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Saint Gervais et saint Protais

(Epoque inconnue)
Fêtés le 19 juin par l'Eglise latine et le 14 octobre par l'Eglise grecque
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      Saint Protais, frère de saint Gervais, suivant les actes de saint Vital, était fils de ce dernier et de sainte Valérie, morts martyrs vers l'an 62, l'un à Ravenne, l'autre à Milan. Une épître aux évêques d'Italie, attribuée à saint Ambroise, donne sur la vie et le martyre de saint Gervais et saint Protais, dans un style barbare, des particularités qui ne conviennent ni à l'esprit, ni au caractère de ce prélat, et qui ont fait rejeter cette lettre comme apocryphe par les bénédictins éditeurs de ses œuvres. L'épître de ce père à Marcelline, sa sœur, est le seul acte authentique où l'on puise quelques détails sur les circonstances, non de la vie et de la mort, mais de l'exhumation du corps de ces saints. D'après le motif qu'Ennodius avait placé sous Néron le martyre de saint Nazaire, et vu le petit nombre de victimes de la foi que l'Eglise de Milan pouvait compter, on a cru devoir mettre saint Gervais et saint Protais au rang des plus anciens martyrs de Milan. Le Ménologe des Grecs et les bollandistes ont suivi le même sentiment. (Voyez aussi Jean-Antoine Sassi, Dissert. apologet., Bologne, 1799.) Ce qui est certain, c'est qu'on avait perdu la mémoire de ces martyrs comme celle de leurs noms, quand on découvrit leurs corps au IVème siècle. C'était à l'époque où l'impératrice Justine, mère de Valentinien, persécutait, à la suscitation des ariens, la foi catholique, et Ambroise qui la défendait. Une nouvelle église avait été édifiée par les soins du prélat ; mais il désirait trouver des reliques de martyrs pour la consacrer selon l'usage. Une vision, rapportée par Paulin, son secrétaire et l'auteur de sa vie, lui révéla, suivant saint Augustin, en quel lieu étaient les reliques de saint Gervais et saint Protais. Un vif pressentiment porta soudain l'évêque à faire fouiller la terre devant les tombeaux de saint Félix et saint Nabor. On trouva, en effet, dans cet endroit deux squelettes, très grands et entiers, dont les os étaient dans leur situation naturelle, sauf la tête séparée du corps, avec des marques de sang, qui annonçaient des martyrs décapités ; on ne dit pas si leurs noms étaient inscrits sur leur tombe. Les corps furent transportés, le jour même, à la basilique de fauste, aujourd'hui St-Vital, et le lendemain, au milieu d'un grand concours de peuple, à la basilique ambroisienne. C'est durant cette translation, comme l'atteste saint Ambroise et comme le témoignent Paulin et saint Augustin, qu'arriva le miracle célèbre d'un aveugle connu à Milan sous le nom de Sévère, qui, ayant touché le brancard où étaient portés les reliques, recouvra la vue et resta depuis attaché au service de la basilique comme une preuve vivante de cet événement. Saint Ambroise, à ce sujet, adressa au peuple, en l'honneur des martyrs, un discours sur la foi catholique, qu'il a inséré dans la lettre à sa sœur. Les ariens furent confondus malgré leurs railleries, et les violences exercées à leur instigation contre l'évêque de Milan et les chrétiens fidèles s'arrêtèrent.

      La fête des deux saints est célébrée, dans l'Eglise latine, le 19 juin, jour où leur translation eut lieu, en 386, selon Tillemont ; mais l'Eglise grecque les honore au 14 octobre, époque où elle présume qu'ils furent décapités. Parmi les églises anciennes établies sous leur invocation, celle de Rome, élevée dès le Vème siècle, fut due au legs d'une dame romaine. Celle de Paris, sous les mêmes noms, existait dès le temps de saint Germain, vers 550.

      Ce fut onze cents ans après, lors de la renaissance de l'art, que fut retracée, d'après la tradition, l'histoire de saint Gervais et de saint Protais, dans les six tableaux qui décoraient la nef de cette église. Le premier, de Lesueur, nous montre les deux saints suivant la lettre attribuée à saint Ambroise, conduits, par l'ordre d'Astasius, devant la statue de Jupiter pour sacrifier aux idoles (Voyez Lesueur). Le deuxième, du beau-frère de Lesueur, d'après l'esquisse de ce dernier, représente, selon le même épître, saint Germain expirant sous les coups de fouets plombés, quoique les deux frères eussent été décapités. – Le troisième tableau, la Décollation de saint Protais, est de Sébastien Bourdon. Ce peintre devait être chargé de l'exécution des six tableaux ; mais la manière libre dont il parla des miracles de saint Gervais et saint Protais fit révoquer cette commission. Voyez son article et les Considérations sur la vie et les ouvrages de Bourdon (par Xavier Adger), Paris, 1818, in-8°. – Les trois autres tableaux : l'Apparition des Saints à Ambroise, l'Invention des reliques et leur Translation, sont de Philippe Champagne. Des six tableaux dont les copies, en tapisseries, sont restées à la même église, la notice du musée en désigne quatre au Louvre, deux de Champagne et deux de Bourdon et de Lesueur, tous différant pour la vérité, la couleur ou l'expression.  (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 34 - Pages 412-413)




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