Dictionnaire M. Bescherelle
Substantif féminin [Du radical idole]
Culte rendu à une image représentant une divinité et, par extension, le culte rendu à tout simulacre, à tout objet sensible, naturel ou factice, dans, lequel l'imagination place quelque
faux dieu. On croit que l'Egypte et la
Phénicie ont été le berceau de l'
idolâtrie.
Nation adonnée à l'
idolâtrie. Ce peuple croupit depuis des siècles dans l'
idolâtrie.
Les premiers objets de ce culte furent les astres, dont bientôt l'imagination et l'
ignorance firent des êtres réels et animés. L'
idolâtrie s'étendit ensuite aux plantes, aux hommes et aux moindres objets dont l'ensemble offrait quelque chose de surnaturel. Elle fut la seule
religion des peuples, les Juife exceptés, jusqu'à l'apparition du christianisme.
Idolâtrie absurde.
Idolâtrie coupable, abominable. Etre adonné â l'
idolâtrie.
Nous regardons l'
idolâtrie comme la
religion des peuples grossiers et la
religion qui a pour objet un être spirituel, comme celle des peuples éclairés. (
Montesquieu)
Dieu a permis à un homme de renvoyer sa femme pour cause d'adultère, mais non pas pour cause d'
idolâtrie. (
Saint Chrysostome)
Si les philosophes anciens adoraient les vertus, ce n'était après tout qu'une belle
idolâtrie. (Chateaubriand)
Idolâtre :
Système
religieux fondé sur l'adoration des images. L'origine de l'
idolâtrie se perd dans la nuit des temps.
Idolâtre : Figuré
Amour excessif qu'on a pour une personne on pour une chose.
Cette mère pousse l'
amour qu'elle a pour ses
enfants jusqu'à l'
idolâtrie. Aimer les
fleurs jusqu'à l'
idolâtrie, en être passionné, etc.
Idolâtre : Iconologie
On la représente aveugle, un encensoir à la main, et prosternée devant une statue d'or ou d'
argent. Les peintres l'ont encore désignée par les Israélites dansant aux pieds du veau d'or.
M. Bescherelle, aîné, Dictionnaire national ou Dictionnaire universel de la langue française - Volume II (G-Z) (1856), p. 192.