LIVRE IV
MOÏSE LA MISSION D'ISRAËL
II INITIATION DE MOÏSE EN ÉGYPTE SA FUITE CHEZ JÉTRO
Ramsès II fut un des grands monarques d'Egypte. Son fils se nommait Méneptah. Selon la coutume égyptienne, il reçut son instruction des prêtres, dans le temple d'Ammon-Râ à Memphis, l'art royal étant alors considéré comme une branche de l'art sacerdotal. Méneptah était un jeune homme timide, curieux et d'intelligence médiocre. Il avait une passion peu éclairée pour les sciences occultes qui le rendit plus tard la proie des magiciens et des astrologues de bas étage. Il eut pour compagnon d'étude un jeune homme d'un génie âpre, d'un caractère étrange et renfermé.
Hosarsiph
(52) était le cousin de Méneptah, le fils de la princesse royale, sur de Ramsès II. Fils adoptif ou naturel ? On ne l'a jamais su
(53). Hosarsiph était avant tout le fils du temple, car il avait grandi entre ses colonnes.
Voué à Isis et à Osiris par sa mère on l'avait vu dès son adolescence en
lévite, au couronnement du pharaon, dans les processions sacerdotales des grandes fêtes, portant l'éphod, le calice ou les encensoirs ; puis, dans l'intérieur du temple, grave et attentif, prêtant l'oreille aux orchestres sacrés, aux hymnes et aux enseignements des
prêtres.
Hosarsiph était de petite taille, il avait l'
air humble et pensif, avec un front de
bélier et des yeux noirs perçants, d'une fixité d'
aigle et d'une profondeur inquiétante. On l'avait appelé « le silencieux », tant il était concentré, presque toujours muet. Souvent il bégayait en parlant, comme s'il cherchait les mots ou s'il craignait de dire sa pensée. Il paraissait timide. Puis soudain comme un coup de foudre sec, une idée terrible éclatait dans un mot et laissait derrière elle un sillon d'éclair. On comprenait alors que si jamais « le silencieux » se mettait à agir, il serait d'une hardiesse effrayante. Déjà se creusait entre ses sourcils le pli fatal des hommes prédestinés aux lourdes tâches ; et sur son front planait un nuage menaçant.
Les femmes craignaient l'il de ce jeune
lévi,
il insondable comme le tombeau, et sa face impassible comme la porte du
temple d'Isis. On eût dit qu'elles pressentaient un
ennemi du sexe féminin
dans ce futur représentant du principe mâle en
religion en ce qu'il
a de plus absolu et de plus intraitable.
Cependant, sa mère, la princesse royale, rêvait
pour son fils le trône des Pharaons. Hosarsiph était plus intelligent
que Méneptah ; il pouvait espérer une usurpation avec l'appui du
sacerdoce. Les Pharaons, il est vrai, désignaient leurs successeurs parmi
leurs fils. Mais quelquefois les
prêtres cassaient l'arrêt du prince
après sa mort, et cela dans l'intérêt de l'Etat. Plus d'une
fois, ils écartèrent du trône les indignes et les faibles
pour donner le sceptre à un royal
initié. Déjà Méneptah
était jaloux de son cousin ; Ramsès avait l'il sur lui et
se défiait du
lévi silencieux.
Un
jour la mère de Hosarsiph rencontra son fils dans
le Sérapéum de Memphis, place immense, semée d'
obélisques,
de mausolées, de temples petits et grands, de pylônes trophéals,
sorte de musée à
ciel ouvert des gloires nationales, où l'on
arrivait par une avenue de six cents
sphinx. Devant sa royale mère, le
lévi s'inclina jusqu'à terre et attendit selon l'usage qu'elle lui
adressât la parole.
Tu vas pénétrer dans les mystères
d'Isis et d'Osiris, lui dit-elle. Pendant longtemps je ne te verrai plus, ô
mon fils. Mais n'oublie pas que tu es du sang des pharaons, et que je suis ta
mère. Regarde autour de toi... si tu veux, un
jour... tout ceci t'appartiendra
!
