Nous devons avant tout comprendre ce
que sont la Restauration et la Rénovation ; quelles sont ces choses qui
restaurent et rénovent, et en outre ce qui peut être renouvelé et
restauré dans la création des choses. Tous les
Mineralia,
en effet, sont donc rajeunis, rénovés et restaurés, de sorte que le fer
rouillé peut de nouveau être ramené à du fer neuf, et le vert-de-gris
en son cuivre. Ainsi, le minium peut également être converti en son
plomb, la
chaux de Jupiter en
étain. Ici, par conséquent, rénovation et
restauration signifient ce processus qui ramène une substance détruite,
ou rouillée, ou consumée, à sa
jeunesse et à sa parfaite
essence. Mais
il faut comprendre que cela n'est ni "restauré" ni "rénové", mais
seulement "réduit", et ne peut, en aucune façon, être comparé à cette
restauration ou rénovation que nous nous proposons d'exposer. Car bien
que la rouille ne soit toutefois pas un métal, celui-ci n'a cependant
pas été détruit dans son
essence. Par conséquent, en ce cas, cette
rénovation ne peut ici être prise pour une explication visant la
restauration et la rénovation, parce que dans la race humaine, une
telle rouillure et
ablution n'a pas lieu ; et c'est ce qui a fait que
les hommes n'ont pas besoin d'un renouvellement de ce genre.
De même, si un homme est sur son
déclin ou
Decrepitus,
cela peut être compris comme une sorte de rouille dans sa substance,
alors pareillement son
corps sera susceptible d'être ramené de son état
de décrépitude à celui de la santé, comme un retour de n'importe quelle
sorte de maladie à la santé. Mais à ce sujet nous n'avons à présent nul
désir d'écrire. On peut aussi considérer comme une rénovation le fait
que les métaux découlent de (l'association de) sel, soufre et mercure.
Quand cette perfection est accomplie et amenée au métal effectif, ce
métal peut de nouveau revenir à ses trois
éléments primordiaux, si bien
que son sel, son soufre et son mercure réapparaissent comme s'ils en
étaient à leur première
génération, et l'élément métallique disparaît
complètement et il n'y a plus de métal. Il peut également se faire que
la matière des trois
éléments primordiaux redevienne, une fois encore,
un métal comme auparavant, c'est-à-dire si le cuivre est de nouveau
produit depuis les trois
éléments primordiaux du cuivre, et ainsi de
suite. Dans le cas des métaux, une sorte de régénération a lieu à
partir d'un métal jadis complet en un métal de nouveau parfait et
complet. Mais ceci n'est nullement une restauration ou rénovation si
cela se réfère à l'homme, parce que nous ne pouvons être ramenés à nos
trois
éléments primordiaux, ou réduits à notre sperme, duquel, de
nouveau, nous pourrions être une fois de plus rénovés et restaurés,
comme dans le cas des métaux précités. Car nous aurions alors le
pouvoir de nous perfectionner nous-mêmes par une seconde
génération
meilleure que la première ; de même le fer, lequel est réduit à ses
trois
éléments primordiaux, et ensuite en
argent ou en or, et devient
incorruptible par ce seul processus ; ou comme
Saturne qui de nouveau
réduit à son mercure est, à la fin, transformé
en
un métal incorruptible. Nous devrions de même être tout aussi capables
de produire ou de créer de nous-mêmes une créature immortelle, tandis
qu'au contraire nous n'en avons pas le pouvoir. Car nous manquons de
cette matière
primordiale (1),
et sommes dans l'impossibilité de revenir en arrière afin d'être
constitués d'une masse irréductible, mais devons progresser puisque
nous avons commencé, et en aucun cas nous ne pouvons recouvrer ni
posséder ce par quoi nous procédons.
