LIVRE VII
PLATON LES MYSTÈRES D'ÉLEUSIS
I LA JEUNESSE DE PLATON ET LA MORT DE SOCRATE
Il naquit dans Athènes, dans la ville du Beau et de l'Humanité. Point de bornes à ses jeunes regards. L'Attique ouverte à tous les vents, s'avance comme la proue d'un navire dans la mer Egée et commande en reine au cycle des îles, blanches sirènes assises sur le bleu foncé des flots. Il grandit au pied de l'Acropole, sous la garde de Pallas Athénée, dans cette large plaine encadrée de montagnes violettes et enveloppée d'un azur lumineux, entre le Pentélique aux flancs de marbre, l'Hymette couronné de pins odorants où bourdonnent les abeilles, et la tranquille baie d'Eléusis.
D'autant plus sombre et plus troublé fut l'
horizon
politique, autour de l'enfance et de la
jeunesse de Platon. Elles tombèrent
dans cette implacable guerre du
Péloponnèse, lutte fratricide de
Sparte et d'Athènes, qui prépara la
dissolution de la Grèce.
Ils avaient fui, les grands
jours des guerres médiques ; ils s'étaient
couchés, les soleils de Marathon et de Salamine. L'année de la naissance
de Platon (429 av. J.-C.) est celle de la mort de Périclès, le plus
grand homme d'Etat de la Grèce, aussi intègre qu'Aristide, aussi
habile que Thémistocle, le plus parfait représentant de la civilisation
hellénique, le charmeur de cette
démocratie turbulente,
patriote
ardent, mais qui sut conserver le calme d'un demi-dieu, au milieu des tempêtes
populaires. La mère de Platon dut raconter à son fils une scène
à laquelle elle avait certainement assisté, deux ans avant la naissance
du futur philosophe. Les Spartiates avaient envahi l'
Attique ; Athènes,
déjà menacée dans son existence nationale, avait lutté
pendant tout un
hiver, et Périclès fut l'
âme de la défense.
Dans cette sombre année, une cérémonie imposante eut lieu
au Céramique. Les cercueils des guerriers morts pour la patrie furent placés
sur des chars funèbres, et le peuple fut convoqué devant le tombeau
monumental destiné à les réunir. Ce mausolée semblait
le
symbole magnifique et sinistre de la tombe que la Grèce se creusait
à elle-même par sa lutte criminelle. C'est alors que Périclès
prononça le plus beau discours que nous ait conservé l'antiquité.
Thucydide l'a transcrit sur ses tables d'
airain, et cette parole y brille, comme
un
bouclier au fronton d'un temple : « La tombe des héros est l'univers
entier et non sur des colonnes chargées de fastueuses inscriptions. »
N'est-ce pas la conscience de la Grèce et de son immortalité qui
respire dans ce mot ?
Mais Périclès mort, que restait-il de l'ancienne
Grèce qui vivait dans ses hommes d'action ? A l'intérieur d'Athènes,
les
discordes d'une
démagogie aux abois ; au dehors, l'
invasion lacédémonienne
toujours aux portes, la guerre sur terre et sur mer, et l'or du roi de Perse circulant
comme un poison corrupteur dans les mains des tribuns et des magistrats. Alcibiade
avait remplacé Périclès dans la faveur publique. Ce type
de la
jeunesse dorée d'Athènes était devenu l'homme du
jour.
Politique aventureux, intrigant plein de séduction, il mena en riant sa
patrie à sa perte. Platon l'avait bien observé ; car il fit plus
tard en maître la psychologie de ce caractère. Il compare le désir
furieux du pouvoir qui occupe l'
âme d'Alcibiade à un grand frelon
ailé « autour de qui les passions couronnées de
fleurs, parfumées
d'essences, enivrées de vin et de tous le plaisirs effrénés
qui marchent à leur suite, viennent bourdonner, le nourrissant, l'élevant,
l'armant enfin de l'aiguillon de l'ambition. Alors, ce tyran de l'
âme, escorté
de la démence, s'agite avec fureur ; s'il trouve autour de lui des pensées
et des sentiments honnêtes qui pourraient encore rougir, il les tue et les
chasse, jusqu'à ce qu'il ait purgé l'
âme de toute tempérance
et l'ait remplie de la fureur qu'il
amène.