Et d'un geste circulaire elle montrait les
obélisques,
les temples, Memphis et tout l'
horizon.
Un sourire de dédain passa sur le visage de Hosarsiph,
d'habitude lisse et
immobile comme une face de bronze.
Tu veux donc, dit-il, que je commande à ce
peuple qui adore des
Dieux à tête de chacal, d'
ibis et d'hyène
? De toutes ces
idoles, dans quelques siècles une restera-t-il ?
Hosarsiph se baissa, prit dans sa main une poignée
de sable fin et la laissa glisser à terre entre ses doigts maigres, aux
yeux de sa mère étonnée : Autant que cela, ajouta-t-il.
Tu méprises donc la
religion de nos pères et la science de
nos
prêtres ?
Au contraire ! j'y aspire. Mais la pyramide est
immobile.
Il faut qu'elle se mette en marche. Je ne serai pas un Pharaon. Ma patrie est
loin d'ici.., là bas... au désert !
Hosarsiph ! dit la princesse avec reproche, pourquoi blasphèmes-tu ? Un vent de
feu t'a apporté
dans mon sein, et, je le vois bien, c'est la tempête qui t'emportera ! Je
t'ai mis au monde et je ne te connais pas. Au nom d'Osiris, qui es-tu donc et
que vas-tu faire ?
Le sais-je moi-même ? Osiris seul le sait ;
il me le dira peut-être. Mais donne-moi ta bénédiction, ô
ma mère, afin qu'Isis me protège et que la terre d'Egypte me soit
propice.
Hosarsiph s'agenouilla devant sa mère, croisa respectueusement
les mains sur sa poitrine et courba la tête. Détachant de son front
la
fleur de lotus qu'elle y portait selon l'usage des femmes du temple, elle la
lui donna à respirer, et
voyant que la pensée de son fils resterait
pour elle un éternel mystère, elle s'éloigna en murmurant
une prière.
Hosarsiph traversa triomphalement l'
initiation d'Isis.
Ame
d'
acier, volonté de fer, il se joua des épreuves.
Esprit mathématique
et universel, il déploya une
force de
géant dans l'intelligence
et le maniement des nombres sacrés dont le
symbolisme fécond et
les applications étaient alors presque infinies.
Son esprit dédaigneux
des choses qui ne sont qu'apparence et des individus qui passent, ne respirait
à l'aise que dans les principes
immuables. De là-haut, tranquillement
et sûrement, il pénétrait, il dominait tout, sans manifester
ni désir, ni révolte, ni curiosité.
Pour ses maîtres
comme pour sa mère, Hosarsiph était demeuré une
énigme.
Ce qui les effrayait le plus c'est qu'il était entier et inflexible comme
un principe. On sentait qu'on ne pourrait ni le courber ni le dévier. Il
marchait dans sa voie inconnue comme un
corps céleste dans son orbite invisible.
Le
pontife Membra se demandait jusqu'où monterait cette ambition concentrée
en elle-même. Il voulut le savoir. Un
jour, Hosarsiph avait porté,
avec trois autres
prêtres d'Osiris, l'arche d'or qui précédait
le
pontife dans les grandes cérémonies. Cette arche renfermait les
dix livres les plus secrets du temple qui traitaient de magie et de
théurgie.
Revenu dans le
sanctuaire avec Hosarsiph, Membra lui dit :
Tu es de sang royal. Ta
force et ta science sont au-dessus de ton âge. Que désires-tu ?
Rien, hormis ceci. Et Hosarsiph posa sa main sur l'arche sacrée
que les
éperviers en or fondu couvraient de leurs ailes étincelantes.
C'est donc
pontife d'Ammon-Râ et prophète
d'Egypte que tu veux devenir ?
Non : mais savoir ce qu'il y a dans ces livres.
Comment le saurais-tu, puisque personne hormis le
pontife ne doit les connaître ?
Osiris parle comme il veut, quand il veut, à qui il veut. Ce que renferme cette arche n'est que la lettre morte. Si l'
Esprit vivant veut me parler,
il me parlera.