La restauration, alors, ou rénovation,
est d'une double nature. L'une, telle qu'appliquée aux métaux, que nous
avons présentée et rendue claire. L'autre, lorsqu'une vieille peinture
est rénovée avec des
couleurs fraîches, de sorte qu'elle ait l'
air
récente et neuve comme auparavant. Mais nous ne devons, par conséquent,
comprendre là qu'une nouvelle matière se soit formée au sein d'une
ancienne, mais que la vieille peinture est tellement drapée qu'elle
peut paraître fraîche. C'est pourquoi, encore une fois, ce genre de
restauration ne peut être cité en référence à la restauration et à la
rénovation de l'homme. Mais restauration et rénovation doivent être
entendues en ce sens : que l
'Humor
Radicalis de l'homme, agissant sur et stimulant
le
Spiritus Vitae,
ne sera ni diminuée ni refoulée, mais plutôt accrue en ses pouvoirs et
poussée en avant, de même un
arbre auquel assistance est prêtée pour la
production de ses
fleurs et
fruits, afin que lorsque ceux-ci tombent et
sont morts, ils soient
avec
d'autres de nouveau procréés comme auparavant. Mais, quoique l'exemple
ici rapporté n'
illustre pas dans le détail notre théorie, il offre
néanmoins le moyen de comprendre comment promouvoir l'
Humor Radicalis
de la vie tout comme nous le montrions dans le cas de l'
arbre. Nous
entendons que la rénovation et la restauration soient comprises ainsi :
qu'elles ne sont pas produites dans l
'Humor
Radicalis (2),
mais dans ce qui est généré depuis la susdite et en tirent leur origine
matériellement et corporellement. Car de même qu'une cloche façonnée
par la
fusion ne reçoit pas son son du timbre mais du
corps, la
restauration ou rénovation ne prend pas non plus sa vigueur dans le
Spiritus Vitae,
mais dans ce qui fait ledit
Spiritus
; c'est-à-dire que l'une est matérielle, l'autre substantiel. Mais
quand toute cette substance dans laquelle l'
Humor
Radicalis est présente aura été purifiée, son
timbre sera également perfectionné, et meilleur est le timbre, meilleur
sera le
corps. Et lorsque nous disons que l'
Humor
Radicalis procède du
corps et des membres, nous
le comprenons comme ceci, à savoir que l'
Humor
Radicalis elle-même, et ce qui en découle, sont
comme la racine et l'
arbre dont l'une ne peut vivre ni subsister sans
l'autre.
Il doit également être compris ici que
ces deux choses sont si intimement unies et conjointes qu'incapables
d'être séparées. L'
Humor
Radicalis et le
Spiritus
Vitae (3),
avec l'
Humor Vitae,
résident dans les
corps et dans les membres, tout comme dans les métaux
se trouve la tonalité, laquelle n'est pas
vue, seulement entendue. Car
le
Spiritus Vitae
et l'
Humor Radicalis
sont vraiment dans les
corps. Il serait vain, par conséquent, de nous
efforcer de purifier ou de rénover le
corps par leur intermédiaire ;
mais il est exact que le
corps et la matière qui en sont nés et y ont
leur origine devraient être restaurés et renouvelés. De là, il peut
être déduit que la restauration et la rénovation sont les
transmutations de membres existant de façon superflue dans le
corps ;
afin que tout ce qui procède du
corps, et non de l'
Humor Radicalis,
disparaisse, et que quelque chose de nouveau naisse à la place, tel que
nous le percevons dans un
arbre, dont toutes les feuilles, les
fleurs,
les
fruits, et les champignons tombent et re-naissent, cependant que le
bois lui-même n'est à aucun égard changé, qu'il s'écaille et re-naisse,
mais il demeure. Ainsi, en outre, demeure l'
Humor
Radicalis. C'est la vie dans le
corps ; et quand
les
corps rejettent d'eux-mêmes les
cheveux, les ongles, les dents, et
choses semblables, ceux-ci sont bientôt re-nés. C'est la restauration
et la rénovation, par quoi la chose qui devrait être restaurée et
rénovée est restaurée et rénovée. Car chaque restauration et rénovation
s'opère dans les superfluités, et dans ces choses qui ont leur origine
et sont nées de l'Etre.