Le
ciel d'Athènes eut donc d'assez sombres
couleurs
pendant la
jeunesse de Platon. A vingt-cinq ans, il assista à la prise
d'Athènes par les Spartiates, après la désastreuse bataille
navale d'Aigos Potamos. Puis il vit l'entrée de Lysandre dans sa ville
natale ; elle signifiait la fin de l'indépendance athénienne. Il vit les longs murs construits par Thémistocle, démolis aux sons d'une musique de fête, et l'
ennemi triomphant danser littéralement sur les ruines de la patrie. Puis vinrent les trente tyrans et leurs proscriptions.
Ces spectacles attristèrent l'
âme juvénile de Platon, mais il ne purent la troubler. Cette
âme était aussi douce, aussi limpide, aussi ouverte que la voûte du
ciel au-dessus de l'Acropole. Platon était un jeune homme de haute stature, aux large épaules, grave, recueilli, presque toujours silencieux ; mais lorsqu'il ouvrait la bouche, une sensibilité exquise, une douceur charmante émanait de ses paroles. En lui rien de saillant, d'excessif. Ses aptitudes variées se dissimulaient comme fondues dans l'
harmonie supérieure de son être. Une grâce ailée, une modestie naturelle cachait le sérieux de son
esprit ; une tendresse presque féminine servait de voile à la fermeté de son caractère. En lui la vertu se revêtait d'un sourire et le plaisir d'une
chasteté ingénue. Mais ce qui faisait la marque dominante, extraordinaire, unique de cette
âme, c'est qu'en naissant elle semblait avoir conclu un pacte mystérieux avec l'Eternité. Oui, les choses éternelles semblaient seules vivantes au fond de ses grands yeux ; les autres y passaient comme de vaines apparences dans un miroir profond. Derrière les formes visibles, changeantes, imparfaites du monde et des êtres, lui apparaissaient les formes invisibles, parfaites, à jamais rayonnantes de ces mêmes êtres, que voit l'
esprit et qui sont leurs modèles éternels. Et voilà pourquoi le jeune Platon, sans avoir formulé sa doctrine, ne sachant même pas qu'il serait philosophe un
jour, avait déjà conscience de la réalité divine de l'
Idéal et de son
omniprésence. Voilà pourquoi en
voyant ondoyer les femmes, les chars funèbres, les armées, les fêtes et les deuils, son regard semblait voir autre chose et dire : « Pourquoi pleurent-ils et pourquoi poussent-ils des cris de joie ? Ils croient être et ne sont pas. Pourquoi ne puis-je m'attacher à ce qui naît et à ce qui meurt ? Pourquoi ne puis-je aimer que l'Invisible qui ne naît et ne meurt jamais, mais qui est toujours ? »
L'
Amour et l'
harmonie, voilà le fond de l'
âme de Platon, mais quelle
Harmonie et quel
Amour ? L'
Amour de la Beauté éternelle et l'
Harmonie qui embrasse l'univers. Plus une
âme est grande et profonde, et plus elle met de temps à se connaître elle-même.
