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Saint Matthieu l'Evangéliste

(?, en Galilée - ?)
Apôtre et martyre (?) - Fêté le 21 septembre - Emblème : la tête d'homme
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Biographie universelle ancienne et moderne

     
Saint Matthieu, apôtre et évangéliste, est regardé par le plus grand nombre comme le Lévi fils d'Alphée, dont les Evangiles font aussi mention, quoiqu'il semble résulter de divers témoignages anciens que c'étaient deux personnages distincts. Saint Matthieu était Galiléen de naissance et publicain de profession, c'est-à-dire fermier des impôts pour les Romains. Il était assis à son bureau, sur le bord du lac de Génézareth, quand Jésus l'appela et lui ordonna de le suivre. Matthieu se leva et le suivit à l'instant. Après sa conversion, il invita le Sauveur et ses disciples à un grand festin, qu'il donna dans sa maison. Il y avait aussi invité des publicains, ce qui irrita les pharisiens, qui reprochèrent aux disciples que leur maître mangeait avec des pêcheurs et des gens de mauvaise vie. Il fut mis au nombre des douze, lors de la formation du collège apostolique. L'Ecriture ne nous apprend pas autre chose sur sa personne. Saint Jérôme ne nous en rapporte rien ; ce qui montre que la vie de cet apôtre, de même que celle de plusieurs de ses compagnons, s'était écoulée dans l'obscurité. Ce Père se borne à dire qu'il avait composé en Judée son Evangile. Après avoir prêché l'Evangile dans la Judée, et converti un grand nombre de Juifs, il alla, selon saint Ambroise, dans la Perse, où il souffrit le martyre. Rufin et Socrate prétendent qu'il se rendit en Ethiopie. Fortunat fixe le lieu de sa mort à Naddaver, ville de cette contrée ; mais d'autres écrivains le font voyager et mourir chez les Parthes ou dans la Nubie. On prétend, en Occident, posséder ses reliques. En 1080, on les montrait encore à Salerne, dans une église qui lui était dédiée. L'Eglise latine célèbre sa fête le 21 septembre.

      C'est une question très controversée de savoir à quelle époque et dans quelle langue, l'araméen ou le grec, saint Matthieu a composé son Evangile. Pour le premier point, saint Irénée dit que cet apôtre écrivit son Evangile dans le temps où saint Pierre et saint Paul s'occupaient de fonder une Eglise à Rome. Storr et certains théologiens allemands regardent l'Evangile de Marc comme le véritable Evangile primitif, et celui de Matthieu comme ayant été rédigé, d'après lui, en syro-chaldéen ; mais la majorité des critiques tiennent le dernier pour le plus ancien, tout en admettant qu'il a subi des interpolations, et que son ordre a été bouleversé. Comme les Pères parlent d'un Evangile selon les Hébreux, dont quelques fragments ont été conservés par eux, des théologiens ont supposé que c'était là le véritable original de saint Matthieu. Mais cet écrit que saint Jérôme nous dit avoir traduit en grec et en latin (De viris illustribus, chap. 2) avait, à en juger par les citations qui en sont faites, tout à fait le caractère d'une œuvre apocryphe. Il était regardé cependant par les Ebionites ou Nazaréens comme l'original de saint Matthieu, opinion que saint Jérôme nous apprend avoir été très répandue de son temps. Toutefois il différait certainement en beaucoup de points de notre Evangile de saint Matthieu. Les Cérinthiens et les Carpocratiens avaient aussi un Evangile qui rappelait celui de saint Matthieu, mais qui ne lui était pas identique. La supposition que l'original de l'Evangile selon saint Matthieu fut écrit en araméen a été combattue par Erasme, Calvin, Lightfoot, Cellerier et Rosenmüller ; mais le plus grand nombre a suivi le témoignage de Papias, qui leur est contraire. Dernièrement un orientaliste anglais, M. W. Cureton, a retrouvé une version syriaque de saint Matthieu, qui paraît être plus ancienne que la Peschito ou orthodoxe, laquelle est visiblement faite sur le texte grec. Quelques théologiens ont cru reconnaître là l'original de l'Evangile de saint Matthieu ; cette version diffère peu du texte grec ; Papias dit que le texte araméen de l'apôtre fut traduit par plusieurs en grec, comme ils purent. C'est sur la version syriaque qu'a été composée la chaldaïque, imprimée d'abord par les soins de Munster, Bâle, 1527, in-fol., puis par Cinq-Arbres, Paris, 1551, in-8°, et ensuite, un grand nombre de fois.

      L'Evangile de saint Matthieu a vingt-huit chapitres. Bon nombre de critiques regardent comme une interpolation l'histoire de l'adoration des mages et du massacre des Innocents, qui ne se retrouvent pas dans les autres Evangiles, et qui font naître Jésus-Christ sous Hérode le Grand, quoique l'ensemble des faits place sa naissance sous Hérode Antipas. Le style de l'Evangile de saint Matthieu ne diffère pas de celui des Evangiles de saint Marc et de saint Jean ; mais il ya une grande différence dans la manière de raconter les faits. L'Evangile de saint Matthieu ne compte pour rien la date des événements. Il ne se fait pas scrupule d'en intervertir l'ordre. Il réunit tous les discours de Jésus-Christ en un corps complet de morale. Il groupe également les paraboles qui ont pour objet l'instruction de ses disciples, celles qui tendent à justifier sa conduite contre les accusations des scribes, et même les miracles. Il s'attache à mettre les principales actions du Sauveur dans tout leur jour ; et c'est pour cela que les Pères ont cru que saint Matthieu avait été désigné par l'animal qui avait comme la figure d'un homme. La généalogie de Jésus-Christ, qu'il a mise à la tête de son Evangile, n'est pas la même que celle du chapitre 3 de saint Luc. Voyez sur cette discordance Millius, Louis de Dieu, Vossius, Luc de Bruges et la Synopsis criticorum. Quant aux autres difficultés qui peuvent s'élever à l'occasion de cet Evangile, voyez Tillemont, Histoire ecclésiastique, etc., t. 1er ; Richard Simon, Histoire critique du texte du Nouveau Testament ; Lardner, The Credibility of the Gospel History, 2ème partie ; W.-M. Leb. de Wette, Lehrbuch der historisch-kritischen Einleitung in die Kanonischen Bücher des Neuen Testaments, 4ème édition, Berlin, 1842 ; D.-F. Strauss, Vie de Jésus, traduit par Littré, 2ème édition ; Cellerier, Essai d'une introduction critique au Nouveau Testament (Genève, 1823, in-8°) ; Michaelis, Introduction au Nouveau Testament, traduit en français par Chenevière, Genève, 1832, 4 vol. in-8°. On devra aussi consulter les Commentaires d'Elsner, de Paulus, de Kuinœl, de Fritzsche, l'Origine du premier Evangile canonique par Sieffert, et l'Histoire critique des Evangiles synoptiques, par Bruno Bauer, tous deux écrits en allemand.  (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 27 - Pages 284-285)



Dictionnaire universel d'histoire et de géographie de Bouillet

       Marie-Nicolas Bouillet, Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 20ème édition (1866), p. .




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