La
méthode par laquelle le
corps est apte à être restauré et renouvelé est
suffisamment démontrée par les superfluités qui ne forment pas
d'excroissances sur la matière, tels que
cheveux, dents, peau et
ongles, mais sont dans le
corps comme quelque chose en excès. Ils ne
sont pas absents de la matière ou des substances corporelles, mais
demeurent dans leur
essence comme quatre
Humores
(4) (complexions). L'une
procède de la froideur et de l'
humidité, laquelle est contenue dans
tout le
corps, et est née, n'ayant pas la moindre place particulière ni
la moindre origine ou point initial d'où elle provient, ainsi que
prouvé concernant les quatre Humores. Une seconde émane des exacts
contraires de la première, c'est-à-dire de la
chaleur et de la
sécheresse, lesquelles, de même, sont pareillement dans le
corps et
n'occupent aucune place ni origine spéciales, et produisent également
du liquide. La troisième est froide et sèche, prenant naissance
identiquement. La quatrième est chaude et humide, elle-même procédant
également comme les autres.
Et il doit être noté ici qu'il arrive
que ces quatre
Humores
(5) n'existent pas toutes
dans tous les
corps, mais parfois seulement une, parfois deux,
quelquefois trois, d'autres fois quatre. Il doit, en outre, être
observé à leur sujet que dans le processus de rénovation et de
restauration, elles sont consumées et expulsées, pour la raison que la
Nature et la vie de l'homme peuvent exister sans elles, et ne reposent
en aucune façon sur leur besoin puisqu'elles n'existent que comme
superfluités, comme la levure dans le vin, ou l'écume s'en écoulant à
l'
automne.
En ce qui concerne les quatre
Humores ainsi
manifestées en l'homme, ceci, aussi, doit être noté : que celles-ci ne
sont pas rénovées ou restaurées parce qu'elles ne proviennent pas de
l'un des organes,
Neque Ex
Majoribus Nec Minoribus. Non plus qu'elles
résident dans le sang ou dans la chair, ni en rien de semblable.
Pas
plus, une fois encore, qu'il n'est vrai que l'
Humor
sanguine vient d'un foie regorgeant de sang, ou la
Melancholia
de la rate, la
Cholera
de la bile, et la
Phlegma
du cerveau, et autres de ce genre, étant donné que les organes susdits
ne fournissent pas leur
Humor
à l'homme, mais que ces
Humores
naissent d'elles-mêmes et finalement vont tout droit à la mort. Nous
n'entreprendrons pas de discuter ici de ces questions, parce qu'elles
sont trop éloignées de notre texte sur la rénovation et la restauration.
Puisque, donc, aucune des quatre
Humores n'a
sa place ni son origine dans les
corps, ce dont nous avons parlé, mais
existent dans le
Spiritus
Vitae et dans l'
Humor
Radicalis, les
Humores
ne peuvent être renouvelées ou restaurées. Mais une fois que le
corps
aura été clarifié, leur nature également sera éclaircie.
Nous signalons, de la même manière,
comme étrangère à notre texte la répartition des
Humores selon
l'âge, la région et le régime, parce qu'aucune n'est imprimée sur un
corps par ces trois-là. Il peut, en effet, arriver que la vieillesse
entraîne la
Melancholia
des
corps, mais ce n'est pas une
Humor.
De même, si le lieu de résidence peut provoquer la
Phlegma, l'
Humor n'est
pas pour autant flegmatique. La nourriture peut aussi faire en sorte
que quelqu'un lui ressemble, mais ceci n'a pas besoin d'être débattu
ici puisque nous en traitions dans la Construction du
Corps (6). Pour une répartition de cette
sorte une phase spéciale d'intelligence est requise, vu qu'il doit être
remarqué que ce ne sont pas seulement des
Humores,
mais parfois des
Mineralia
également, et quelquefois des corruptions, qui tous existent en tant
que superfluités contre Nature et vertu. De la même façon, ce doit être
dit à propos des organes principaux qui résistent à la rénovation et à
la restauration, c'est-à-dire, en ce sens qu'ils ne les perçoivent pas
car ils ne les reçoivent pas en eux-mêmes, mais qu'ils prennent tout ce
qui les traverse, et est préparé avec eux, tout comme ils absorbent de
la nourriture, non un médicament. Mais partout où à la moindre occasion
des
Humores
ou superfluités sont produites en eux, elles devraient être expulsées.
