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Saint Jacques de Nisibe

(IVème siècle)
Fêté le 15 juillet par l'Eglise latine, et le 13 janvier et le 31 octobe par l'Eglise grecque
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Biographie universelle ancienne et moderne

      Saint Jacques de Nisibe est un personnage plus célèbre que bien connu : sa vie, telle que nous l'ont transmise les écrivains ecclésiastiques, n'est qu'un tissu de faits incroyables. Les Grecs célèbrent sa mémoire le 13 janvier et le 31 octobre, les Syriens le 18 janvier, les Arméniens le 15 décembre : il est marqué dans nos martyrologes le 15 juillet. Il naquit dans le IIIème siècle, à Antioche de Mygdonie ou Nisibe, ville de Mésopotamie, qui était alors soumise à la domination romaine. Les Arméniens prétendent que sa mère était sœur de saint Grégoire l'Illuminateur, premier patriarche et apôtre de l'Arménie. Son origine se rattacherait alors, de cette façon, à celle de la race royale des Arsacides. On ignore les premiers événements de sa vie : ses historiens nous apprennent seulement qu'épris d'un grand amour pour la vie solitaire, il se retira fort jeune dans les montagnes des Curdes, où, vivant dans les forêts, sans habitation fixe, il ne s'occupait que de pieuses méditations. Une caverne cache au milieu des rochers était sa seule retraite dans l'hiver ; il n'avait pas d'autre nourriture que des herbes, des racines et des fruits sauvages, et un manteau de poils de chèvre formait tout son vêtement. La plus grande partie de sa vie se passa ainsi dans une extrême austérité : on raconte que dans sa solitude, Dieu opéra en sa faveur un grand nombre de miracles, et qu'il se manifesta même à lui plusieurs fois.

      Ce fut un événement de ce genre qui vint l'arracher à son ermitage, et l'élever au siège de Nisibe. Un jour qu'accablé de macérations, il priait dieu d'appesantir encore davantage sur lui ses rigueurs, il eut une vision ; Dieu lui dit : « Ne tourmente pas davantage la chair : marche ; je te donnerai un signe pour opérer des miracles et amener les hommes à la foi. » Jacques se prosterna, et descendit de la montagne, pour aller consulter Marougé, célèbre anachorète, qui habitait dans les mêmes vallées. Il trouva en chemin un torrent rapide qu'il traversa miraculeusement. Ayant rencontré des paysans occupés dans les champs : « Que faites-vous là, mes frères ? leur dit-il. Nous plantons des épines, répondirent-ils en riant. Il en sera effectivement comme vous le dites, répliqua le saint ; » et leur vigne se changea aussitôt en épines. Il arriva bientôt auprès de Marougé, qui lui dit en l'embrassant : « Je te salue aujourd'hui comme mon frère ; je te saluerai demain comme pasteur du peuple de Dieu. » Effectivement, l'évêque de Nisibe mourut alors : les principaux habitants de Nisibe, divisés sur le choix d'un successeur, vinrent trouver Marougé, pour qu'il les éclairât dans leurs décisions. Cet anachorète leur proposa saint Jacques, qu'ils s'empressèrent de conduire à Amid, où il fut sacré par la patriarche d'Antioche. Saint Jacques revint bientôt après à Nisibe, pour gouverner son troupeau : il y opéra encore un grand nombre de miracles plus étonnants les uns que les autres.

      Profitant d'un moment où sa présence était moins nécessaire dans son diocèse, il fit un voyage dans l'Arménie, pour aller visiter sur le mont Ararat les lieux où l'arche s'était arrêtée. Ce voyage fut encore signalé par beaucoup de miracles. A son retour, il passa par la province de Dosb ou Thospites, en Arménie ; il s'y arrêta auprès d'une source dans le voisinage d'une ville appelée Artémita, où il trouva des jeunes filles qui lavaient leurs robes : elles se conduisirent avec tant d'indécence en présence du saint, qu'il leur donna sa malédiction, fit tarir les eaux de la source et blanchir les cheveux des jeunes filles. Informés de ce châtiment, les habitants du pays coururent après saint Jacques pour le prier de révoquer son anathème. Le saint se contenta de faire reparaître la source ; mais les cheveux des jeunes filles restèrent blancs pour rappeler à ce peuple la crainte de Dieu. En passant à Manazgerd, capitale de la principauté des Rheschdouniens, il arrêta la prévarication d'un juge prêt à prononcer un jugement inique. Il serait trop long d'énumérer tous les prodiges qui signalèrent son merveilleux voyage : le bruit s'en répandit de tous les côtés, de sorte que tous les fidèles de son évêché vinrent à sa rencontre, et le ramenèrent en triomphe à Nisibe.