Son premier enthousiasme se jeta sur les arts. Il était de belle naissance, puisque son père prétendait descendre du roi Codrus et sa mère de Solon. Sa
jeunesse fut donc celle d'un Athénien riche, entourée de tous les luxes et de toutes les séductions d'une époque de décadence. Il s'y adonna sans excès comme sans pruderie, vivant de la vie de ses pareils, jouissant noblement d'un bel héritage, entouré et fêté par de nombreux amis. Il nous a trop bien décrit la passion d'
amour en toutes ses phases, dans son
Phèdre, pour ne pas en avoir éprouvé les transports et les cruelles désillusions. Un seul vers nous reste de lui, aussi passionné qu'un vers de Sapho, aussi fourmillant de lumière qu'une nuit étoilée sur la mer des Cyclades : « Je voudrais être le
ciel, afin d'être tout yeux pour te regarder. » Cherchant le Beau suprême à travers tous les modes et toutes les formes de la beauté, il cultiva tour à tour la peinture, la musique et la
poésie. Celle-ci semblait devoir répondre à tous ses besoins. Elle finit par
fixer ses désirs. Platon avait une merveilleuse facilité pour tous les genres. Il sentait avec une égale intensité la
poésie amoureuse et dithyrambique, l'épopée, la tragédie, la comédie même avec son
sel attique le plus fin. Que lui manquait-il pour devenir un autre Sophocle et relever de sa décadence
imminente le théâtre d'Athènes ? Cette ambition le tenta ; ses amis l'y encourageaient. A vingt-sept ans, il avait
composé plusieurs tragédies et allait en présenter une au concours.
Ce fut à cette époque que Platon rencontra
Socrate qui discutait avec des jeunes gens dans les
jardins de l'Académie.
Il parlait sur le Juste et sur l'Injuste, sur le Beau, le Bon et le Vrai. Le poète
s'approcha du philosophe, l'écouta, revint le lendemain et les
jours suivants.
Au bout de quelques semaines, une révolution complète s'était
faite dans son
esprit. L'heureux jeune homme, le poète plein d'illusions
ne se reconnaissait plus. Le cours de ses pensées, le but de sa vie avait
changé. Un autre Platon venait de naître en lui, sous la parole de
celui qui s'appelait lui-même « un accoucheur d'
âmes. »
Que s'était-il donc passé ? Par quel sortilège ce raisonneur
à face de satyre avait-il arraché au luxe, aux voluptés,
à la
poésie le beau, le génial Platon, pour le convertir
au grand renoncement de la sagesse ?
Un homme bien simple mais un grand original que ce bon
Socrate.
Fils d'un statuaire, il sculpta les trois
Grâces pendant son adolescence
; puis il jeta le ciseau, disant qu'il aimait mieux sculpter son
âme que
le marbre. A partir de ce moment, il consacra sa vie à la recherche de
la sagesse. On le voyait dans les gymnases, sur la place publique, au théâtre,
causer avec les jeunes gens, les artistes, les philosophes et demander à
chacun la raison de ce qu'il affirmait. Depuis quelques années, les sophistes
s'étaient abattus comme une nuée de sauterelles sur la ville d'Athènes.
Le sophiste est la contrefaçon et la négation vivante du philosophe,
comme le
démagogue est la contrefaçon de l'homme d'Etat, l'hypocrite
la contrefaçon du
prêtre, le magicien noir la contrefaçon
infernale de l'
initié véritable. Le type grec du sophiste est plus
subtil, plus raisonneur, plus
corrosif que les autres ; mais le genre appartient
à toutes les civilisations décadentes. Les sophistes y pullulent,
aussi fatalement que les vers dans un
corps en
décomposition. Qu'ils s'appellent
athées, nihilistes ou pessimistes, les sophistes de tous les temps se ressemblent.
Toujours ils nient
Dieu et l'
Ame, c'est à dire la Vérité
et la Vie suprêmes. Ceux du temps de
Socrate, les
Gorgias, les Prodicus
et les Protagoras disaient qu'il n'y a pas de différence entre la vérité
et l'erreur. Ils se faisaient fort de prouver n'importe quelle idée et
son contraire, affirmant qu'il n'y a d'autre justice que la
force, d'autre vérité
que l'opinion du sujet. Avec cela, contents d'eux-mêmes, viveurs, se faisant
payer très cher leurs leçons, ils poussaient les jeunes gens à
la débauche, à l'intrigue et à la
tyrannie.
Socrate s'approchait des sophistes avec sa douceur insinuante, sa fine bonhomie, comme un
ignorant qui veut s'instruire.