Ainsi, en outre, ceci doit-il être également compris pour les autres
organes, à savoir, les os, la moelle, le cerveau, le
cœur, le foie, les
poumons, les reins, la rate, l'estomac, les intestins, les cartilages,
les muscles. Et du sang, aussi, il devrait être connu que la corruption
ou superfluité existe en lui, bien que ce ne soit qu'un
Accidens. Et
ainsi également de la chair. Cet
Accidens
est, pour ainsi dire, purgé au cours du processus de rénovation et de
restauration. Non pas vraiment qu'un autre sang soit engendré, mais que
ce qui est vicié en soit extirpé, et que le bon soit préservé et
prédomine. Le même
jugement convient également quant à la chair.
Expliquons brièvement quelles sont ces
choses qui peuvent être restaurées et rénovées :
Lepra,
Caducus,
Mania,
Pustulae,
Podagra, ou
Chiragra, ou
Arthetica, et
autres encore qui sont éliminées au cours de la rénovation et de la
restauration : à moins que ce soit quelque maladie de naissance.
Celle-ci ne partira pas.
Mais en ce qui concerne la
Lepra, il se
produit une telle transformation dans le
corps, que non seulement la
Lepra, mais
même une maladie plus forte qu'elle en serait consumée et éliminée ;
non pas vraiment qu'il y ait une séparation du
puro
ab impuro, mais la
Lepra
est transformée en santé, comme le cuivre l'est en or, ce dont personne
ne s'étonnera car la rénovation et la restauration ne consument pas
autrement que le
feu en
argent ou en or ses faussetés et impuretés, et
purifie. De même le
Caducus
et les
Podagra,
Chiragra,
Arthetica
sont emportés ; car toutes les choses qui résident dans le
corps entier
sont aussitôt renouvelées, le sang et la chair, avec les autres choses
qui y sont inclues. Car, de même que l'alcali purifie le mercure
lépreux en un meilleur
argent, ainsi également la rénovation et la
restauration transmutent le
corps en une bonne
essence, comme énoncé
ci-dessus.
La rénovation et la restauration,
alors, expulsent tout ce qui est superflu et incompatible avec la
Nature du
corps, et changent tout ce dont la Nature ne veut pas, ou qui
était sans importance, en quelque chose de bien. De cette façon, cela
rétablit tout et le fait croître de nouveau, ainsi que nous l'avons vu
plus haut, ramène le
corps entier à la
jeunesse, et ainsi de suite,
pour cette raison que rien ne peut résister à ces choses qui sont dans
la nature elle-même.
Et à présent, nous devons voir par
quelle voie la restauration et la rénovation nous apparaîtra, à cause
de son ignition, qu'il y a dans le
Spiritus
Vitae et dans l'
Humor
Radicalis. C'est par cette ignition que les
opérations précédemment décrites s'effectuent, de même que dans la
force par laquelle une ortie
brûle. Car qui est si
sagace qu'il puisse
sonder exactement des
forces de cet ordre lorsqu'elles ne nous
apparaissent pas dans l'acte naturel, mais sont sensiblement
appréhendées ? En ce sens, aussi, la rénovation et la restauration sont
des accessions à la Nature produites par des
forces que nous ne pouvons
exprimer. Cependant, nous savons que chaque chose visible est nettoyée
et purifiée par le
feu. La Nature, en effet, exige que ce processus
soit accompli par le
feu, et qu'il soit impossible par tout autre
moyen. Nous comprenons, par conséquent, deux
feux, un
feu matériel et
un
feu essentiel
(7). Le
feu
matériel opère par la
flamme et consume ; le
feu essentiel par son
Essentiam et
ses
Virtutes.
