Saint Alban, premier
martyr de la
religion chrétienne
dans la Grande-Bretagne, était né, dit-on, à
Vérulam,
comté de Hertford, dans le IIIème siècle. Il est probable
qu'il était d'une famille païenne de quelque distinction. S'étant
converti à la
religion chrétienne, il alla à Rome, suivant
l'usage de la
jeunesse bretonne d'alors, et servit sept ans dans les armées
de l'empereur Dioclétien. Il fut décapité en l'an 303, par
ordre du gouverneur de Rome, on ne sait pour quel motif.
Le
vénérable Bède et d'autres martyrologues
rapportent les miracles qu'il opéra, même de son vivant. Ils disent
que, lorsqu'il allait au supplice, il se trouva sur sa route un ruisseau qui s'ouvrit
de lui-même pour le laisser passer, avec mille autres personnes ; et, comme
il se sentit pressé d'une soif brûlante, une source jaillit de terre
pour venir l'
abreuver. Des miracles si évidents ne firent aucune impression
sur ceux qui le conduisaient à la mort ; mais le bourreau, au moment où
il lui tranchait la tête, sentit ses yeux s'échapper de leur orbite,
et devint tout-à-fait aveugle. Milton, en rapportant ces miracles dans
son
Histoire d'Angleterre, en parle avec
mépris, et dit que
saint Alban souffrit après sa mort un
martyre
plus cruel que le premier, par les
fables ridicules dont une crédule superstition
a déshonoré sa mémoire.