Biographie universelle ancienne et moderne Saint Martin, abbé de Dume et
archevêque de Brague, d'où lui sont venues les dénominations de
Dumensis et Bracarensis, était originaire de
Pannonie ou de Hongrie, et naquit au commencement du VIème siècle. Sa piété lui fit entreprendre, très jeune encore, un
pèlerinage aux lieux saints ; et le même motif le conduisit
de la
Palestine jusque dans la Galice, où les
Suèves, nourris dans les erreurs de l'
arianisme, avaient étendu leur domination. Martin réussit
à ramener à la foi
catholique leur roi Théodomire, et cet exemple entraîna rapidement la conversion de toute la nation. Le succès qu'il obtint, la vénération dont il se voyait l'objet, le déterminerent à se
fixer dans le pays ; il y fonda plusieurs
monastères, entre autres celui de Dume, dans le voisinage de Brague. Elevé à l'
évêché de cette dernière ville, il présida le deuxième
concile qui y fut convoqué en 572, jouit d'une constante faveur à la cour des souverains de la Galice, et s'occupa de la
composition de différents ouvrages.
Baronius fixe sa mort à l'année 573, mais une opinion plus généralement adoptée reporte cette date à l'an 580, le 20 mars,
jour où l'
Eglise célèbre sa fête.
Indépendamment d'un volume d'
Epîtres latines, dont parle Isidore de Séville, Martin écrivit :
1° Formula honestæ vitæ, sive de differentiis, quatuor virtutum cardinalium,
Bâle, 1543, in-8° ; publié par les soins de Gilb. Cousin. Ce traité, entrepris à la prière de Myron, roi de Galice, qu'ailleurs on appelle Ariamire, a été reproduit en 1575 dans la
Bibliothèque des Pères, et se retrouve dans les éditions suivantes de cette vaste collection, où il est suivi d'un opuscule sur les
Murs, sorti de la même main, faussement attribué à Sénèque dans le
XVème siècle, et imprimé comme tel à Leipsick, d'abord en 1499, puis en 1502, in-4°. Leger Duchène le reproduisit à
Lyon, 1556, in-4°, avec un autre traité,
De paupertate, du même auteur, attribué pareillement à Sénèque (Voyez Freytag,
Adparat. litt., p. 1360).
2° Collectio canonum orientalium ex græcis synodis. Ce fut à la prière de Ninigesius,
évêque de Lugo, que Martin traduisit en latin ces canons des premiers
conciles, dont on n'avait alors dans l'Occident qu'une version fautive et presque barbare ; la sienne comprend quatre-vingt-quatre canons, divisés en deux parties, l'une concernant les devoirs des clercs, l'autre ceux des
laïques. Cette compilation a été insérée dans l'
Appendice de la Bibliothèque canonique de Justel, 1661.
3° Les
Sentences des SS. Pères de l'Egypte, traduites du grec en latin, et comprises dans l'
Appendice à la vie des Pères, par Rosweide,
Anvers, 1615, 1628. On trouvera de plus amples détails dans Dupin,
Bibliothèque des auteurs ecclésiastiques ; dans
Mabillon (
Sæc. I. Bened.) ; dans
dom Ceillier, et surtout dans la
Notitia Concil., Hispaniæ du
cardinal d'Aguirre, p. 92.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 27 - Pages 116-117)