Pour cela que comptes-tu faire ?
Attendre et obéir.
Ces réponses rapportées à Ramsès
II augmentèrent sa défiance. Il craignit que Hosarsiph n'aspirât
au pharaonnat aux dépens de son fils Ménepthah. Le pharaon ordonna,
en conséquence, que le fils de sa sur fût nommé
scribe
sacré du temple d'Osiris. Cette fonction importante comprenait la
symbolique
sous toutes ses formes, la cosmographie et l'astronomie ; mais elle l'éloignait
du trône. Le fils de la princesse royale se livra avec le même zèle
et une soumission parfaite à ses devoirs d'hiérogrammate, auxquels
se rattachait aussi la fonction d'inspecteur de différents nômes
ou provinces de l'Egypte.
Hosarsiph avait-il l'orgueil qu'on lui prêtait
? Oui, si c'est par orgueil que le
lion captif lève la tête et regarde
l'
horizon derrière les barreaux de sa cage sans même voir les passants
qui le dévisagent. Oui, si c'est par orgueil que l'
aigle retenu par une
chaîne frémit parfois de tout son plumage et le cou tendu, l'aile
ouverte, regarde le
soleil. Comme tous les forts marqués pour une grande
uvre, Hosarsiph ne se croyait pas soumis au
Destin aveugle ; il sentait
qu'une Providence mystérieuse veillait sur lui et le conduirait à
ses fins.
Pendant qu'il était
scribe sacré, Hosarsiph
fut envoyé en inspection dans le
Delta. Les Hébreux tributaires
de l'Egypte qui habitaient alors le val de Gossen étaient soumis à
de rudes corvées. Ramsès II reliait Pelusium à
Héliopolis
par une chaîne de forts. Tous les nômes de l'Egypte devaient fournir
leur contingent d'ouvriers à ces travaux gigantesques. On chargeait les
Beni-Israël des plus lourdes corvées. Ils étaient surtout tailleurs
de pierre et briquetiers. Indépendants et fiers, ils ne se courbaient pas
aussi facilement que les indigènes sous le bâton des gendarmes égyptiens,
mais se redressaient en grommelant et quelquefois rendaient les coups. Le
prêtre
d'Osiris ne put se défendre d'une secrète sympathie pour ces intraitables
« au col roide » dont les Anciens, fidèles à la tradition
abramide, adoraient simplement le
Dieu unique, qui vénéraient leurs
chefs, leurs
hags et leurs
zakens, mais qui regimbaient sous le
joug et protestaient contre l'injustice. Un
jour, il vit un gendarme égyptien
accabler de coups un Hébreu sans défense.
Son cur bondit ;
il se jeta sur l'Egyptien, lui arracha son arme et le tua raide. Cet acte, commis
dans un bouillonnement d'indignation généreuse, décida de
sa vie. Les
prêtres d'Osiris qui commettaient un meurtre étaient
sévèrement jugés par le
collège sacerdotal. Déjà
le Pharaon soupçonnait un usurpateur dans le fils de sa sur. La vie
du
scribe ne tenait plus qu'à un fil. Il préféra s'exiler
et s'imposer lui-même son
expiation. Tout le poussait dans la solitude du
désert, dans le vaste inconnu, son désir, le pressentiment de sa
mission, et par-dessus tout cette voix intérieure, mystérieuse,
mais irrésistible, qui dit à certaines heures : « Va ! c'est
ta destinée. »
Au delà de la mer
Rouge et de la presqu'île
sinaïtique, dans le pays de Madian, il y avait un temple qui ne dépendait
pas du sacerdoce égyptien. Cette région s'étendait comme
une bande verte entre le golfe élamitique et le désert d'Arabie.
De loin, au delà du bras de mer, on apercevait les masses sombres du Sinaï
et son sommet dénudé. Enclavé entre le désert et la
mer
Rouge, protégé par un massif volcanique, ce pays isolé
était à l'abri des
invasions. Ce temple était consacré
à Osiris, mais on y adorait aussi le
Dieu souverain sous le nom d'Aelohim.
