ordonna Tite
évêque de cette île, afin qu'il achevât l'uvre si heureusement commencée, et il lui adressa une
épître où il expose les devoirs du ministère
sacré.
L'apôtre, ne pouvant se passer longtemps d'un coopérateur si utile, envoya deux
disciples pour remplacer Tite en Crète, lui mandant de venir le trouver à Nicopolis en
Epire. Cest ce qui donna occasion à une nouvelle
épître de
saint Paul à son fils chéri. « Je vous ai laissé en Crète, lui dit-il, afin que vous régliez ce qui restait à faire et que vous établissiez des
évêques. des
prêtres, selon les instructions que je vous avais laissées. Lorsque je vous aurai envoyé Artemas ou Tycchique, ayez soin de venir promptement me trouver à Nicopolis. où j'ai résolu de passer l'
hiver. Envoyez en avant Zenas le jurisconsulte et
Apollon, et ayez bien soin que rien ne leur manque en voyageant. » Cette lettre fut écrite en l'an 64.
Tite fut ensuite envoyé par l'apôtre pour prêcher
l'
Evangile en Dalmatie. De la il retourna en Crète. Ayant sagement gouverné
cette
Eglise et répandu la lumière de la foi dans les îles voisines, il mourut dans un âge avancé. On gardait son
corps dans la
cathédrale de Gortyne, qui l'honorait comme son premier
archevêque. Cette ville ayant été détruite par les Sarrasins, en 823, on ne trouva plus des
reliques de
saint Tite que son chef, qui fut porté à
Venise et déposé dans l'
église de St-Marc. Voyez les épitres de
saint Paul,
dom Calmet, t. 8 ;
Illyr. sacra, t. 1, et
Creta sacra, t. 1 ; Lambec., t. 8, pp. 213 et suiv.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 41 - Pages 595-596)
Dictionnaire universel d'histoire et de géographie de Bouillet Saint Tite,
disciple de
saint Paul,
évêque de Crète au Ier siècle, mort vers l'an 105, est fêté le 03
janvier.
Marie-Nicolas Bouillet, Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 20ème édition (1866), p. 1883.