Comme une cantharide, brûlant la peau et la soulevant en boutons, un
feu très violent n'est pourtant tout de même pas du
feu, ni n'est
ressentie comme tel. Une
flamme et une ortie produisent le même effet,
ainsi que nous l'avons dit à maintes reprises.
Il est également certain que la
rénovation et la restauration accomplissent de cette façon leurs
opérations quand elles pénètrent dans le
corps ou lui sont associées,
parce qu'une telle opération y produit le même effet dans un
Mercurio Saturni
ou
Martis
qui est associé avec son Réalgar, et bien qu'aucune
chaleur ne soit
encore brûlante, néanmoins, ils
brûlent ensemble comme le
bois, et au
fond se trouve le métal parfait qui auparavant apparaissait totalement
lépreux.
Et, une fois de plus, qui peut
complètement tracer ou sonder comment il se fait que lorsqu'un
"migdalio"
(8) a été fortement
liquéfié à l'aide du Circulé, il devienne du
Mercurius.
La rénovation et la restauration ne doivent autrement être pensées par
nous qu'en ce qu'elles accomplissent leurs opérations de même la
chaux,
qui est éteinte par l'
eau, et se purifie elle-même, de sorte que tous
ses pouvoirs et âcretés soient emportés et chassés par son
feu
essentiel.
La rénovation et la restauration de
notre nature ne sont pas différentes de celles de l'alcyon,
oiseau qui,
en effet, se renouvelle dans sa propre nature particulière ; et on
trouve beaucoup d'autres
animaux semblables qui ont le pouvoir de le
faire, dont mention fut faite à divers égards dans nos
Archidoxes,
et plus encore dans
Secretis
Nostris (9),
desquels davantage d'exemples auraient été cités s'ils n'étaient si
éloignés de notre texte concernant la rénovation et la restauration, où
les démonstrations que nous avons faites finirent également par être
comprises ici quant à la rénovation, tandis que nous disons et répétons
que nous ne pouvons suffisamment savoir comment opère le
feu, bien que
nous le voyons consumer le
bois, parce que de par sa
chaleur excessive,
il vient à bout de et consume tout. Mais, laissant ceci, prenons une
autre direction.
_________________________________________________________________________________________
(1) Il faudrait noter
que tandis que toutes choses sont formées dans les trois principes
fondamentaux, elles ne peuvent être séparées sans la
destruction de la
matière élémentaire elle-même ; car dans la séparation la vertu du
Mercure, du Soufre, du Sel, disparaît et retourne à la matière
première, ainsi qu'on peut le voir en dehors du
Microcosme, le
Mercure
étant transmuté en suie, le Soufre en
huile, le Sel en alcali, d'où il
est manifeste que la matière première ne puisse se transformer en
matière ultime en l'absence d'un médium. ?
Chirurgia
Magna, Tract III., Lib. III..
[Retour au texte]
(2) Pour la conservation
de l'
humidité radicale en sa propre qualité, une médecine est requise
qui est aussi une
humidité matérielle, et pendant que celle-ci est
administrée, aucune maladie ne peut être contractée. -
De Morbis Metallicis,
Lib. II., Tract IV., c. 5. Dans le même traité, l'
alun est dit contenir
une
humidité élémentaire contre le
feu du
Microcosme.
[Retour au texte]
(3) L'
esprit de vie est
un
esprit situé dans tous les membres du
corps, cependant qu'ils
peuvent être dénommés individuellement. En tous et chacun de ceux-ci,
ledit
esprit unique réside, et il est la seule vertu indifféremment
d'eux tous. Il est ce grain supérieur et le plus noble duquel tous les
membres tiennent leur vie. Mais étant étendu et propagé, il se
manifeste de différentes façons selon la diversité de ses centres...