Son il brillait d'
esprit et de bienveillance. Puis, de question en question, il les forçait à dire le contraire de ce qu'ils avaient prétendu d'abord et à avouer implicitement qu'ils ne savaient même pas ce dont ils parlaient.
Socrate démontrait ensuite que les sophistes ne connaissaient la cause et le principe de rien, eux qui prétendaient posséder la science universelle. Après les avoir ainsi réduits au silence, il ne triomphait pas de sa victoire, il remerciait ses adversaires en souriant de l'avoir instruit par leurs réponses, ajoutant que savoir qu'on ne sait rien est le commencement de la vraie sagesse. Que croyait, qu'affirmait
Socrate lui-même ? Il ne niait pas les
Dieux ; il leur rendait le même culte que ses concitoyens, mais il disait que leur nature était impénétrable et avouait ne rien comprendre à la physique et à la métaphysique qu'on professait dans les écoles. L'important, disait-il, c'est de croire au Juste et au Vrai et de l'appliquer dans sa vie. Ses arguments prenaient une grande
force dans sa bouche, car lui-même en fournissait l'exemple : citoyen irréprochable, soldat intrépide,
juge intègre, ami fidèle et désintéressé, maître absolu de toutes ses passions.
Ainsi la tactique de l'éducation morale change selon les temps et les milieux. Pythagore, devant ses
disciples initiés, faisait tomber la morale des
hauteurs de la cosmogonie. Dans Athènes, sur la place publique, entre les
Cléon et les
Gorgias,
Socrate parlait du sentiment inné du Juste et du Vrai pour reconstruire le monde et l'état social ébranlé. Et tous deux, l'un dans l'ordre descendant des principes, l'autre dans l'ordre ascendant, affirmaient la même vérité. Pythagore représente les principes et la méthode de la plus haute
initiation ;
Socrate annonce l'ère de la science ouverte. Pour ne pas sortir de son rôle de vulgarisateur, il refusa de se faire
initier aux mystères d'
Eleusis. Mais il n'en avait pas moins le sens et la foi de la vérité totale et suprême qu'enseignaient les grands Mystères. Lorsqu'il en parlait, le bon, le spirituel
Socrate changeait de face, comme un Faune inspiré dont s'empare un
dieu.
Son il s'allumait, un rayon passait sur son crâne chauve, et de sa bouche tombait une de ces sentences simples et lumineuses qui éclairent le fond des choses.
Pourquoi Platon fut-il irrésistiblement charmé
et subjugué par cet homme ? Il comprit en le
voyant la supériorité
du Bien sur le Beau. Car le Beau ne réalise le Vrai que dans le mirage
de l'Art, tandis que le Bien l'accomplit au fond des
âmes. Rare et puissante
fascination, car les sens n'y sont pour rien. La
vue d'un juste véritable
fit pâlir dans l'
âme de Platon les splendeurs éblouissantes
de l'art visible, pour y substituer, un rêve plus divin.
Cet homme lui montra l'infériorité de la beauté
et de la gloire, telles qu'il les avait conçues jusqu'alors, devant la
beauté et la gloire de l'
âme en action qui attire pour toujours d'autres
âmes à sa vérité, tandis que les pompes de l'Art ne
réussissent qu'à faire miroiter un instant une vérité
trompeuse sous un voile décevant. Cette Beauté rayonnante, éternelle,
qui est « la Splendeur du Vrai », tua la beauté changeante
et trompeuse dans l'
âme de Platon. Voilà pourquoi Platon, oubliant
et quittant tout ce qu'il avait aimé jusqu'alors, se donna à
Socrate,
dans la
fleur de sa
jeunesse, avec toute la
poésie de son
âme. Grande
victoire de la Vérité sur la Beauté, et qui eut d'incalculables
conséquences pour l'
histoire de l'
esprit humain.
