Saint Brendan, dit l'
ancien,
disciple de saint Finian, naquit en Irlande, vers la fin du Vème siècle. Il vécut quelque temps sous la conduite de saint Gildas, dans le Pays de galles, et passa ensuite plusieurs années dans la célèbre
abbaye de Llan-Carvan, fonda le
monastère d'Allech en Angleterre, et bâtit une
église dans les îles Shetland. De retour en Irlande, son nom y devint célèbre par la fondation de diverses
monastères et de plusieurs écoles, qui contribuèrent beaucoup à la civilisation de la Grande-Bretagne. Il professa lui-même à Ros-Carbre. Il composa une règle monastique, qui a longtemps été célèbre parmi les Irlandais, et mourut le 16 mai 578, dans le
couvent qu'il avait fait bâtir pour sa sur Briga, dans la Connacie.
Il y avait dans les îles
Orcades plusieurs
églises et plusieurs
monastères sous l'invocation de
saint Brendan. On conserve dans la bibliothèque Cottonienne, à Londres, une vie manuscrite de ce saint ; mais elle est remplie de relations de miracles, qui ne sont rien moins qu'authentiques. (Voyez les
Britannicar,
Ecclesiar,
Antiquates de Jacques Usher et l'
Histoire naturelle et civile de Kerry, par Smith).
Parmi les événements de la vie de
saint Brendan, tels qu'ils sont rapportés par les
légendes (V. les Bollandistes, tome 3, de mai), on doit remarquer son voyage à une île de l'océan, en compagnie de plusieurs saints personnages. Un printemps perpétuel régnait, disait-on, dans cette île ; elle était habitée par des
anges. Nos pieux navigateurs passèrent sept ans en mer, sans pouvoir trouver la terre qu'ils cherchaient, et revinrent dans leur patrie après avoir visité les
Orcades et les autres îles situées au nord de la Grande-bretagne. La relation de ce voyage rendit l'île de
saint Brendan très fameuse dans le
moyen-âge ; on la plaça sur toutes les cartes au sud de l'île Antilia, à l'ouest des îles du cap
Vert. Il serait très difficile de reconnaître ce qu'il peut y avoir de vrai dans ces traditions obscures. Des recherches étendues sur ce sujet n'aboutiraient qu'à satisfaire une vaine curiosité, sans apprendre rien d'intéressant. D'après la particularité relative au climat, on peut croire qu'une description tronquée de l'île de Madère, des
Açores ou des Canaries, donna naissance à la
fable de l''île de
saint Brendan. D'anciennes cartes nomment les Canaries
Iles Fortunées, ou
de saint Brendan. Au reste, les voyages de ce
religieux, extraits probablement de sa vie, se trouvent dans un recueil qui contient ainsi ceux de Marc Paul, de
Mandeville, d'Ulric de Frioul, et de Jean Schildberger. Ce recueil manuscrit est dans la bibliothèque de Nüremberg.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 5 - Page 471)