Toutefois, ses potentiels ne font qu'un. Les vertus qui sustentent les
os ne sont aucunement plus faibles que celles qui nourrissent et
fortifient le
coeur, ni n'abondent-elles davantage dans le cerveau que
dans la moelle, bien que le contraire puisse sembler exact. Il y a la
même nécessité pour le cerveau que pour la moelle, et les vertus des
deux sont identiques. Une loi similaire prévaut à travers tous les
membres. Certains d'entre eux peuvent paraître d'une plus grande
importance, néanmoins un
esprit de vie est le modérateur, la vertu, le
pouvoir, et leur opération à tous. L'
esprit de vie émane de causes ou
générations extérieures, non de celles qui sont naturelles selon la
chair. Tandis que la
génération des autres choses est double, celle de
l'
esprit est simple. ?
De
Viribus Membrorum, Lib. I., c. I.
[Retour au texte]
(4) En ce qui concerne
les quatre complexions - bile, sang, mélancolie et flegme, nous ne
devrions nullement être identifiés à cette opinion qui soutient
qu'elles sont ou dérivent des étoiles ou des
éléments. Nous ne
considérons pas ceci comme exact, même au moindre degré. Le principe ou
origine de la bile provient de l'amertume ; la mélancolie de l'acidité
; le flegme a sa source dans la douceur, car toute chose sucrée est
froide et humide. Le sang dérive du sel ; tout ce qui est salin est
sanguin, c'est-à-dire chaud et humide. Les quatre complexions, par
conséquent, sont l'acidité, la douceur, l'amertume et la salinité. Si
le sel en n'importe quel homme prédomine depuis les marécages de la
complexion, alors il est sanguin ; si c'est l'amertume, alors il est
cholérique ; si c'est l'acidité, il est mélancolique ; si c'est la
douceur, il est flegmatique. Ainsi, par conséquent, les quatre
complexions existent dans le
corps comme dans un certain
jardin, où
fleurissent amarissa, polypodium,
vitriol, et salpêtre. Et tous ceux-ci
peuvent coexister dans le
corps, mais ainsi, toutefois, un seul
prévaudra. -
Paramirum,
Tract III., c. 10.
[Retour au
texte]
(5) Quatre
humeurs sont
contenues en l'homme - le sang dans les veines, l'
humidité dans la
chair, la viscosité dans les nerfs, la
graisse dans le gras. Ces
quatre-là ont chacune leur utilité naturelle. ?
De
Peste, cum additionibus, Lib. II., Tract III. En
même temps, la doctrine des quatre
humeurs telle qu'exposée communément
en son temps fut rejetée par
Paracelse, parce que c'était une chose
difficile à croire, fondée sur la seule foi, tandis que la médecine est
établie non sur la foi mais sur la
vue, et rien en cette matière ne
devrait être accepté sur la foi, à l'exception des maladies de l'
âme et
du salut éternel. -
Paramirum,
Lib. I., c. I.
[Retour au
texte]
(6) Paracelse possède un
traité sur la jaunisse, que l'on trouve dans le premier volume du folio
de Genève. Comme dans tant d'autres cas, il n'y a aucun ouvrage qui
corresponde précisément sous ce titre à celui mentionné dans le texte.
[Retour au texte]
(7) Le
feu dans sa
nature est quadruple ; c'est-à-dire que la
soleil et la
lune gouvernent
une partie dans l'
eau, la seconde et la troisième, qui résident dans
l'
air et dans la terre, sont gouvernées de la même manière par la
soleil et la
lune, et de là cette vertu magnétique concernant ce dont
rien de plus ne doit être dit ouvertement, car en elle réside la
connaissance de l'oeuvre de Sophia, la mère et la source des
Mages, est
conjointe en toutes créatures ; J'ai dit. -
De
Pestilitate, Tract II, s. v.
De vi magnetica mumiae in homine.
[Retour au texte]
(8) N.D.T. "migdalio" : le passage
correspondant de l'original contient une sorte de graffiti manuscrit
presque illisible.
[Retour au
texte]
(9) Le lecteur de
Paracelse ne peut déraisonnablement être enclin à imaginer que ses
secrets soient synonymes de toute sa philosophie. En tout cas, il n'y a
aucun traité individuel sous ce titre.
[Retour
au texte]