Car ce
sanctuaire d'origine éthiopienne servait de centre
religieux aux
Arabes, aux
Sémites et aux hommes de race noire qui cherchaient l'
initiation.
Depuis des siècles déjà, le Sinaï et l'Horeb étaient
ainsi le centre
mystique d'un culte
monothéiste. La grandeur nue et sauvage
de la
montagne se dressant toute seule entre l'Egypte et l'Arabie réveillait
l'idée du
Dieu unique. Beaucoup de
Sémites venaient là en
pèlerinage adorer Aelohim. Ils allaient séjourner quelques
jours
en jeûnant et en priant dans les cavernes et les galeries creusées
aux flancs du Sinaï. Avant cela, ils allaient se purifier et se faire instruire
au temple de Madian.
C'est vers ce lieu que se réfugia Hosarsiph.
Le grand
prêtre de Madian ou
le Raguel (surveillant de
Dieu) s'appelait alors Jétro
(54).
C'était un homme de peau noire
(55). Il appartenait
au plus pur type de l'antique race éthiopienne, qui quatre ou cinq mille
ans avant Ramsès avait régné sur l'Egypte et qui n'avait
pas perdu ses traditions remontant aux plus vieilles races du globe. Jétro
n'était ni un inspiré, ni un homme d'action, mais un grand sage.
Il possédait des trésors de science entassés dans sa mémoire
et dans les bibliothèques de pierre de son temple. Et puis c'était
le protecteur des hommes du désert, Lybiens, Arabes,
Sémites nomades.
Ces éternels errants, toujours les mêmes, avec leur vague aspiration
au
Dieu unique représentaient quelque chose d'
immuable au milieu des cultes
éphémères et des civilisations croulantes. On sentait en
eux comme la présence de l'Eternel, le mémorial des âges lointains,
la grande réserve d'Aelohim. Jétro était le père spirituel
de ces insoumis, de ces errants, de ces libres. Il connaissait leur
âme,
il pressentait leur destinée. Quand Hosarsiph vint lui demander asile au
nom d'Osiris-Aelohim, il le reçut à bras ouverts. Peut-être
devina-t-il sur-le-champ dans ce fugitif l'homme prédestiné à
devenir le prophète des bannis, le conducteur du peuple de
Dieu.
Hosarsiph voulut se soumettre d'abord
aux
expiations que la loi des
initiés imposait aux meurtriers. Lorsqu'un
prêtre d'Osiris avait commis un meurtre même involontaire, il était
censé perdre le bénéfice de sa
résurrection anticipée
« dans la lumière d'Orisis », privilège qu'il avait
obtenu par les épreuves de l'
initiation, et qui le mettait fort au-dessus
du commun des hommes. Pour
expier son crime, pour retrouver sa lumière
intérieure, il devait se soumettre à des épreuves plus cruelles,
s'exposer lui-même encore une fois à la mort. Après un long
jeûne et au moyen de certains breuvages, on plongeait le patient dans un
sommeil léthargique ; puis on le déposait dans un caveau du temple.
Il restait là des
jours, quelquefois des semaines
(56).
Pendant ce temps, il était censé faire un voyage dans l'Au-delà,
dans l'
Erèbe ou dans la région de l'Amenti où flottent les
âmes des morts qui ne sont pas encore détachées de l'atmosphère
terrestre. Là, il devait chercher sa victime, subir ses angoisses, obtenir
son pardon et lui aider à trouver le chemin de la lumière. Alors
seulement il était considéré comme ayant expié sou
meurtre, alors seulement son
corps astral s'était lavé des taches
noires dont le souillaient le souffle empoisonné et les imprécations
de la victime. Mais de ce voyage réel ou imaginaire, le coupable pouvait
fort bien ne pas revenir, et souvent, quand les
prêtres allaient réveiller
l'expiateur de son sommeil léthargique, ils ne trouvaient plus qu'un cadavre.
