Saint Benoît Biscop naquit en Angleterre, en 628, d'une famille
anglo-saxonne. La noblesse de sa naissance lui fit obtenir une place distinguée parmi les officiers d'Oswin, roi de Northumberland, qui le combla de biens et d'honneurs. Benoît ne se laissa point éblouir par tant de faveurs. Il quitta la cour à l'âge de 25 ans, et se rendit à Rome pour se perfectionner dans la science du salut. A son retour, il se livra entièrement à l'étude des saintes Ecritures et aux exercices de la piété.
Dans un second voyage, il s'arrêta deux ans au célèbre
monastère de Lérins, où il fit profession de la vie monastique, et revint ensuite de la capitale du monde chrétien avec saint Théodore, élu
archevêque de
Cantorbéry. Il fut fait abbé du
monastère de St-Augustin, près de cette ville, qui portait alors le nom de St-Pierre et de St-Paul. Il se démit de son
abbaye en 671, pour aller acquérir à Rome, et dans divers
monastères d'Italie, des lumières sur la discipline de l'
Eglise et sur les constitutions monastiques de cette contrée. A son retour, il fonda, des libéralités du roi Egfrid, les deux
monastères de Werermouth et de Jarrow, dans le
diocèse de Durham, à six milles l'un de l'autre, dont il se réserva le gouvernement,
quoiqu'il y eût un abbé à la tête de chacun.
Il vécut les dernières années de sa vie dans un état d'infirmité continuelle, causée par une paralysie qui le mit au tombeau, le 12
janvier 690. Benoît était savant et s'occupa d'entretenir le
goût des lettres parmi ses moines. Il rapporta de ses divers voyages une collection précieuse des meilleurs auteurs grecs et latins. Il s'appliqua à mettre de l'ordre et de la pompe dans la célébration de l'office divin dans les
églises d'Angleterre. Il y introduisit le chant grégorien. Il amena de Rome, pour cela, l'abbé Jean, précanteur de St-Pierre de Rome, pour former ses moines à ce chant, et les instruire des cérémonies de l'
Eglise romaine. Il avait
composé lui-même un traité
de la Célébration des fêtes, et quelques autres
ouvrages liturgiques qui sont perdus. Avant lui, les bâtiments de pierre
étaient extrêmement rares en Angleterre ; il fit venir de France des architectes et des maçons, pour construire une
église de pierre à Werermouth, dans le
goût de celles qu'il avait
vues à Rome. L'usage des vitres était absolument inconnu dans le pays. Il attira encore des vitriers de France, pour en placer aux
églises et aux bâtiments de ses
monastères. Le
protestant Bale dit gravement que les arts utiles dont il enrichit son pays « font voir jusqu'à quel point ces saints pères avaient, dès leur origine, porté le luxe et la mollesse. »
Bède, qui avait été le
disciple de
saint Benoît, a écrit sa vie dans l'
Histoire des premiers abbés de Werermouth, que Ware a publiée à Dublin, en 1664
(1).
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(1) Le
vénérable
Bède a écrit une
homélie pour le
jour de la fête de
saint Benoît Biscop.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 3 - Page 645)