Dictionnaire M. Bescherelle
Substantif féminin [Du grec de nouveau et naître] Didactique
Régénération, renaissance ; action par laquelle les principes
des végétaux et des
animaux, décomposés par l'analyse
chimique, reproduisent, selon quelques chimistes, un
corps semblable à
celui dont ils ont été retirés, ou du moins la forme de ces
corps.
Palingénésie :
La
palingénésie du
phénix est une
allégorie. L'établissement
du christianisme fut une sorte de
palingénésie morale. Les arts
et les sciences ont leurs
palingénésies. Les métamorphoses
des
animaux pourraient également recevoir ce nom. Enfin, le monde entier,
par sa mutabilité, ses transformations diverses, est, pour ainsi dire,
une
palingénésie continuelle.
Palingénésie : Philosophie
Système de philosophie de l'
histoire, d'après lequel les mêmes
formes sociales, les mêmes luttes, les mêmes révolutions se
reproduisent sans cesse dand un ordre donné. M. Ballanche est l'auteur d'un système de
palingénésie sociale.
Les
stoïciens admettaient une
palingénésie universelle, et les
Gaulois croyaient qu'après un certain nombre de révolutions, l'univers serait dissous par l'
eau et par le
feu, et qu'il renaîtrait de ses cendres ; ils prétendaient qu'ainsi rien ne se détruisait, opinion adoptée par la science moderne pour le monde physique aussi bien que pour le monde intellectuel.
Palingénésie : Physique
Artifice d'optique à l'aide duquel on fait paraître l'image d'un objet, d'une
fleur, dans un lieu où il n'y a en réalité aucun
corps. Le Père Kircher appelait
palingénésie l'art de faire renaître une
fleur de ses cendres ; et à l'aide de l'artifice connu maintenant sous ce nom, il avait fait croire à quelques personnes qu'il possédait ce pouvoir merveilleux. (Charles Nodier)
Le dictionnaire de
Trévoux, et même une encyclopédie moderne,
expliquent très sérieusement par la
palingénésie
l'apparition des ombres des morts dans les cimetières, apparition que les auteurs de ces ouvrages regardent comment comme un fait constaté. (
Idem)
Palingénésie :
Ce mot a été employé pour signifier quelquefois la
résurrection,
quelquefois la régénération par le
baptême.
M. Bescherelle, aîné, Dictionnaire national ou Dictionnaire universel de la langue française - Volume II (G-Z) (1856), p. 747.