Hosarsiph n'hésita pas à subir cette épreuve et d'autres encore
(57). Sous l'impression du meurtre qu'il avait commis, il avait compris le caractère
immuable de certaines lois de l'ordre moral et le trouble profond que leur infraction laisse au fond de la conscience. Ce fut avec une entière
abnégation qu'il offrit son être en holocauste à Osiris en demandant la
force, s'il revenait à la lumière terrestre, de manifester la loi de justice. Lorsque Hosarsiph sortit du sommeil redoutable dans le souterrain du temple de Madian, il se sentit un homme transformé.
Son passé s'était comme détaché de lui, l'Egypte avait cessé d'être sa patrie, et devant lui l'immensité du désert avec ses nomades errants s'étendait comme un nouveau champ d'action. Il regarda la
montagne d'Aelohim à l'
horizon, et pour la première fois, comme une vision d'orage dans les nuées du Sinaï, l'idée de sa mission passa devant ses yeux : Pétrir avec ces tribus mouvantes un peuple de combat qui représenterait la loi du
Dieu suprême au milieu de l'
idolâtrie des cultes et de l'
anarchie des nations, un peuple qui porterait aux siècles futurs la vérité scellée dans l'arche l'or de l'
initiation.
En ce jour-là et pour marquer l'ère nouvelle qui commençait dans sa vie, Hosarsiph prit le nom de Moïse qui signifie : le Sauvé.
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(52) Premier nom égyptien de Moïse. (
Manéthon cité par Philon)
(53) Le récit biblique (
Exode, II, 1-10) fait de Moïse un juif de la
tribu de Lévi recueilli par la fille de Pharaon dans les roseaux du Nil, où la ruse maternelle l'avait déposé pour
toucher la princesse et sauver l'
enfant d'une persécution identique à celle
d'Hérode. Par contre,
Manéthon, le
prêtre égyptien auquel nous devons les renseignements les plus exacts sur les dynasties des Pharaons, renseignements aujourd'hui confirmés par les inscriptions des monuments ;
Manéthon affirme que Moïse fut un
prêtre d'Osiris. Strabon qui tenait ses renseignements de la même source, c'est-à-dire des
prêtres égyptiens, l'atteste également. La source égyptienne a ici plus de valeur que la source juive. Car les
prêtres d'Egypte n'avaient aucun intérêt à faire croire à des Grecs ou à des Romains que Moïse était un des leurs, tandis que l'amour-propre national des Juifs leur commandait de faire du fondateur de leur nation un homme du même sang. Le récit biblique reconnaît d'ailleurs que Moïse fut élevé en Egypte et envoyé par son gouvernement comme inspecteur des Juifs de Gossen. C'est là le fait important, capital qui établit la filiation secrète entre la
religion mosaïque et l'
initiation égyptienne.
Clément d'Alexandrie croyait que Moïse était profondément
initié à la science de l'Egypte et de fait l'uvre du créateur d'Israël serait incompréhensible sans cela.
(54) Exode, III, 1.
(55) Plus tard (
Nombres, III. 1) après l'exode, Aaron et
Marie,
frère et sur de Moïse, selon la Bible, lui reprochaient d'avoir épousé uns Ethiopienne. Jétro, père de Séphora était donc de cette race.
(56) Des voyageurs de notre siècle ont constaté que des fakirs hindous se sont fait enterrer après s'être plongés dans le sommeil cataleptique en indiquant le
jour précis où on devait les déterrer. L'un d'eux, après trois semaines d'ensevelissement, fut retrouvé vivant, sain et sauf.
(57) Les sept filles de Jétro dont parle la Bible (
Exode, II, 16-20) est évidemment un sens
symbolique comme tout ce récit qui nous est parvenu sous une forme
légendaire et tout à fait popularisée. Il est plus qu'invraisemblable que le
prêtre d'un grand temple fasse paître ses troupeaux par ses filles et qu'il réduise un
prêtre égyptien au rôle de berger. Les sept filles de Jétro symbolisent sept vertus que l'
initié était forcé de conquérir pour ouvrir le puits de la vérité. Ce puits est appelé dans l'
histoire d'
Agar et d'Ismaël « le puits du Vivant qui me voit ».