      Vers l'an 318, Manadjihr, prince des Rheschdouniens, général des armées du midi de l'Arménie et des troupes romaines de Cilicie, vint combattre, du côté de la Mmésopotamie, Pacorus, prince de l'Arzanène, qui s'était révolté contre son souverain, Chosroès II, roi d'Arménie. Ce rebelle, soutenu par une armée persane, s'était déclaré indépendant dans sa principauté, et il avait même usurpé le titre de roi. Manadjihr le défit dans plusieurs batailles. Pacorus trouva la mort dans le dernier de ces combats : le vainqueur s'empara de toutes ses possessions, fit massacrer tous ses parents, n'épargnant que son fils Hescha, qu'il envoya au roi d'Arménie. Le prince des Rheschdouniens fit dans cette expédition une grande quantité de prisonniers, parmi lesquels étaient huit diacres de l'église de Nisibe. Saint Jacques réclama leur délivrance ; mais le général arménien, poussé par les habitants du pays, qui étaient idolâtres, ne voulut pas l'écouter. L'évêque résolut alors d'aller trouver le roi d'Arménie, qui était dans la province de Daron, pour obtenir ce qu'il désirait. Manadjihr, irrité, fit jeter les huit diacres dans le lac de Van. Le voyage du saint n'ayant plus d'objet, il revint sur ses pas ; mais avant de rentrer dans Nisibe, il lança un terrible anathème contre Manadjihr, qui mourut peu après rongé des vers.

      En l'an 325, saint Jacques fut un des Pères qui assistèrent au concile de Nicée, et qui y prononcèrent la condamnation d'Arius. L'événement qui contribua plus particulièrement à rendre célèbre, dans l'histoire, le nom de saint Jacques, c'est la délivrance miraculeuse de la ville de Nisibe, qui arriva en l'an 350. Cette ville était assiégée par Sapor II, roi de Perse, qui avait avec lui une nombreuse armée. Après un siège long et meurtrier, la place résistait avec opiniâtreté aux attaques des troupes de ce monarque, quand le fleuve qui l'arrosait se déborda, et renversa une partie de ses murailles. Sa prise paraissait inévitable : les habitants implorèrent auprès de Dieu l'intercession de leur évêque. Ses prières furent si efficaces qu'en peu de jours les murailles furent miraculeusement relevées. Saint Jacques monta lui-même sur les remparts, se montra aux ennemis, repoussant leurs traits par ses paroles ; puis il invoqua contre eux l'assistance de Dieu pour les chasser plus promptement. On vit bientôt l'effet de son intercession ; une quantité innombrable de moucherons et de cousins se jeta sur l'armée persane, mit en fureur leurs chevaux et leurs éléphants, et força enfin Sapor à lever le siège.

      On connaît peu la fin de la vie de saint Jacques de Nisibe : on ignore même l'époque de sa mort ; il paraît cependant qu'elle arriva sous le règne de l'empereur Constance, par conséquent avant l'an 361. Il devait être fort vieux. Ce saint personnage avait composé en syriaque vingt-six discours, qui sont tous perdus ; ils avaient pour objet des points de théologie ou de piété, comme on peut en juger par leurs titres, qui se trouvent dans le catalogue des écrivains ecclésiastiques de Gennade. Il nous en reste dix-huit traduits en arménien. Ils ont été publiés dans cette langue et en latin par le cardinal Antonelli, sous ce titre : Sancti patris nostri Jacobi Nisibeni Sermones, Rome, 1756, vol. in-fol. On trouve à la fin une lettre encyclique en arménien et en latin, attribuée aussi à saint Jacques de Nisibe, et datée de la trente-cinquième année du règne de Sapor, roi de Perse, de la 655ème année des Séleucides (344 et 345 de J.-C.).  (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 20 - Pages 487-489)




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