Pierre Commelin Ménélas,
frère d'
Agamemnon, et mari
d'
Hélène, régnait à Sparte où il avait succédé
à Tyndare, son beau-père. Déshonoré par le Troyen
Pâris, et outré de la fuite d'
Hélène, il en instruisit
tous les princes de la Grèce, qui s'étaient engagés par les
serments les plus solennels à prêter leur secours à l'
époux
d'
Hélène, si on venait lui enlever son
épouse. Ce fut donc
à son instigation que les Grecs prirent les armes et firent le siège
de
Troie.
Déjà ce siège durait depuis longtemps : un
jour, Grecs
et Troyens étant en présence,
Pâris et
Ménélas
proposent de se
battre en combat singulier et de vider eux seuls la querelle.
Les deux adversaires entrent en lice :
Ménélas a l'avantage,
mais
Vénus,
voyant son favori près de succomber, le dérobe
aux coups de son
ennemi, et l'emporte dans la ville, c'est-à-dire que
Pâris
prend la fuite. En vain
Ménélas crie à la perfidie, de loin
un Troyen lui tire une
flèche dont il est blessé légèrement,
et les hostilités recommencent.
Après la prise de
Troie,
Ménélas, réconcilié
avec
Hélène, ne rentra dans Sparte qu'au bout de huit ans. Il fut,
dit-on, retenu sur la côte d'Égypte par les
dieux auxquels il n'avait
pas offert les
hécatombes qu'il leur devait.
On lui reproche d'avoir extorqué d'
Agamemnon le sacrifice d'
Iphigénie,
d'avoir servi la jalousie d'
Hermione, sa fille, en voulant faire périr
Andromaque et
Pyrrhus, et de n'avoir pas énergiquement secouru son neveu
Oreste.
Pierre Commelin, Mythologie grecque et romaine, pp. 360-361.