Cependant, les amis de Platon s'attendaient à le voir débuter en
poésie sur la scène tragique. Il les invita dans
sa maison à un grand festin, et tous s'étonnèrent de ce qu'il voulût donner cette fête à ce moment. Car il était d'usage de ne la donner qu'après avoir obtenu le prix et quand la tragédie couronnée avait été jouée. Mais personne ne refusait une invitation chez le riche fils de famille, où les Muses et les
Grâces se rencontraient en compagnie d'Erôs. Sa maison servait depuis longtemps de rendez-vous à la
jeunesse élégante d'Athènes. Platon dépensa une fortune pour ce festin. On dressa la table dans le
jardin. Des jeunes gens armés de torches éclairaient les hôtes. Les trois plus belles hétaïres d'Athènes y assistèrent. Le festin dura toute la nuit. On chanta des hymnes à l'
Amour et à
Bacchus. Les joueuses de flûte dansèrent leurs danses les plus voluptueuses. Enfin, on pria Platon de réciter lui-même un de ses dithyrambes. Il se leva en souriant et dit : « Ce festin est le dernier que je vous donne. A partir d'aujourd'hui, je renonce aux plaisirs de la vie pour me consacrer à la sagesse et suivre l'enseignement de
Socrate. Sachez-le tous : je renonce même à la
poésie ; car j'ai reconnu son impuissance à exprimer la vérité que je poursuis. Je ne ferai plus un vers, et je vais
brûler en votre présence tous ceux que j'ai
composés. » Un seul cri d'étonnement et de protestation s'éleva de tous les points de la table, autour de laquelle étaient couchés, sur des
lits somptueux, les convives couronnés de
roses. De ces visages empourprés par le vin, la gaieté et les joyeux propos de table, les uns exprimaient la surprise, les autres l'indignation. Il y eut, parmi les élégants et les sophistes, des rires d'incrédulité et de mépris. On taxa le projet de Platon de folie et de
sacrilège ; on le somma de revenir sur ce qu'il avait dit. Mais Platon affirma sa résolution avec un calme et une assurance qui ne souffraient point de réplique. Il termina en disant : « Je remercie tous ceux qui ont voulu prendre part à cette fête d'adieu ; mais je ne retiendrai auprès de moi que ceux qui voudront partager ma vie nouvelle. Les amis de
Socrate seront désormais mes seuls amis. » Cette parole passa comme une gelée sur un champ de
fleurs. Elle donna subitement à ces visages épanouis l'
air triste et embarrassé de gens qui assistent à un convoi funèbre. Les courtisanes se levèrent et se firent emporter sur leurs litières, en jetant un regard dépité au maître de la maison. Les élégants et les sophistes se dérobèrent avec des paroles ironiques et enjouées : « Adieu, Platon ! Sois heureux ! Tu nous reviendras ! Adieu ! adieu ! » Deux jeunes gens sérieux restèrent seuls auprès de lui. Il prit par la main ces amis fidèles, et, laissant là les amphores de vin à demi vidées, les
roses effeuillées, les lyres et les flûtes renversées pêle-mêle sur des coupes encore pleines, Platon les conduisit dans la cour intérieure de la maison. Ils y virent, entassés sur un petit
autel, une pyramide de rouleaux de papyrus. C'étaient toutes les uvres poétiques de Platon. Le poète, prenant une torche, y mit le
feu, avec un sourire, en prononçant ces paroles : «
Vulcain, viens ici ; Platon a besoin de toi
(106). »
Quand la
flamme s'éteignit en voltigeant dans les airs, les trois amis eurent les larmes aux yeux et dirent silencieusement adieu à leur futur maître. Mais Platon, resté seul, ne pleurait pas. Une paix, une sérénité merveilleuse remplissaient tout son être. Il pensait à
Socrate qu'il allait voir. L'aube naissante effleurait les terrasse des maisons, les colonnades, les frontons des temples ; et bientôt le premier rayon du
soleil fit étinceler le casque de
Minerve sur la pointe de l'Acropole.
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(106) Fragment de uvres complètes de Platon, conservé sous ce titre : «
Platon brûlant ses poésies ».